Le premier film d'Ounie Lecomte est une une petite merveille de sensibilité sans la moindre sensiblerie et qui ne recherche pas l'explication à tout prix. C'est un film sur le manque et la séparation qui excite les glandes lacrymales du spectateur. Lecomte filme au mieux la psychologie des jeunes et brillantes actrices du film. Le pensionnat est montré sans cliché (pas de perversions des soeurs ni les éternels conflits entre les pensionnaires). Une vie toute neuve est une oeuvre épurée, impressioniste dont la réalisatrice évite les pièges de l'autobiographie (une histoire en grande partie inspirée de faits personnels). Elle sait capter l'émotion des regards par la grâce de sa mise en image. Kim Saeron, très bien, a des expressions sublimes. Les moments les plus exceptionnels du film sont constitués des scènes réitératives de séparation entre les membres de l'orphelinat ponctuées du fameux chant du départ. A noter aussi la brillante idée des apparitions des couples d'adultes et du langage choisi. La jeune adolescente qui cherche à se vendre est aussi très personnel. Un temps d'adaptation nécessaire pour rentrer dans le film mais ensuite, l'émerveillement du spectateur.
Film très émouvant, beau et mélancolique à la fois. la jeune interprète est éblouissante. De même, la photographie du film est superbe, tout comme la musique. un film sensible...
Une vie toute neuve n’est pas un récit qui conte l’histoire d’une adoption, et encore moins une fable sur l’abandon. C’est un film sur l’étape transitoire de la fin d’une ancienne vie vers le début d’une nouvelle. Comment appréhender ce changement si bouleversant ? Difficile. Surtout pour une petite fille de 9 ans, Jinhee (interprétée par l’excellente Kim Saeron) qui à un rôle de tourment dans cette histoire. Le film se concentre donc sur cet entre-deux qui est le choix de cette fillette. Acceptera t’elle le fait que son père l’ait abandonnée pour un motif inconnu, ou bien continuera t’elle de croire que la cause de cette séparation est de sa faute ? Le film reste en apesanteur, il ne nous dit rien d’autre. Pourquoi est-elle abandonnée ? Qu’en pense-t-elle finalement ? Aucun élément de réponse n’est laissé au spectateur, et c’est là la force de film. Parfois il faut oublier la logique pour laisser place aux émotions.
Peut-être pour être certain de bien connaître l'environnement, peut-être parce que cela permet d'exorciser ses propres démons, toujours est-il que les premiers romans ont très souvent une bonne dose d'autobiographie. Ce qui est vrai pour les romans, pourquoi ne le serait-il pas des premiers films ? En tout cas, c'est bien ce qui arrive avec "Une vie toute neuve", le très beau premier film de la française Ounie Lecomte. Ounie est née à Séoul, en Corée, il y a 43 ans et elle a été adoptée à l'âge de 10 ans par un couple français, dont le mari est pasteur. "Une vie toute neuve", merveilleusement servi par la jeune (9 ans) Kim Saeron, raconte l'histoire d'une petite fille que son père a laissé dans un orphelinat et qui y grandit, qui voit ses copines partir avec des parents adoptifs et qui voudrait s'enfuir sans arriver à franchir le pas. Présenté en Sélection Officielle Hors Compétition à Cannes 2009, "Une vie toute neuve" est un film pudique, sachant toujours rester à l'écart du pathos qui aurait pu plomber le film. Une belle découverte.
En Corée, une petite fille est abandonnée sans explication par son père dans un orphelinat. Le film, que l'on devine en grande partie autobiographique, trace par touches sensibles le questionnement de l'enfant en attente d'une adoption. Certaines scènes sont habilement mises en scène mais l'évitement de tout excès de sentimentalité, louable en soi, laisse le spectateur en retrait au point qu'il éprouve quelque mal à se projeter, l'oeil et l'esprit prenant un peu trop souvent le relais du coeur.
Avec beaucoup de tact, le film traite d'un sujet étrangement peu abordé: l'adoption vue du côté de l'orphelinat. Une histoire sincère qui doit énormément aux beaux yeux de son actrice principale (Kim Saeron) charmante et sileucieuse ... Tellement sileucieuse que le film s'éssouffle un peu, et peine à se renouveler tout du long, se montrant même répétitif (par exemple avec les scènes du coucher). Malgré ça, il y a une jolie sensibilité et de la fraicheur : pour un premier film « Une vie toute neuve » est vraiment réussit.