Ce film, réalisé par Dario Argento et sorti en 1975, est franchement très bon ! C'est l'histoire, toujours un peu complexe chez Argento, d'un pianiste et d'une journaliste qui enquêtent sur le meurtre d'une médium, cette dernière ayant découvert identité d'un tueur en série lors d'une conférence. Nous sommes donc ici dans le giallo, et je trouve tout simplement l'idée géniale ! J'avais pourtant un peu peur de me lancer dans ce film car je ne suis pas à l'aise avec toute la filmographie du réalisateur, certains films sont très bons, et puis d'autres m'ont complètement laissé de marbre. Enfin bref, j'ai finalement très vite accroché à l'histoire, l'enquête est passionnante et nous tient en haleine du début à la fin. On est ici en effet complètement dans le polar, mêlé au gore, et on attend le dénouement avec impatience. De plus, le film est très ouvert d'esprit pour l'époque dans le sens où il tient plusieurs discours, notamment le féminisme dans une scène qui ne laisse pas de doutes, celle où Gianna bat Marcus au bras de fer. Bien-sûr, cela sert également l'intrigue dans le sens où le film nous dit
"fais attention spectateur, le tueur n'est pas nécessairement un homme".
Nous avons également un discours sur l'homosexualité, lorsque Marcus dit clairement à son ami homosexuel, qui est de plus maqué avec un homme très efféminé et maquillé (pour l'époque, c'est fort quand même de montrer ça l'écran, sans critiques derrière), qu'il se fout de son orientation. Bon cependant, ce discours peut être biaisé
lorsque l'on apprend que c'est la mère de cet homme (ce dernier qui en plus meurt de façon assez atroce) la meurtrière et qu'il n'a donc pas dû avoir une enfance des plus saine.
Néanmoins, le film nous montre un couple ouvertement homosexuel, et à priori heureux ensemble, à l'écran, ce qui ,n'est pas rien. Bref, en dehors de ça, la mise en scène est excellente, les plans, les couleurs, les ombres, les lumières, sont très bien travaillés, surtout lorsqu'on peut voir le film dans une version restaurée, ce qui fait encore plus ressortir le tout ! Même datant des années 70, le film a son lot de scènes bien creepy ou angoissantes et je pense notamment à celle dans la maison de campagne qui m'a personnellement mis très mal à l'aise. Du côté des acteurs, nous avons quelques jeux en roue libre, surtout venant des seconds rôles, mais nous retiendrons surtout David Hemmings et Daria Nicolodi qui jouent très bien. "Les Frissons de l'angoisse" est donc, jusqu'à présent, mon préféré du réalisateur !