Le metteur en scène Attila Gigor désire pousser les spectateurs de son film à la réflexion : " Je hais l'idée que je vais mourir, pourtant, je n'y couperai pas. Avec L'Investigateur, j'aimerais amener les gens à penser à la mort et aux relations humaines, et à se dire qu'il y a tant de choses à faire avant de partir. S'ils n'y tiennent pas, je veux simplement qu'ils s'amusent. Tous les films, livres et bandes dessinées que je préfère sont ainsi."
Attila Gigor précise au sujet de Tibor, interprété par Zsolt Anger, que "son moteur, la question "qui est la personne que j'ai assassinée ?" et toute l'enquête, se révèlent inutiles, puériles : il n'y a pas de réponse à une telle question. L'autre reste un autre, quoi qu'on fasse. Et pour les autres, je ne suis qu'un autre de plus. Le mort n'existe plus. Toutes les informations que Malkav recueille sur sa victime ne sont que les reflets des pensées d'autrui à son sujet. D'ailleurs a-t-il vraiment existé ? Ou un être peut-il être construit à partir des seuls points de vue des autres ? De toute façon, il faut faire un effort pour établir un contact avec tous les étrangers qui peuplent notre monde, notre ville, notre appartement."
Avec L'Investigateur, l'équipe du film remporta plusieurs prix au travers de différents festivals célébrant le cinéma. Le film fit gagner quatre prix à la Semaine du film hongrois dont celui du meilleur scénario pour Attila Gigor, du meilleur montage pour Zoltán Kovács et du meilleur acteur pour Zsolt Anger. Aux festivals internationaux de Varsovie et de Brastislava, acteur principal et metteur en scène revinrent avec un prix chacun.
Attila Gigor explique son choix d'intégrer au récit un crabe qui parle : "Tant le réalisme que le surréalisme dépendent du point de vue de chacun, puisque nous n'avons dans la vie qu'un point de vue personnel. Ainsi dans L'investigateur, tout se passe par les yeux et les pensées du personnage principal. Tout comme dans nos propres vies."