Je n’attendais vraiment rien des "Croods"... La surprise a été d’autant plus belle ! Car, il s’agit incontestablement d’un des meilleurs dessins animés de Dreamworks Animations qui s’inscrit dans la lignée des grands succès maison tels que "Shrek", "Madagascar" et "Dragons". Le film crée, tout d’abord, un véritable univers, coloré et gentiment atypique… ce qui est sa première force puisqu’on imaginait assez mal comment un dessin animé se déroulant à l’âge de pierre puisse être original visuellement. "Les Croods" joue, ainsi la carte du décalage, en refusant de faire de ses hommes des cavernes des primitifs au langage peu élaboré pour, au contraire, les présenter sous un jour très contemporain. Le choix n’est pas innocent puisqu’il permet d’aborder des thèmes très modernes et universels et, donc, d’être abordables avec le jeune public (mais, également, avec les parents). Le sujet des "Croods" est, d’ailleurs, très touchant puisqu’il raconte les efforts d’un père pour protéger sa famille envers et contre tout, quitte à passer à côté de l’essentiel. Le dessin animé parle d’amour filiale, de sens du sacrifice mais également, d’émancipation des enfants vis-à-vis de leurs parents… et il ne craint pas de se montrer très touchant par moment (la relation entre le père et sa fille, et plus particulièrement le moment où il la jette pour la sauver, est très émouvant). "Les Croods" n’est, donc, pas qu’une simple pochade et prouve qu’il a du fond. Il sait, du reste faire exister l’ensemble de ses personnages, ce qui est assez rare dans ce genre d’histoire. En effet, si le père Grug est au centre de l’intrigue, il ne fait pas d’ombre à ses partenaires, que ce soit son intrépide fille Eep, son fils lourdaud Thunk, son bébé hargneux Sandy, sa vieille belle-mère increvable Gran et, dans une moindre mesure, son épouse dévouée Ugga (peut-être la moins mise en valeur). Même le jeune Guy, en gendre en herbe, tire son épingle du jeu en évitant le piège de la tête à claques insupportable pour, au contraire, s’avérer être un intéressant complément à cette famille, déjà bien équilibré. Les personnages bénéficient, d’ailleurs d’un formidable casting vocal français, dont on retiendra le taulier Dominique Collignon-Maurin mais, aussi, les bizuts Bérengère Krief et Kev Adams qui s’en sortent formidablement bien ! Les animaux occupent, également, une place très importante et sont terriblement attachants, que ce soit le paresseux servant de ceinture à Guy ou le félin qui poursuit les Croods tout au long du film. Enfin (et surtout !), "Les Croods" est une pépite de rythme et de drôlerie, qui fourmille de gags ultra-efficaces, de dialogues très drôles et de running gags en pagaille (ah les espoirs de Grug quant au sort funeste de sa belle-mère). Drôle, émouvant et visuellement irréprochable… c’est à se demander comment le film n’a pas pu avoir les honneurs d’une suite !