On a tendance à oublier qu’Edward Zwick , le réalisateur du Dernier samouraï, de Glory ou encore du violent Blood Diamond, a démarré en signant une comédie romantique: A propos d'hier soir, en 1986, avec Demi Moore et Rob Lowe: "Je m’intéresse à ce qu’il y a d’épique dans le personnel : parfois, les luttes les plus intimes sont aussi grandioses que des aventures à grand spectacle", explique le cinéaste. Il reprend du service avec Love, et autres drogues.
Love, et autres drogues traite avant tout des rapports humains qui se construisent entre les deux personnages principaux, chacun ayant son propre bagage émotionnel. Le film prend le contre-pied de nombreuses romances, qui commencent habituellement par les sentiments et se poursuivent par le sexe. La relation qui naît entre Jamie et Maggie suit le chemin inverse, ce qui apporte au film une partie de son originalité.
Love, et autres drogues s'inspire du livre de Jamie Reidy "Hard Sell: The Evolution of a Viagra Salesman", dans lequel l'auteur raconte sa propre expérience au sein des laboratoires Pfizer. Reidy a passé un certain temps sur le tournage et a apporté ses conseils à Edward Zwick. Il s'est déclaré d'ailleurs impressionné par le réalisme du film.
Les deux acteurs, qui formaient déjà un couple dans Le Secret de Brokeback Mountain, se trouvent réunis à l'écran pour la seconde fois. L'alchimie qui régnait entre eux se confirme et se développe. "Ils ont été non seulement extraordinairement courageux et ouverts avec moi, mais aussi remarquables l’un face à l’autre," confirme Edward Zwick.
Dans ce film, les deux personnages qu'ils interprètent partagent leur préférence pour le sexe et le libertinage jusqu'au jour où ils se rencontrent. La donne change alors pour eux, qui prônaient avec véhémence l'indépendance et le célibat.
Autant dire que ces retrouvailles vont faire des étincelles...
L'acteur Jake Gyllenhaal développe dans Love, et autres drogues un côté humoristique que le public lui connaît peu. Edward Zwick, qui ne tarit pas d'éloges sur le comédien, confie: "Jake a tout d’une star de premier plan, il a acquis une aisance extraordinaire, fruit de la maturité et de l’expérience. Son travail sur ce film nous permet d’assister à l’épanouissement d’un jeune acteur qui devient un grand acteur."
Anne Hathaway, qui incarne dans le film une jeune femme atteinte de la maladie de Parkinson, relève, comme à son habitude, un véritable défi d'acteur. "Le personnage de Maggie (...) est un autre de ces choix audacieux qu’elle a toujours faits. Anne y révèle une nouvelle facette de son talent, elle prend un plus grand risque encore et repousse ses propres limites", explique Edward Zwick.
Anne Hathaway a confié qu'elle avait été très éprouvée par le tournage et a évoqué l'appréhension qui la gagnait lorsqu'elle devait tourner les scènes de nu, nombreuses dans le film: "Du début à la fin, j'étais un vrai paquet de nerfs. Je crois que je pleurais tous les jours. J'ai dû me fier davantage aux autres qu'à l'habitude. Je me débrouille généralement toute seule mais j'ai totalement perdu la carte», a affirmé la comédienne.
Pour préparer au mieux son rôle, l'acteur Jake Gyllenhaal a rencontré le véritable Jamie Reidy, qui lui a prodigué ses précieux conseils. Anne Hathaway, quant à elle, a été aidée par Lucy Roucis, une actrice atteinte de la maladie de Parkinson. Cette dernière tient d'ailleurs dans le film le rôle d'une intervenante qui aide Maggie à affronter sa maladie.
Le producteur Marshall Herskovitz avait déjà travaillé avec Edward Zwick à de nombreuses reprises, et notamment sur Le Dernier samouraï (2004) ou sur Blood Diamond (2007). Pieter Jan Brugge, quant à lui avait collaboré avec lui sur Glory (1990) et Les Insurgés (2009).
L'histoire de Love, et autres drogues se déroule vers la fin des années 90. Cette époque vit naitre les premières publicités pour des médicaments, ainsi que les premiers échantillons de Viagra, commercialisés par Pfizer.
Le tournage du film s'est déroulé entièrement dans la ville de Pittsburgh, véritable centre industriel pharmaceutique et médical, et dans ses environs en Pennsylvanie, durant l'automne de l'année 2009. La première semaine de tournage a coïncidé ainsi avec le sommet du G20, animé à Pittsburgh par Barack Obama.
Les vêtements portés par Maggie dans le film reflètent sa personnalité excentrique et son âme d'artiste. "Elle a beaucoup de vêtements qui viennent de friperies et quelques pièces vintage - dont certaines sortent tout droit de ma garde-robe personnelle", confie Deborah Lynn Scott, chef costumière du film. D'autre part, l'évolution du personnage de Jaimie transparaît à travers les costumes qu'il porte, tantôt négligés, tantôt impeccables.
"Le loft de Maggie est à l’opposé du monde des affaires stérile de Jamie," explique Patti Podesta, la chef décoratrice. L'appartement, qui participe à définir le personnage de Maggie, s'oppose ainsi aux espaces médicaux du film, froids et rectilignes. Outre cet aspect-là, le lieu laisse également transparaître la maladie de son occupante. "C’est un lieu ouvert et spacieux, mais il y règne une atmosphère spéciale, un peu comme dans les limbes", ajoute Patti Podesta.
Ce film a été classé « Rated R » aux États-Unis puisqu’il contient des scènes de sexe, le langage y est osé et les drogues au rendez-vous.