Miracle Mile est un superbe film, un anti-blockbuster très réussi.
D’abord sur le plan esthétique. Ambiance rétro, musique des Tangerine Dream superbe (la ballade en ouverture est magnifique), atmosphère moite, le réalisateur tourne un quasi huis-clos puisqu’il se limite à quelques rues avec brio, et il réussit quelques scènes de paniques brillantes. Le métrage fait son petit budget certes, notamment dans un final un peu abrupt, mais il y a une réelle recherche formelle, et les amateurs des années 80 seront aux anges. D’autant que ça apporte un vrai quelque chose en plus à ce film délicieusement mélancolique et pessimiste finalement.
Le scénario est impeccable. Rythme solide, descente aux enfers remarquablement filmée, émotions en continue, séquences chocs rares au cinéma, Miracle Mile est une petite pépite scénaristique. Peu de spectaculaire, mais un morceau brut de film de survie, et de romance, et un vrai moment de cinéma dont il est difficile de décrocher ne serait-ce qu’une seconde. Si la fin est un peu abrupte comme je disais, et s’il y a une ou de ficelles un peu légères, pour autant cela n’entame vraiment pas beaucoup l’attrait incroyable du film.
Le casting était ce qui m’inquiétait le plus, dans le sens où je ne connaissais pas, ou mal, les acteurs. Mais finalement belle surprise. L’alchimie entre Edwards et Winningham, qui finirent en couple d’ailleurs est évidente. Les deux acteurs sont top, entourés de seconds rôles pas forcément très connus mais qui assument vraiment bien leurs divers personnages. J’ai apprécié spécialement le côté peu conventionnel et peu lisse des personnages de manière générale. Tous savent accrocher d’une façon ou d’une autre, même s’ils ne sont pas tous (rarement même), reluisants.
Pour moi Miracle Mile est pas loin du chef-d’œuvre. Il ne s’élève pas jusque-là, à cause de quelques petits défauts que j’ai pu détailler dans ma critique. Parfois le film fait un peu « facile » pour avancer. Maintenant, c’est presque rien par rapport aux qualités du film, brillant. 4.5