Si on m'avait dit que Dreamworks deviendrait le rival de PIXAR il y a quelques années de cela, j'aurai ri. Maintenant, et depuis quelques années, Dreamworks se sort les doigts du cul et propose un cinéma alternant réflexion et relations humaines et défis techniques. Avec les Croods, Dreamworks prouve de nouveau la maturité gagné en très peu de temps.
Après Kung Fu Panda, Dragons, Kung Fu Panda 2, Les 5 légendes, une nouvelle pierre a été posé.
L'histoire de Les Croods est assez simple: une famille d'homme des cavernes (et c'est le cas de le dire) se retrouve plongée dans un monde en plein changement, la famille va faire la rencontre de Guy qui est prêt à les conduire dans un endroit sûr. Mais pas facile quand la famille s'est longtemps habitué à se méfier de tout et à avoir peur de tout.
C'est le mythe de la caverne de Platon qui prend vie. Le mythe de la caverne met en scène des homme vivant reclus dans une caverne et dont le seul contact à l'extérieur est une lumière et une ombre qu'ils vénèrent. Dans Les Croods, le principe est quasiment le même la différence c'est que le monde extérieur n'est pas inconnu aux Croods et de plus il leur fait peur.
L'histoire se concentre avant tout sur Eep qui est la seule membre de la famille à être fasciné par l'inconnu, et de ce fait elle entre en conflit avec son père Grug. Ce traitement est l'axe dramatique du film et influencera les relations entre la famille (au sein de la famille) et Guy tout au long du métrage.
La relation, la psychologie de chacun des personnages n'est jamais traité de manière superficielle ou oublié pendant un moment. Bien sûr il y a 4 types de relations qui évoluent au fur et à mesure que le film avance: la relation père/fille, père/Guy, Guy/Eep et enfin Guy/le reste des Croods.
Entre le père et la fille c'est la tension à chaque fois qu'ils se parlent, le père déteste Guy à cause de sa "non peur" et de ses astuces, Eep est fascinée par ce garçon qui lui parle d'espoir et la famille admire ce garçon qui a toujours une idée en tête. D'abord méfiant envers cet inconnu (logique quand on a peur de tout) les Croods vont, petit à petit, accepter Guy est faire de lui un des leurs.
Le film est ponctué d'instant très drôle, comme: la chasse du poulet géant (et ensuite quand la famille le dévore), le gros chat tigre qui les poursuit (qui deviendra un élément narratif déterminant au final), les pitreries du père, la petite soeur sauvageonne, le ouistiti qui chante la fin du monde. Des moments très drôles qui sont contrebalancés par des moments réellement dramatiques comme la raison de Guy de marcher vers le soleil, le père et la fille qui se réconcilient, le père dessinant toute sa famille sur les parois d'une caverne.
Preuve que l'on peu concilier émotion et comique dans un film Dreamworks.
Techniquement, Les Croods est un film qui impose le respect, proposant une réalisation extrêmement dynamique, sans épuiser le spectateur, avec une caméra qui peut suivre une course poursuite entre animaux et hommes des cavernes (voir cette intro de folie). Mais c'est bien visuellement que le film est une claque: le souci du détail sur les visages (en 3D on a la sensation d'oublier que ces personnages ne sont pas vrai), l'univers est coloré et pétillant. D'une représentation loufoque de la préhistoire, les réalisateurs Chris Sanders (l'excellent Dragons) et Kirk DeMicco ( réalisateur du film Les chimpanzés de l'espace) en font une représentation quasi réaliste. De plus la 3D est très bien exploitée, offrant du réalisme grâce à des détails de la peau, mais aussi en proposant une mise en scène dynamique et lisible.
Un travail sans faute qui tutoie presque la perfection.
Presque, car il y a de menus défauts: un happy end peut être un peu trop happy et des personnages servant uniquement comme gimmicks humoristiques (le frère, la petite soeur et la grand-mère) mais il n'y a pas dire Les Croods prouvent que PIXAR ne sont plus les rois du film d'animation à la fois divertissant et proposant une réflexion. Un vrai régal ces Crodds.