Le film a été tourné dans la région du Poitou que le réalisateur Pascal Thomas a nommé le « studio de Saint-Chartres » et qui servait déjà de cadre à ses précédents longs-métrages Les Zozos, Pleure pas la bouche pleine et, en partie, à Confidences pour confidences.
"Le montage numérique hystérise tous les films. Je dois être un des derniers à continuer à monter sur des machines anciennes, ce qui me permet non seulement de former au montage trois ou quatre personnes par film mais de gagner un temps précieux. Mais on ne peut échapper au moment fatidique du mixage où il faut tout reconvertir. La filière son s’est livrée sans réfléchir au numérique, ce qui a eu pour principale conséquence d’affadir la qualité du son, de rendre les films désynchrones, d’empêcher les corrections d’après mixage en compliquant énormément ce qui était, du temps du montage magnétique, un geste simple (...) Le numérique appliqué au film, c’est la distorsion quasi immédiate de l’image et du son (...) Les petits exploitants ont bien compris que si le cinéma hollywoodien poussait à la numérisation, ce n’était pas pour les beaux yeux de l’avenir du cinéma, mais bien pour faire des économies sur les 5000 copies (ou plus) qu’ils distribuent dans le monde entier pour exploiter leurs gros machins (...) Un film, c’est une histoire et des acteurs qui la vivent. Personne n’a besoin de toutes ces innovations qui sont celles d’une industrie tenue par des enfants trop gâtés et qui en veulent toujours plus."
Pascal Thomas exprime son désir de faire des comédies: "Je n’ai envie que de choses légères, frivoles, désinvoltes et vives, bref tout ce qui peut être considéré comme superficiel et futile par notre époque balourde. Oui, j’aime ce qui est gracieux, impalpable, à l’image des papillons et des libellules que l’on retrouve sur notre affiche. Être à contre courant me ravit". Le cinéaste met également en avant la nécessité pour lui de diversifier les différentes composantes dans un film pour tromper l'ennui, celui de l'équipe du tournage mais aussi des spectateurs:"C’est pour lutter contre cette crainte de l’ennui que j’essaye de varier le plus possible décors et personnages, que j’accorde tant d’importance aux silhouettes, aux rythmes, aux dialogues, aux phrasés différents, aux contrastes entre chaque composition d’acteur (...) Le critère principal est d’être persuadé que notre amusement va être constant. Même dans les moments difficiles. N’oubliez pas que l’on passe entre neuf mois et un an, si ce n’est pas plus, en compagnie de son film. Pour chasser l’ennui, le vôtre et plus tard celui des spectateurs, votre histoire doit être variée, vous permettre de jouer sur toute la gamme des tons tantôt gais, tantôt tristes, pleine d’inattendu sur le papier, prometteuse et riche en possibilités d’une scène à l’autre au moment du tournage. L’invention ne s’arrête pas à l’écrit. Le cinéma c’est la chose filmée, pas la chose écrite comme on veut nous le faire croire", commente t-il.
"Les plus grandes vedettes ont commencé par être des débutants. Les parcours sont souvent singuliers. De ce point de vue là, Julien Doré est un rêve pour un metteur en scène qui aime prendre les paris sur les possibilités d’un comédien à ses débuts. Dès mon premier film, je cherchais déjà un jeune premier de comédie, de fantaisie. C’est un rôle que l’on voit très peu représenté dans le cinéma français. Si les acteurs sont beaux, ils ne sont pas drôles. S’ils amusent le public, ce sont rarement des prix de beauté. Julien Doré est beau, très photogénique et, tout en restant plus que charmant, il sait passer au mode comique et même purement burlesque. On le voit courir, poursuivi par des chiens, dans le film. Depuis les films de MaCK Senet, je ne me rappelle pas avoir vu, à l’écran, quelqu’un tricoter des jambes de cette façon. Derrière sa timidité et ses impertinences, il a beaucoup de drôlerie. Il est aussi parfaitement à sa place dans les scènes d’émotion pure. Le couple qu’il forme avec Marina Hands dans le film avait tant de charme qu’il nous a fait dévier des intentions du scénario d’origine où la charge sur l’amour passion, en tout cas sur les excès vers lesquels la passion amoureuse peut conduire, ne faisait pas dans le détail. Leur charme a agi et c’est presque contre notre volonté moqueuse que le film s’est transformé en une véritable histoire d’amour truffée, je l’espère, d’épisodes plutôt marrants."
Le réalisateur Pascal Thomas a souhaité garder un peu du mystère entourant le film même pendant la période de promotion. Il explique ainsi sa volonté d'en divulguer le moins possible, au nom du plaisir de découvrir les péripéties: "Ne pas en dire trop, en dire même très peu sur l’histoire, est une politesse que l’on doit au spectateur. Elle s’est malheureusement perdue aujourd’hui dans la frénésie, l’hystérie de la promotion. Je suis étonné de voir combien les gens livrent tout. Je ne parle pas seulement des cinéastes mais aussi des écrivains. Les télévisions, les journaux, en vous absorbant, vous détruisent de l’intérieur. On montre trop d’images des films. On en dit trop. Tout est raconté avant même que le film soit projeté sur les écrans. Le jour de sa sortie, il est complètement usé auprès des éventuels spectateurs. Le système d’exploitation actuel, qui garde les films si peu de temps, participe ensuite à parfaire ce gâchis (...) je demanderai aux critiques, aux commentateurs, de ne porter à la connaissance des futurs spectateurs aucun des éléments de l’histoire afin de ne pas gâcher le plaisir (si plaisir il y a) des surprises constituées par la découverte des péripéties de l’intrigue."
Pour le rôle de Nicolas, Julien Doré a retrouvé son accent du sud. En effet, celui-ci est originaire de Nîmes, mais depuis son ascension et sa carrière de chanteur, il avait choisi d’effacer son accent. La découverte de l’accent du jeune comédien s’est faite lors des répétitions. Le réalisateur lui demandait alors d’essayer différentes voix et brusquement, il s’est mis à jouer avec son accent méridional ce qui a enchanté ce dernier. Pascal Thomas explique d’ailleurs le choix de cette caractéristique linguistique chez son personnage : "C’est cet accent qui donne à Nicolas Heurtebise son caractère, sa légèreté poétique, son innocence et bien d’autres vertus encore (…) Au fur et à mesure du tournage, on a même affiné jusqu’à nourrir le dialogue de Nicolas, d’expressions patoisantes, nîmoises, de néologismes méridionaux, etc…"
Le cinéaste Pascal Thomas et le compositeur Reinhardt Wagner ont travaillé ensemble sur sept films. Ce film marque ainsi leur huitième collaboration. Pascal Thomas s’exprime d’ailleurs en termes élogieux à propos de son collègue et surtout de la musique originale qu'il a composée pour Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour... : "Sa musique me plaît de plus en plus. L’intelligence, la délicatesse et la subtilité qu’il a su mettre dans ce boléro, qu’il décline sous de nombreuses formes, sont un enchantement. Il y a d’ailleurs dans sa musique, un lien puissant entre rythme et harmonie, qui lui permet d’accéder naturellement et avec élégance à une qualité dramatique et épique. La musique épouse le mouvement du film et les états d’âme des acteurs, sans jamais faire pléonasme, privilégiant toujours le rythme des scènes et la mélodie. C’est une vraie musique de film qui en contient tout l’esprit".
Le réalisateur Pascal Thomas explique les raisons de son choix de scénario, en évoquant les thèmes qui lui sont chers et qu’il a souhaité aborder à travers cette histoire d’amour intemporelle : "La légèreté, le poids du hasard dans les destinées et les rencontres, des personnages qui vivent pleinement leur rêve suivant les mouvements de leur coeur, de leur passion, personnages qui sont voulus intemporels. Dans cette histoire, où aucune indication précise d’époque n’est donnée (cela se passe de nos jours, mais… on ne voit surgir aucun portable !), ces mouvements du coeur sont aussi vrais aujourd’hui qu’hier. L’argument est simple : les grandes espérances amoureuses contrariées. Le sujet est éternel : on veut vivre une très grande histoire d’amour, mais bien sûr, ça ne se passe pas comme prévu. On s’écrit des scénarios, mais la vie les rend impossibles à suivre. La vie est bien trop facétieuse pour que l’on puisse vivre des contes de fée."