Voilà un épisode qui a très mauvaise réputation dans la saga des Addams. Alors c’est vrai que c’est moins enthousiasmant que les deux précédents films, mais les moyens ne sont plus les mêmes, le casting est moins relevé, et le résultat reste agréable, bien qu’à mon sens, plus enfantin.
Le casting justement est entièrement renouvelé, ou presque, puisqu’on ne garde que Carel Struycken. Globalement même si on y perd un peu, ça reste de bonne tenue, surtout le duo important composé de Tim Curry et Daryl Hannah. Acteurs rodés l’un et l’autre, ils succèdent avec une certaine maitrise à leurs prédécesseurs. Curry collant bien à Julia, et Daryl Hannah offrant une prestation sobre, un peu plus lisse que Huston mais séduisante. Patrick Thomas en oncle Fétide est efficace aussi, et du point de vue des enfants, si Jerry Messing est un peu à la masse quand même, Nicole Fugere, quoiqu’un poil hermétique, est une Mercredi Addams honorable. Pour les autres interprètes, c’est assez inégal, avec des acteurs qui souffrent surtout de personnages davantage prétextes à des gags qu’autre chose.
Le scénario reste le point faible du film, qui, il faut être honnête, se contente d’enchainer répliques décalées et gags plus ou moins inspirés. Si l’introduction laisse pantois quand même (le facteur est le plus mauvais acteur que j’ai vu depuis la nuit des temps, heureusement qu’il n’a pas fait carrière), après c’est meilleur. L’humour reste assez lourd, mais le rythme percutant, les acteurs concernés, quelques bonnes scènes qui retrouvent l’esprit de l’original, suffisent à faire passer la pilule. Reste que la narration est décousue, les histoires secondaires peu exploitées, et qu’il y a pas mal d’incohérences. Un spectateur bon enfant ne sera pas trop regardant, mais à mon sens certains seront surement sévère à l’égard de négligence pourtant facilement corrigeables.
Visuellement le film avait un petit budget, et cela se verra dans les effets spéciaux, qui pourtant ne sont, pour l’époque, pas déplorable, et, par leurs dimensions cartoonesques, finalement acceptables. Le film date quand même de 1998, et compte tenu du style du film, les incrustations ne sont pas outre mesure choquantes. Niveau décors, photographie, le résultat reste pertinent, avec une ambiance sympathique, de belles couleurs, un résultat parfois un peu artificiel, mais qui ne démérite pas. C’est plutôt la mise en scène qui est très inégale. Payne a beau faire ce qu’il peut, il y a des moments qui manquent quand même sacrément de punch et de piment (l’affrontement Curry-Begley), et cela, même si en contrepartie il y a des passages intelligemment réalisés, notamment un passage « Alerte à Malibu » qui s’avère bien fichu. En clair c’est assez décousu aussi de ce point de vue. Pour la musique la réutilisation du thème bien connue, était intelligente, et c’est correct dans son ensemble.
Au final La Famille Addams les retrouvailles ne va pas laisser des souvenirs transcendants, même si c’est un épisode pas mauvais. Comme je le dis, je crois qu’il s’adresse clairement plus aux enfants, avec un style plus cartoonesque, une gestion temps-lieux, foutraque, qui choquera les adultes mais moins le jeune public. C’est un film inégal, maladroit, mais que j’ai trouvé globalement généreux, et pas trop mercantile. A mon sens le film traduit surtout ce qu’aurait pu être les deux précédents films sans Sonnenfeld, sans les acteurs phares, sans un scénariste à la hauteur. C’est-à-dire non pas des chefs-d’œuvre, mais des films pour enfants sympathique mais mineur. 3.