Après déjà un épisode qui se voulait seul légitime par rapport aux 2 premiers films, Genisys, et adoubé par le jusqu'alors irréprochable James Cameron (qui avouera quelques mois plus tard qu'il l'avait fait pour des raisons autres qu'artistiques et trouvait en fait le film raté), mais qui était en fait un grand foutoir scénaristique; on nous fait encore le coup du "promis-juré, celui-là est vraiment le seul descendant des 2 premiers", le tout à nouveau sanctifié par Maître Cameron, qui retente l'argument artistique.
On se dit "Bon, cette fois-ci il est producteur et co-scénariste, et il a débauché le metteur en scène de l'excellent Deadpool, alors ça le fait"...
Et bien non ça ne le fait pas, pas du tout, et c'est encore pire que l'autre !
En fait on va bien plus loin que le film soit quasiment complètement raté, il est inconcevable qu'un scénario pareil ait pu être validé, alors qu'il a l'ambition démesurée d'effacer les 3, 4 et 5, en se positionnant comme la seule suite légitime des 2 premiers.
Il a l'immense prétention de se placer bien au-dessus de tous ces "ratés", mais pourtant accomplit l'exploit d'être le pire de tous en terme d'écriture !
Ce... truc, est quasiment un cas d'école de tous les clichés hypocrites et paresseux du système hollywoodien actuel. Hyper formaté, faussement culotté, à la dénonciation facile et naïve sur des sujets dans l'air du temps (ici le girl power et l'immigration clandestine) pour plaire aux redresseurs de tords par procuration.
Si encore c'était correctement écrit et restait fidèle à l'esprit des 2 premiers...
Mais en moins d'une minute de film, après un court résumé des faits passés,
le film renie d'un coup le concept même de la franchise, avec un choix scénaristique très douteux et totalement expédié.
Certains pourraient dire "ouais, super osé mais bien vu, ça va apporter du sang neuf à la franchise", mais il n'en est rien, le but très hypocrite étant de relancer la franchise pour une trilogie lucrative, avec de nouveaux personnages errant dans un script n'étant qu'une ressucée flagrante du premier Terminator.
En dehors de James Cameron, revenu envoûter ses fidèles à coups de promesses de voyant africain, une seconde "caution" fait de l'effet: Linda Hamilton est de la partie !
Après avoir quitté la franchise qu'elle voyait décliner sans Cameron aux manettes, elle vous fait comprendre que si elle est là, c'est pas pour plaisanter, elle a toujours gardé son intégrité d'artiste, elle.
Et bien non, on assiste pourtant à une mauvaise plaisanterie, son personnage n'étant devenu qu'une grotesque caricature de lui-même, assénant des idioties vues et revues à n'en plus finir avec le ton de celui qui a tout vécu et tout compris.
De plus, même si il est sacrément plaisant de revoir Linda Hamilton en girl badass puissance 1000, elle a tendance par moments à carrément mal jouer, comme dans les pires Z, tant elle grossit le trait. Ça fait mal à voir, de la part d'une aussi bonne actrice !
Le scénario est un festival de facilités, clichés, raccourcis et autres incohérences de débutants. Moi aussi je peux être scénariste dans ce cas, en griffonnant des trucs pareils entre deux bières sur une nappe de bistro.
Pour exemple, le REV-9 qui peut faire apparaître des armes comme bon lui semble avant de tirer dans le tas,
mais qui ne fait rien quand l'hélicoptère dans lequel s'échappent les "héros" se trouve à seulement quelques mètres de lui...
Ah pardon, ses capacités changent en fonction des impératifs d'une histoire écrite par des enfants... Suis-je bête, j'aurais dû suivre plutôt que dormir...
Et si y'avait que ça...
Mais le pompom est atteint au bout d'une heure de film quand on voit, ahuris, ce qu'ils ont fait du personnage de Schwarzie... ?!? Ouaaaaate ?!?... On croirait une parodie tellement c'est stupide et improbable. Vraiment, une parodie !! Je vous laisse découvrir "l'exploit scénaristique", et tous les illogismes grotesques qui vont avec...
Si Schwarzie revient, vous, vous n'en reviendrez pas !
Parlons du méchant.
Désolé Gabriel Luna (vu en Ghost Rider dans la série The S.H.I.E.L.D.), mais ça le fait vraiment pas.
On est vraiment très très loin de la prestation froide, féline et effrayante de Robert Patrick dans T2, ou celle également très convaincante de Kristanna Loken dans T3.
Gabriel Luna est transparent, et a l'air plus pauvre racaille de banlieue que d'une implacable machine à tuer. Et pourtant Dieu sait que le vilain SE DOIT d'être aussi impressionnant que fascinant dans une telle franchise !
L'héroïne est clichée et sans saveur, inintéressante au possible, mais plutôt bien campée par son interprète qui ne mérite pas de se faire démonter comme c'est le cas par certains internautes.
Sa protectrice, une humaine "augmentée", est plutôt charismatique, contrairement au méchant de cours de récré, mais elle est très artificiellement approfondie par un script vraiment peu adulte.
"Bon, mais est-ce qu'au moins ça diverti ?" Est-on en droit de se demander après toutes ces tristes constatations.
Et bien, oui et non. Si quelques scènes d'action "larger than life" en mettent vraiment plein la vue, l'ensemble souffre d'un rythme bancal. On s'ennuie ferme pendant certaines séquences pseudo psychologiques, aux dialogues souvent pompeux, redondants et particulièrement affligeants. Etonnant même une telle négligeance dans la qualité des dialogues, pour un gars comme Cameron qui se veut si exigeant. A croire qu'il a produit le truc sans vraiment lire le scénario final tant il n'a d'yeux que pour ses Avatar 2, 3, 4 et 5 prévus jusqu'à 2027...
Donc quelques séquences bien emballées pour le spectateur peu exigeant, mais sans personnalité, encore moins du génie à la Cameron. Et l'ensemble, peu homogène, est terriblement plat. Au moins Genisys, malgré son casting raté et son n'importe quoi absolu, divertissait toujours.
Ce nouveau Terminator se vautre dans les grandes largeurs, il répète les mêmes erreurs des "ratés" précédents, et n'est qu'une baudruche vide et médiocre qui se dégonfle à la première occasion.
Il empile les personnages et pseudo-nouveautés pour justifier son existence, mais finit dans le même dépottoir que les blockbusters impersonnels qu'il pensait piétiner.
Et c'est cette façon de les toiser de haut pour finalement les copier dans ce qu'ils ont de pire, qui rend ce faux "vrai Terminator 3" aussi peu sympathique.
Bref vous l'aurez compris, ce nouveau Terminator a été fait pour de mauvaises raisons, et le créateur de la franchise est d'évidence passé à autre chose depuis longtemps.