Plus un document à la gloire d'"anciens combattants" qu'un documentaire, le moyen-métrage est plutôt bien ficelé et a le mérite de présenter des personnages au discours clair et relativement honnête.
Son problème est que, de trous et d'absences, il semble diffuser un message de propagande. Je m'explique :
- Le racisme n'a pas été inventé par les skinheads, et l’antifascisme, ou plutôt l'antiracisme, brutal parisien n'a pas été inventé par les "Reds" non plus. Ça existait depuis les années 60 (arrivée des harkis d'Algérie) en banlieues Est (Rosny-sous-Bois, Créteil...) bien avant l'apparition du punk. Certes il n'était ni organisé ni n'avait de "couleurs" affichées, mais ça se cognait dessus entre fafs et antifachos de la classe ouvrière.
- Le film est tourné en 2008 comme il aurait tout à fait pu l'être dès 1989, faisant fi des conséquences et de ce que sont devenus les protagonistes. (J'ai même un moment pensé que c'était une commande de Julien K.).
- L'absence d'intervenants extérieurs, qu'ils soient fafs à l'époque (on entend vite fait des skins anglais, un lillois et trois secondes d'un Ayoub cagoulé, mais c'est bien tout), ou même simples voisins (punks, artistes, copains ou témoins quelconques) empêche tout point de vue contraire et pose donc le doute de l'intégrité du message.
Ce n'est pas le message que je juge mais la forme. Ça pêche un peu et donc soumis à caution.
Cela dit, heureusement qu'ils étaient là, ces petits soldats de la résistance !
Quant à toi, le faf qui me lira probablement, je n'ai qu'une chose à te dire : "apprends à connaître les gens. Parle avec eux avant de les juger et de mettre toute une ethnie dans le même sac, s'il te plaît".