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teofoot29
90 abonnés
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4,0
Publiée le 13 juin 2010
Après les tueurs, Robert Siodmak retrouve 10 ans plus tards Burt Lancaster pour un film noir parmis les meilleurs, Criss cross est un polar au scénario interressant et on a pas le temps de s'ennuyer de plus que le film ne dure qu'une heure et vingts minutes.
Le décès soudain de Mark Hellinger, producteur-journaliste des Tueurs et de La cité sans voile n'ont pas empêché la Universal de produire cet autre classique du film noir, Pour toi, j'ai tué (le titre français stupide n'a plus grand chose à voir avec le titre américain, Criss cross qui signifie "embouteillage"), réalisé en 1949 par R. Siodmack. Le scénario importe moins que l'ambiance réaliste commune à toutes les productions d'Hellinger. A signaler l'intéressant remake (A fleur de peau) réalisé en 1994 par Steven Soderbergh.
Si l'on passe outre une VF ratée, ce récit estampillé film noir se fait plus subtil et plus solide que ses congénères! En mêlant au drame sentimental une histoire de braquage, le scénario se dynamise sans perdre de vue son thème principal, à savoir une romance passionnelle voire toxique dont l'issue cinématographique ne peut qu'être tragique. Aux codes formels du genre la mise en scène ajoute un début in medias res que viendra expliquer l'analepse, adroit outil pour nous garder intéressés tout en insistant sur la dimension psychologique de la trame qui interroge (avec l'artificialité du point de vue interne) l'intervention du destin. Adroit!
Steve revient à Los Angeles. Il reprend son ancien emploi après avoir quitté la ville un an plus tôt et un divorce douloureux après seulement 7 mois de mariage. Il retombe, pas tout à fait par hasard contrairement à ce qu’il veut bien nous faire croire, sur son ex femme dont il est toujours fou amoureux. Cette dernière est en couple avec un gangster local, mais la flamme est toujours là ; une étincelle et c’est reparti… En cachette bien entendu jusqu’au moment où ils se font chopper. Mais Steve trouve une parade pour ne pas se prendre une beigne en proposant au brigand un sale coup qu’il ne peut refuser. D’une banale histoire de passion amoureuse, de violence et de trahison ; Siodmark fait une histoire humaine intéressante scrutant les psychologies complexes de chacun… dont la palme est remise à l’ex femme charnelle et vénéneuse car terriblement insondable. Lui, Burt Lancaster, magnifique dans ce film, offre un portrait d’homme affaibli par sa passion amoureuse. Un homme ordinaire transfiguré par l’amour. Siodmark parvient à ne pas nous noyer dans les clichés (la femme fatale vénale et le pauvre homme victime de cette femme) ; aucun personnage n’est jugé. Toute cette belle mécanique repose surtout sur ce foutu hasard voir fatalité derrière lesquels les personnages pourraient se réfugier. Siodmark souhaite montrer, et je suis d’accord avec lui, que ce sont les êtres humaine qui bien souvent, parfois à leur corps défendant, fabriquent eux-mêmes les pièges dans lesquels ils finissent par tomber. Et puis Siodmark offre une belle réalisation surtout dans les plans de groupe (le bureau des convoyeur de fonds- le cabaret) porté par une belle photographie. Dans ce film aussi , la scène culte de l‘hôpital dans lequel Lancaster sur son lit redoute l’arrivée d’un tueur venu lui régler son compte reprise maintes fois par le cinéma nous amène vers un final à haute tension. Belle réussite même si le temps a quelque peu passé
Robert Siodmak nous pond un thriller urbain avec une Yvonne de Carlo vénéneuse, qui danse une rumba endiablée avec un certain Tony Curtis, non-crédité au générique. Ce film de 1946 est d'une modernité étonnante !
Les années 40 sont les années de la consécration pour Siodmak, qui réalisa aussi "les Tueurs" et "Double énigme"... "Pour toi, j'ai tué" épouse à la perfection les codes du film noir dont il emprunte "l'inéluctable crépuscule" au chef-d'eouvres du genre, dont l'incontournable "Griffe du passé", tourné deux ans plus tôt. "Pour toi, j'ai tué" s'inscrit dans la même veine, course effrénée vers la mort pour vivre intensément l'amour. Siodmak réussit lui aussi à mêler les deux, exercice de style que beaucoup ont essayé sans jamais y parvenir. Pour réussir ce tour de force, Siodmak ne laisse rien au hasard, ni la photographie (sublime), ni l'interprétation magnifiée par Yvonne de Carlo et le géant Burt Lancaster. Une pleine réussite.
Magnifique film noir de Siodmak ! Virtuosité de la caméra, plongée et contre-plongée, évocation quasi documentaire sur le Los Angeles des 40's, la beauté vénéneuse d'Yvonne de Carlo envoûtera Burt Lancaster dans un destin implacable ! De Carlo//Lancaster, me rappelle Turner//Garfield, du Facteur sonne toujours deux fois, de Tay Garnett, mais Yvonne est encore plus fatale que Lana !!
Un bon casting, un scénario avec une construction en flash-back intéressant, une intrigue qui donne envie d'en voir le dénouement. Et moins qu'on puisse dire est que la fin est surprenante. Sinon la séquence de cambriolage manque de réalisme à cause d'une mise en scène et un jeu d'acteur bancal.
Un film qui a sans aucun doute sa place au panthéon du noir. L'intrigue est dense, bien ficelée. Lancaster traine sa gueule cassée de mec prisonnier du passé. Ses répliques désabusées et lucides font mouche à tout les coups, sur "le destin qui ne va que dans un sens". La photographie aurait mérité d'être un peu plus noire, avec un plus de plan de nuit dans la ville (noir oblige). La scène du braquage est mauvaise. La scène finale se clôture trop rapidement, il y avait pourtant de quoi faire du grandiose. elle commence puis se termine soudainement, alors qu'il y avait de quoi en faire un supplice cinématographique.
Cigarettes, alcool, plan foireux, amour impossible.