Un vrai OVNI dans le paysage cinématographique français, difficile à classer au premier abord. Il y a tout d’abord le générique, en noir et blanc avec des plans rapprochés de sexes féminins , sous la douche, et des dialogues de ces femmes , très sexuels, très libérés, très surréalistes aussi, dont on en voit que le bas du corps, les monts de Venus, tous différents , tous personnalisés. C’est très beau, c’est très esthétique. On verra à plusieurs reprises ce plan noir et blanc sous la douche et toutes ces pilosités différentes. Ensuite on croit partir pour une chronique sociale sur une petite ville industrielle du bord de mer en Normandie. Il y a des licenciements en cours, des fermetures d’usine à venir, une certaine tension sociale . Le film devient mosaïque, un film orchestre où l’on suit différents personnages principalement des jeunes gens à la recherche de leur identité. Mais très vite on rebascule dans l’affrontement homme- femme, où la sexualité est partie centrale . L’héroïne principale Déborah Révy, excellente et courageuse d’affronter un tel rôle, éprouvant et difficile, vient de perdre son père , se trimbale avec ses cendres dans un Tuperware. Elle est perdue, doit faire son deuil, et cherche à se reconstruire, pour cela elle va se perdre dans un jeu de séduction sexuel pendant tout le film . Des expériences hétéro diverses, Bisex, masturbatoire, tout cela en gros plan , y compris des scènes non simulées , avec des sexes masculins en plan cadrés. Dans le même temps elle encourage ses copines ou ceux qu’elles rencontrent à se libérer socialement et sexuellement, à vivre leur fantasme. C’est aussi le thème des discussions sous la douche enter filles nues. Le film est assez libératoire, avec la scène finale où le groupe va organiser une soirée de débauche, où les hommes deviennent objet de plaisir, tout en devant payer une dime. A noter un magnifique plan séquence sur la place du village où tous les protagonistes du film se croisent à tour de rôle, dans une sorte de labyrinthe et la caméra qui virevolte autour d’eux. Un régal de maitrise cinématographique, un plan d'antologie. L’actrice Héléne Zimmer est aussi très bonne, beaucoup de charme, et un visage qui capte bien la lumière. Les garçons sont un peu en dessous, Les scènes de sexe sont bien filmées, avec attention et force. Un bon moment de cinéma, intense et culotté de Laurent Bouhnik. Merci il fallait oser .