La science nous ment : la lumière ne voyage pas à des centaines de milliers de Km/h. Ce ne sont pas des photons, mais de la poussière mordorée chargée d'histoires, de vies, de voix, qui voyagent et se déposent au gré des vents, tamisées, captées avec patience, qui se transfusent en sensation. Les ondes des télécommunications ne sont pas immédiates, stériles, dociles, domestiquées, évidentes, rectilignes, allant d'un point A à un point B, ni les messageries instantanées. Il existe encore d'autres circuits, secrets, vivants, inaccessibles, échappant aux dévots du Grand Buzz cybernétique propagateur de Néant. Voyez le temps qu'il a fallu à ces visages burinés, ces montagnes, ces chants déchirants, pour parvenir jusqu'à nous. Mam Baldar n'a pas failli à sa mission ; il en a arpenté des périls, des chemins poussiéreux, cabossés, pierreux, des zones interdites, dangereuses, difficiles, pour nous porter son message, sans rien en perdre en route, et ce sont des êtres, des vies, des morts, des naissances, des joies, des cris, des prières qu'il transporte avec obstination, abnégation et émotion. Contemplatif et puissant. Déconseillé à qui ne goûte pas l'allégorie, la patience, le temps, le vent, l'orage... Travail sur le son remarquable.