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traversay1
3 568 abonnés
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4,0
Publiée le 28 mars 2010
Une nouvelle vague bulgare vient-elle d'éclore ? En attendant Zift (impressionnant exercice de tyle tarantinien) et The world is big (Sortie en juin), Eastern Plays représente plus qu'une promesse. Tourné avec peu de moyens, éclatant d'authenticité, ce No future au goût bulgare évoque avec réalisme le quotidien de deux frères, symboles de la perte de repères de l'époque post-communiste : l'un est tétanisé par la méthadone et l'alcool, l'autre se réfugie dans le cocon de bandes xénophobes qui tabassent "du turc". Les parents, eux, ont déjà démissionné depuis longtemps. Mais au moment où le destin tragique des ces deux frères semble tout tracé, le scénario de Kamen Kalev a l'intelligence de donner un peu d'espoir et d'humanité (Inject me with love chante un groupe sur scène, la musique étant une composante essentielle du film). Sans mièvrerie et sans utopisme, la dernière partie d'Eastern Plays est lumineuse et peut faire croire en des jours meilleurs. Et elle laisse surtout à penser que Kamen Kalev, dont c'est le premier film, a un bel avenir devant lui.
Itso et Georgi sont frères. Itso, l’aîné, a quitté l’appartement familial. Il a plongé dans la drogue et suit un traitement à la méthadone pour s’en sortir. Peintre doué, il tue son mal de vivre à force de médicaments et d’alcool. Georgi le cadet vit encore chez son père violent auprès d’une belle-mère vulgaire à laquelle il dénie toute autorité. En mal de transgression, il sèche le lycée et fréquente une bande de néo-nazis qui, un soir, agressent un couple de touristes turcs. Itso s’interpose, secourt les victimes et s’éprend de Isil, leur fille. Trouvera-t-il avec elle la voie de la rédemption ?
Le cinéma bulgare occupe un angle mort dans le paysage culturel européen. On compte sur les doigts d’une main les films qui y ont été réalisés : "The Lesson", portrait d’une femme condamnée à rembourser les dettes de son ivrogne de mari, "Glory", dénonciation grinçante de la corruption qui gangrène la société bulgare, "Taxi Sofia", portrait kaléidoscopique de la classe laborieuse sofiote à travers six conducteurs de taxi et les passagers qu’ils transportent, "Je vois rouge", documentaire autobiographique d’une émigrée bulgare sur les compromissions de ses parents pendant le communisme. Des films rares mais forts – j’ai mis trois étoiles à chacun – qui dessinent de cet ex-satellite soviétique une image peu hospitalière.
Kamen Kalev est peut-être le réalisateur bulgare le plus connu. Habitué de la Quinzaine des réalisateurs cannoise – où il présentait en 2009 son premier long "Eastern Plays" – cet ancien de la Fémis, venu de la pub, a tourné en 2014 Tête baissée avec Melvin Poupaud.
Je découvre "Eastern Plays" plus de dix ans après sa sortie grâce à Arte qui le met en ligne gratuitement selon une programmation décidément excellente (Emmanuel Mouret, Aki Kaurismäki, Hong Sang Soo….). Ce film n’a pas pris une ride. Il est inspiré de la vie de son acteur principal, Christo Christov, filmé dans l’hôpital où il vient chercher son traitement, avec le psychiatre qui le suit – nettement moins empathique que Frédéric Pierrot dans "En thérapie". Il prend un tour bien tragique quand on sait que l’acteur est décédé avant la fin du film. Le chemin de croix qu’il suit vers une improbable rédemption n’en est que plus beau…
Dire qu'on voit rarement des films bulgares est un euphémisme. "Eastern Plains", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2009, est le premier long métrage de Kamen Kalev, diplomé de la Fémis en 2002. Ce film raconte l'histoire de 2 frères, Georgi et Itso, qui se sont perdus de vue et qui se retrouvent lors d'un attentat raciste commis sur une famille de touristes turcs : Georgi fait partie des agresseurs alors qu'Itso porte secours à cette famille. A partir de ce moment, les 2 frères s'interrogent : Georgi sur son implication dans son parti d'extrême droite, Itso sur les liens qu'ils aimeraient nouer avec la belle jeune fille turque qu'il a sauvée et qui pourraient être l'occasion de quitter une existence jusque là plutôt morne ! "Eastern plains" est un film inégal mais plutôt intéressant. Cerise sur la gâteau : on y entend du Bach, magnifique bien que joué au piano (je préfère Bach au clavecin !).
C’est je crois le premier film Bulgare que je vois de ma vie et j’avoue avoir passé un très bon moment. Le réalisateur nous traîne aux travers du regard de son héros dans les rues de Sofia entre tradition et modernité. Son héros artiste torturé et ex-toxicomane au gré d’une rencontre fortuite avec une famille de Turcs en vacances va renouer avec sa famille et entamer un cheminement intérieur pour combattre ses démons et essayer de trouver un sens à sa vie. Le réalisateur en profite pour évoquer les problèmes de son pays : chômage, manque de perspectives, violence des hooligans et des néonazis utilisés par des politiciens peu scrupuleux… mais il se dégage néanmoins de ce film une tendresse poétique pour cette ville et une nostalgie vraiment prenante qui vous happe durant les une heure vingt-trois du film. Évidemment le film n’est pas sans défauts, le frère un peu perdu offre une histoire pas vraiment achevée et le film lui-même finit un peu abruptement et étrangement du fait du décès de l’acteur principal Christo Christov (paix à son âme) dont le film s’inspire librement de la vie et des lieux de vie. Un premier film touchant qui appellera j’espère une carrière tout aussi réussie. En ce qui me concerne ce film est à avoir sans hésitation.
Eastern plays ne serait qu'un film bulgare "de festival", montrant l'errance morale d'une jeunesse déboussolée, s'il n'y avait la figure infiniment émouvante de l'acteur Christo Christov.
Ce dernier joue un grand frère toxico, qui intervient dans une agression contre une famille turc menée par une bande de néo-nazis dont fait partie son jeune frère. Il tombe amoureux de la jeune fille turque.
Il joue en fait en partie son propre rôle, puisque dans la vraie vie il était lui même artiste (ce sont ses oeuvres que l'on voit fugitivement au début du film), et drogué.
Il est mort juste avant la fin du tournage.
La charge émotionnelle du film est donc immense et c'est une sorte de miracle de le voir jouer sobrement un personnage désorienté, lunaire, presque angélique. A mille lieues du cliché du junkie, maigre et les yeux exorbités. Une prestation incroyable, portée par une réalisation impeccable, même si elle se situe un peu trop à mon goût dans la veine "poésie urbaine et image un peu floue" chère aux cinéastes d'Europe de l'Est.
La manière dont la musique live est filmée montre parfaitement la sensibilité de Kamen Kalev, le réalisateur, passé par la FEMIS, et qui donnera probablement d'autres bons films. Il lui faudrait pour cela des scénarios plus consistants que celui d'Eastern Plays, vraiment un peu sommaire.
A voir si le film passe chez vous, ce qui est peu probable (21 salles seulement en France)
Encore un film récemment primé au festival "Premiers Plans" d'Angers. J'ai fort peu apprécié cet "Eastern plays"- comme je n'avais pas adhéré à "La régate" belge (alors que j'avais aimé "La pivellina"). Je n'ai à aucun moment accroché à ce long métrage bulgare, pourtant généralement célébré par la critique professionnelle. Supposé suivre à la trace la dérive de Christo "Itso", dont le rôle est assuré par un comédien vrai drogué (et d'ailleurs mort d'une overdose depuis le tournage) le récit (sans originalité scénaristique particulière) est décousu et filmé à l'"arrache", et l'émotion n'est pas au rendez-vous, mais l'ennui.... si !
Bulgare moi-même, je suis allée voir ce film avec beaucoup d'appréhension... J'ai beaucoup aimé, c'est très réaliste. Je suis partie de la Bulgarie à 18 ans mais ce film m'a rappelé le malêtre qu'éprouvent les jeunes dès la puberté. Très tôt, dès l'âge de 12-13 ans, on est à la recherche d'un sens à donner à sa vie, de valeurs, de projets mais la vie de nos parents nous fait croire qu'il n'y en a pas, que quoi qu'on fasse on est condamnés à une vie sans goût. Les liens dans la famille se désunissent (à la différence de ce qui se passait dans les foyers qu'avaient nos grands-parents et dont on se souvient avec nostalgie) et c'est chacun pour soi. L'argent devient la chose la plus importante, ce qui est très nouveau en Bulgarie. On perd le sens de la générosité et du contact humain facile qui caractérisaient les Bulgares, la joie de vivre et surtout la naïveté et la légèreté dont les gamins ont tant besoin. On a l'impression d'étouffer et il y en a beaucoup qui cherchent à fuir en buvant et en se droguant. J'avais de nombreux camarades de lycée qui ont arrêté leurs études parce qu'ils ont intégrés des bandes de drogués et qui ont sombré très vite. En manque de repères, certains cherchent à s'en inventer en s'en prenant aux autres, en devenant très violents ou en trouvant des moyens pas très clean pour se faire beaucoup d'argent. D'autres, cherchent à fuir. Déçu par son pays et sa famille, on est prêt à tout pour avoir le sentiment d'appartenir à un groupe. Je vous conseille d'aller voir ce film et d'essayer de ne pas juger. On dit beaucoup du mal des "pays de l'Est" mais la vérité c'est qu'on est souvent à côté de la plaque et qu'on cherche des explications un peu faciles à des réalités qui sont très complexes. La question est comment survivre quand on a un bon fond mais des conditions de vie très difficiles et de très mauvais exemples devant les yeux. Et ce n'est pas le cas uniquement de la jeunesse en Bulgarie.
"Un réalisateur né" comme le dit si bien Télérama. Et oui, le premier de ce jeune metteur est d'une maîtrise incroyable. Beaucoup d'émotion au rendez-vous ... des acteurs formidable. Un petit film tout simple qui nous transporte dans univers plein d'émotion ... Pour ma part j'ai été extrêmement touché ... A voir en priorité !
il y a des films qui vous reste dans le coeur. Eastern Plays fait partie de ce là... L'émotion y ai d'une justesse rare, la grâce habite ce petit film bulgare d'une maîtrise étonnante. Les personnages à la cassure de leurs vie sont d'une honnêteté sympathique, et surtout la lumière : lumière du personnage féminin, lumière des jours sans avenir où la petite voix qi fait exister chacun vous souffle de résister et de chasser la brume qui vous immobilise... On sort de Eastern Plays comme réchauffé par l'image, c'est déjà énorme!!
Un drame social intimiste et désenchanté qui dresse une peinture pleine de justesse de la jeunesse bulgare d’aujourd’hui, porté par une interprétation excellente.
Il fait long et tristement vivre en Bulgarie ! Comme quoi, en Europe centrale, rien de nouveau. Ceci étant, il est nécessaire de continuer à encourager et favoriser le cinéma du monde et de frontières.
J'ai été profondément marqué par la sincérité et la beauté sans artifices de ce film qui nous vient de l'Est. La fraicheur d'un nouveau réalisateur ambitieux se fait sentir sur le continent Européen; il a des choses à dire, il sait comment les dire, il est Bulgare et s'apel Kamen Kalev.
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0,5
Publiée le 7 juillet 2021
Je viens de regarder Eastern Plays ce film est vraiment mauvais. Je déteste le dire par respect pour Christo Christov (Dieu ait son âme) dont la performance était peut-être la seule bonne chose dans cette pseudo histoire. Je suis tellement fatigué de tous ces films bulgares intellectuels qui sont faits pour être compris seulement par le réalisateur et nécessitent au moins une demi-heure d'explication pour le spectateur. Il suffit de lire le synopsis et on a tous compris alors pourquoi regarder le film en entier. Le concept original est bon donc je ne peux pas croire que le réalisateur était si mauvais qu'il n'ai pas réussi à le développer. J'ai eu du mal à le regarder jusqu'à la fin et j'ai sauté les nombreux moments où il ne se passait rien ce qui représente plus de la moitié du film. Et n'osez pas me dire que je n'ai pas compris car c'est vrai je n'ai pas compris. Il n'y avait rien dans ce film a comprendre qui me fera utiliser mon cerveau pour en comprendre le concept...
J'ai vu le film hier dans la séance unique (le matin au MK2 Beaubourg) et la salle était comble. C'était compréhensible tant le film est beau, il a une sorte de mélange entre l'espoir et la détresse. Le personnage principal est désabusé au point de se défaire même de ça, c'est impressionnant de justesse et de sensibilité.