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Kurosawa
591 abonnés
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3,0
Publiée le 1 avril 2015
Le problème du film noir en général est de ne pas réussir à transcender par la mise en scène une intrigue banale. Une fois affirmée ma réticence à l'égard du genre, je dois avouer que "Criss Cross" n'est pas si mal. Le film doit beaucoup à l'interprétation de Burt Lancaster, poignant en homme amoureux et torturé. Dommage toutefois que Robert Siodmak ne fasse pas plus exister les deux autres personnages qui composent le triangle amoureux. Une écriture plus approfondie aurait certainement apporté une densité psychologique autre que celle qui nous est proposée. "Criss Cross" n'est pas dépourvu de subtilité pour autant, comme en témoigne sa mise en scène souvent forte et précise qui trouve son point d'intensité le plus haut dans une dernière demi-heure éprouvante. Un film qui vaut le détour.
Un homme qui revient dans sa ville après 2 ans d'absence, s'aperçoit que sa fiancée s'est mariée avec un truand. Il décide alors de profiter d'un braquage pour se débarrasser de cette brute. Mais cela tourne mal. Bon film noir et de bonne facture. Il souffre quand même d'une mise en place assez longue. La fin est assez choc.
Plus noir ce n’est pas possible et pourtant la voix off du départ est rassurante quant au sort du héros. Seulement elle disparaît au moment où on le retrouve en temps réel au volant de son camion, c’est une belle signature cinématographique. La femme fatale n’en a aucunement l’aspect , elle a un coté confortable de bon aloi et comme Steve nous tomberons de nos fauteuils lorsqu'elle révélera ses pensées au moment de fuir de la maison du bord de mer. Ce film est un chef d’oeuvre d’auteur qui semble libéré de toute contrainte financière, la mise en scène de Siomak est parfaite puisque elle s’adapte à des lieux bien banaux où seul un fourgon blindé parait nécessaire. Il faut louer Burt Lancaster qui n’hésite pas à jouer toutes les bassesses possibles quitte à écorner son image médiatique, c’est un immense acteur. Quant à Yvonne de Carlo, quelle bonne surprise! Jusqu’à présent, je ne l’avais admiré que pour sa beauté et sa présence à l’écran . Or, on la voit jouer du compliqué et tout a fait bien encore, ce qui donne un peu de regrets sur sa carrière qui aurait pu être plus riche. Reste Dan Duryea qui tient parfaitement le rôle du méchant que l’on voit trop peu. Je sais bien que c’est un choix mais pourquoi de pas l’avoir montré avec Anna car son amour pour elle est tout aussi fort que celui de Steve. Nous ne pouvons qu'imaginer les scènes entre eux. Elle est le moteur de ce drame policier, elle en aurait été le coeur absolu si ce coté n’était pas resté dans l’ombre.
Le film présente une scène d'attaque de fourgon blindé assez étonnante, et un vrai moment de suspens, lorsque le personnage joué par Burt Lancaster, cloué sur son lit d'hopital, s'attend à la visite d'un tueur. Je me suis néanmoins dit au visionnage que le film noir était un genre terriblement codifié, avec des personnages (femme fatale, homme sentimental manipulé, ami flic, chef gangster...), des situations, très récurrents, et une sentimentalité bien hollywoodienne. Signe qu'il doit manquer des éléments d'originalité qui feraient un chef d'oeuvre (pour "Les tueurs" ça doit être, entre autres, la mise en scène quasi expressionniste de Siodmak). A voir tout de même.
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4,5
Publiée le 18 mars 2022
L'une des pièces maîtresses du film noir! Un film d'amour fou avec le fataliste (Burt Lancaster), la femme fatale (Yvonne De Carlo) et le gangster (Dan Duryea). Rien ne manque à l'appel! Comme dans "The Killers" (1946), Robert Siodmak donne aux forbans de cette èpoque bènie des dieux leur visage si particulier! Les tourments de Lancaster sont explorès de fond en comble, l'atmosphère est pesante à souhait, les ombres sont menaçantes, la femme fatale n'a jamais ètè aussi ensorcelante qu'ici et les vues aèriennes sont parfaitement maîtrisèes! De plus la sèquence de l'attaque d'un fourgon blindè sous les bombes de gaz lacrymo constitue encore aujourd'hui un morceau d'anthologie! spoiler: Tout comme la fin (très romantique) des deux amants maudits qui se retrouvent dans les bras! il en rèsulte un grand classique du film noir, sans doute le sommet de la carrière amèricaine du cinèaste gènial de "The Crimson Pirate" (1952)...
Il y a 500 films noirs supérieurs à celui-ci. Ici presque rien ne va. Trio d'acteurs principaux fade. Scénario simpliste avec bon nombre de situations improbables. Pas un brin d'humour. Le pompon est à mettre au crédit du titre français "Pour toi, j'ai tué". Si au moins le héros s'était appelé Omar...
Voilà un bel exemple de film noir des années 40 mais sinon, il n'y a pas grand-chose d'original au niveau de l'intrigue qui reste convenue dotée en plus d'une fin qui fait un peu bâclée. Sinon, rien à dire sur la mise en scène et les acteurs, Burt Lancaster étant excellent.
Très vite on s'aperçoit que "Pour toi j'ai tué" (dont le dernier "Sin City : j'ai tué pour elle" fait écho) a beaucoup de similitude avec "Les Tueurs". Lancaster est bon mais il n'est qu'un second Pete Lunn, le vrai personnage intéressant est bien celui de Anna. Cette dernière ne semble jamais franche, ni pour l'un ni pour l'autre, et son égoïsme n'a d'égale que sa beauté. Un vrai bon film noir mais ça reste en deça des grands titres de l'époque.
Un autre grand film noir de Siodmak avec Lancaster ( « Les tueurs » en 1948) embarqué dans une passion fatale meurtrière. On peut même se demander si « Pour toi j’ai tué » n’est pas supérieur à "Les Tueurs" film noir référence de Siodmak tout simplement grâce à l’intrigue plus simple et au jeu de Lancaster mis cette fois vraiment en avant. Sur ce rôle qui fait certainement parti de ses meilleures prestations il est tout simplement bluffant de vérité. Son jeu n’a pas pris une ride et il campe parfaitement ce jeune homme qui n’en est plus tout à fait un, revenu chez lui pour se retremper dans un poison qu’il avait espérer fuir en partant travailler un an loin de son lieu d’enfance. C’est chez sa mère protectrice qu’il revient pour achever son parcours. Retrouver Anna est son obsession même s’il tente un moment de s’en défendre alors que tout le monde en est persuadé autour de lui. Quand on voit Yvonne de Carlo danser face à Tony Curtis, on comprend ce qui unit ces deux êtres. Tous les ingrédients du film noir style « Assurance sur la mort » sont là mais Siodmak contrairement à Wilder a choisi d’ancrer son film dans le quotidien d’une banlieue populaire de LA. On est loin de la sophistication maléfique de Barbara Stanwyick et on est plus proche ici de l’univers de Dassin. Le destin est scellé dès que les deux amants se retrouvent et on sait que ces deux-là vont faire comme souvent le rêve impossible : s’enfuir pour vivre le grand amour après un gros coup. Il faut malgré tout noter comme il est dit dans le bonus que c’est fortuitement que Lancaster propose le braquage pour cacher sa liaison avec la belle Yvonne. Comme je l’ai dit le film emprunte beaucoup au film noir mais il s’agit surtout d’une histoire d’amour impossible. Dans son ton comme dans sa forme le film garde une vraie modernité.
L'interprétation, la mise en scène et la photo sont impeccables. Le trio Yvonne de Carlo, Burt Lancaster, Dan Duryea - femme fatale, héros sentimental et gangster cynique - aurait pu donner un grand classique du film noir. Pourtant quelque chose ne fonctionne pas parfaitement, de sorte que le film manque de souffle, d'originalité et d'envergure. Sans doute le scénario très convenu et une fin un peu rapide, à la limite bâclée, comme souvent dans les séries B des années quarante-cinquante. Les meilleures scènes restent celles du suspens à l'hôpital et du retournement d'Yvonne de Carlo. Ajoutons que, comme l'ont noté plusieurs critiques, le titre français est franchement stupide.
Le titre en VF, non seulement, est assez moche, mais il est aussi plutôt décalé par rapport à l'intrigue. Ce serait plutôt "Pour toi j'ai participé à un casse"... qui va effectivement mal tourner, avec des meurtres à la clé, mais sans que le personnage principal ne les ait prémédités. Quoi qu'il en soit, on aurait pu garder le titre en VO, Criss Cross, qui claque bien et qui évoque les croisements (fatals) du destin. Pur film noir, cette adaptation d'un bouquin de Don Tracy comprend tous les bons ingrédients du genre : héros aveuglé par sa passion, femme vénéneuse, mauvais coups du sort, gangsters, braquage, issue tragique... Le tout est assaisonné d'une touche de romantisme noir, contrebalancé par un cynisme final joliment désespérant. Le scénario, dans son ensemble, est plutôt bien ficelé ; la mis en scène, efficace ; et l'interprétation, convaincante, grâce à un bon trio : Burt Lancaster, Yvonne De Carlo et Dan Duryea. Il manque juste à ce film un peu d'ambition et d'originalité pour dépasser son statut de bon petit classique du genre.
Un film noir de qualité. L'ensemble est profondément désespérant et pessimiste, comme savait i bien le faire Burt Lancaster. L'ensemble très classique n'en est pas moins brillant, avec une atmosphère remarquable et un Burt Lancaster magnifique. Fort.
Un vrai polar réussi difficilement concevable de nos jours ( C.f censure ) & à voir en entier, notamment pour le passage ou Ramirez cite Shakespare à propos de ces gens " préférant toujours ce long cortège de regrets & de protocoles éternels du moment que rien ne change "...
Une réussite majeure dans le genre du film noir grâce notamment à l'ambiance réaliste que Robert Siodmak a réussit à instaurer en filmant un Los Angeles ensoleillé avec des cadrages et des éclairages élégants. On peut juste reprocher au film que certains personnages ne soient pas suffisamment développés mais l'interprétation est remarquable en particulier pour Burt Lancaster et surtout Yvonne De Carlo sublime en femme vénale. Certainement un des meilleurs représentants du film noir américain des années 40.
Robert Siodmak est l'un des meilleurs réalisateurs de films noirs notamment sur la période 1945-1960 où le genre a connu ses heures de gloire. Sur une intrigue bien ficelée et un montage hors pair, Siodmak nous conte l'histoire de Steve Thomson, un ancien chauffeur de fourgon blindés qui va reprendre son boulot et proposer ses services au mari de son ex-femme, qui n'est autre qu'un gangster aux procédés violents. Avec Burt Lancaster dans le rôle du chauffeur, Dan Duryea en élégant malfrat et Yvonne de Carlo en femme méprisée par son nouveau mari, Siodmak réunit un plateau de choix. L'aspect psychologique des personnages est complexe et l'on retrouve le procédé du flashback que Siodmak avait déjà utilisé dans "The Killers" avec le même Lancaster. Il l'utilise d'ailleurs abondamment et il convient de bien suivre le déroulement pour comprendre les tenants et aboutissants du récit. Burt Lancaster et Dan Duryea dominent la scène et c'est anecdotique de retrouver Duryea dans des rôles de gangsters à cette époque. Il incarnait souvent des rôles de méchant alors qu'il était un homme d'une gentillesse remarquable. On le retrouvera par la suite dans de nombreux westerns. L'amour passion de Steve Thomson pour Anna Dundee (De Carlo) trouvera son épilogue d'une certaine manière mais laissons ce soin au spectateur au travers d'un scénario captivant.