Vu hier soir en couple.... D'une seule voix nos avis sont on ne peut plus élogieux: Un film comme nous n'en avions jamais vu auparavant.
A la fois frais, vrai, profond et sans dissimulation.
La vie de jeunes adultes qui se cherchent, se trouvent, se jettent, se reprennent, se testent, goutent aux plaisirs de la vie, à l'excitation du risque, de la douleur des sentiments. Des acteurs tellement vrais qu'on a l'impression à la fin du film de quitter des amis.
Une comédie de moeurs sans concession. Pas vraiment un film érotique et rien à voir avec un film X. Certes, il y a des scènes avec des corps dénudés, quelques sexes masculins et poils pubiens féminins visibles mais sans que l'excitation du spectateur en soit le but final, car en ce cas ce serait mal fait.
Si un climat érotique peu se dégager de certaines scènes, il ne l'est que par les situations vécues par les personnages.
Comment ne pas se rappeler de nos propres expériences de jeunes adultes, de nos recherches personnelles sur le chemin du plaisir sexuel?
Ce film traite de sujets extrêmement profonds et considérés comme tabou par une morale qui nous poursuit depuis plus de 2000 ans.
Notre libre arbitre qui nous rend si différent de l'animal ne peut-il concevoir qu'il est possible d'admirer des corps en émoi? Cet émoi, justifié par le désir de l'instant, créé par des situations typiques de notre société de désoeuvrement économique, ne peut-il se justifier?
Marre des films ou les scènes d'amour physique sont escamotées, ou les corps et les actes ne sont que suggérés.
Ici tout est montré, mais est-ce du voyeurisme ou simplement une façon d'aller au bout des ressentis des personnages? Les sentiments sont exprimés, les recherches physiques aussi.
Une relation physique non aboutie, ou simplement décevante ne peut-elle expliquer l'état d'esprit d'une personne dans les instants qui vont la suivre?
Passer de tranches de vies, ou se mêlent joies, insouciances et difficultés à ce qui en découle de la relation à l'autre, n'est-ce pas cela la vie?
Et montrer cette vie sans la censurer est ce faire un film X? Je m'insurge en faux.
Que ceux qui ont critiqué ce film le revoient (ou le voient tout simplement) en ayant à l'esprit ce que la vie a de beau et de bouleversant, mais peut-être qu'il faut être capable de se mettre en danger pour y parvenir...
Je comprends que ceux qui doivent éteindre la lumière pour vivre une relation physique puissent être choqués… ça doit vraiment être trop pour eux….
Ce qu'il y a d'exceptionnel dans ce film, c'est qu'il traite de la plupart des sujets auxquels les jeunes adultes (ou les grands ados) sont confrontés de nos jours: engagement, chômage, orientation sexuelle, plaisir, recherche de l'autre, de soi-même, désir et incertitude de l'avenir, détachement du clivage familial, pression de celui-ci.
J'aime la recherche que ces jeunes font d'eux même, elle est vraie, elle est cohérente, elle est sans concession.
Je ne dis pas qu'une morale se dessine dans ce film, et c'est certainement ce qui a pu choquer car il est anti moral (quoi que la fin tend à nous prouver le contraire) mais ne sommes-nous pas justement dans une société qui ouvre ses yeux et qui se découvre sous une lumière nouvelle, sous un éclairage moins conventionnel.
Pour moi, un film X, ou érotique poussé, veut permettre au spectateur d'atteindre une excitation sexuelle, et la maintenir. Dans Q, il n'en est rien: Si quelques frissons excitatifs sont provoqués, la vie qui rattrape nos personnages les gomme dans les instants qui suivent.
La très bonne psychologie des besoins sexuels, du désir et de la relation à l’autre, voire une certaine analyse des relations de couple évoquée ici est par contre tout à fait remarquable.
J’ai aussi beaucoup aimé la description des relations dominant dominé, et l’abandon que ce type de situation génére.
Je reverrais ce film, c'est une certitude, et je vous conseille de le voir également avec un regard neuf, qui ne se ferme pas à la vue d'un corps mais qui s'ouvre au contraire d'une liberté toute jeune, vraie, à l'exemple de notre jeunesse en perpétuelle évolution.
Refuser ce film, c'est refuser la vie...