Côté décor, le réalisateur a fait placer dans la maison de Maddy des petits rideaux rouges à pampilles pour donner le sentiment que les affrontements entre la mère et la fille se font sur une scène de théâtre.
Le réalisateur raconte son rendez-vous ratée avec l'actrice Stéphanie Lagarde qui joue Sylvia : "Je l’ai vue il y a longtemps dans "L’Île aux esclaves" de Marivaux, je voulais la prendre dans Hors de prix pour jouer la call girl à la fin du film mais elle était entre temps tombée enceinte. Le directeur de casting du film me l’a rappelée pour ce film-ci, nous avons fait des essais et nous l’avons choisie".
C'est en voyant le film d'Anne Fontaine, Les Histoires d'amour finissent mal... en général, que le réalisateur a voulu tourner avec Sami Bouajila. Ses essais n'ont duré que cinq minutes.
Le rôle de Maddy avait été écrit dès l'origine pour Nathalie Baye.
Le titre originel du film était "Soins complets".
L'actrice Audrey Tautou était en terrain connu : le réalisateur l'avait déjà dirigée dans son précédent film Hors de prix, et elle retrouvait sa collègue d'il y a dix ans dans Vénus beauté (institut) : Nathalie Baye.
A l'origine, le personnage de Nathalie devait découvrir la vérité en écoutant le dialogue derrière un panneau en moucharabieh. Mais le réalisateur n'était pas content de la disposition du décor, et c'est le chef opérateur Gilles Henry, qui s'est souvenu d'une ombre chinoise que Salvadori et lui-même avaient déjà utilisée dans Après vous... (2002).
Le réalisateur nous en dit plus sur sa façon de présenter les personnages au début de chaque film : "J’adore les expositions au cinéma. Le plus souvent, en deux ou trois scènes, elles nous disent tout d’un personnage et de ce qui risque de lui arriver. C’est le début du film, on n’est pas encore encombré par l’intrigue et c’est un des moments où l’on peut chercher à être le plus cinématographique possible, à poser le style".
Comme son personnage Jean, Pierre Salvadori était un émotif. Un film, Le Ciel peut attendre d'Ernst Lubitsch, l'a néanmoins changé : "J’ai été très longtemps d’une timidité maladive, très peu sûr de mes goûts et donc plutôt muet. C’est en étant sûr d’aimer soudain un film pour de bonnes raisons, en étant sûr que ce film était bon et en pouvant expliquer pourquoi que j’ai commencé à prendre doucement un peu d’assurance. Ce film a tout libéré, jusqu’à ma parole", confie-t-il.
Ce film a pour thématique principale le mensonge, que le réalisateur avait déjà abordé dans son film Comme elle respire (1996), dans lequel Marie Trintignant incarnait Jeanne, une mythomane.
Le manque de confiance en soi est l'un des thèmes chers au réalisateur. Audrey Tautou et Gad Elmaleh compensaient ces doutes par l'argent dans Hors de prix (2006), tandis que le patron de bar Alain (Mathieu Demy), laissait libre court au trafic de drogue dans Les Marchands de sable (2000).
Le travail des scénaristes a pris du temps : "L’écriture a été longue et difficile parce que je voulais que jusqu’au bout on soit en situation et surtout qu’une série de mensonges mène à la vérité", explique le réalisateur. "Lorsqu’au début du travail vous dites cela au scénariste il vous répond «Oui, Super !». Ensuite il vous déteste pendant un an !"
Le réalisateur Pierre Salvadori raconte la genèse du film: "Il y a une personne proche de moi que je décrivais à Benoît Graffin (co-scénariste du film) et une personne proche de lui, qu’il me décrivait. On s’est dit que ces deux personnes feraient peut-être de bons personnages et qu’en rajoutant un garçon au milieu, cela ferait peut-être une bonne histoire".