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Un visiteur
5,0
Publiée le 2 août 2016
Ce film/documentaire nous ouvre les yeux sur la face caché d'un système qui fait peur. Il m'a permis de prendre conscience des difficultés auxquelles nous allons devoir faire face.
The End of the Line - L'Océan en voie d'épuisement est très laid. C'est indéniable. Pas très agréable à regarder, j'ai passé pas mal de temps à attendre que cela s'améliore comptant bien sur l'analyse et l'argumentation pour me sortir de ce mauvais bain. Car que ce soit la pauvreté dans sa construction ou le texte de la voix, ce documentaire est d'un manque d'originalité effroyable. Mais il n'y a rien d'étonnant à cela pour un long métrage anglais qui, rappelons le, doit rester dans une logique commerciale pour arriver au moins à sortir en salle. C'est malheureusement la triste vie d'un documentaire en Angleterre. Visant un public habitué à l'audiovisuelle américain, les obligations de production se ressentent dans ce film. On est plongé dans le film à sensation : des ralentis sur une musique tonitruante, des caméras embarqués dans les filets de pêche côtoient des vidéos de différents formats entre animation 3D horrible et jeux vidéos de pêcheurs (sisi). Résultat :plus aucune esthétique ne survit et le noble argument écologiste et salit par un mépris du travail scientifique. Un mépris même du bon sens journalistique : le sujet de la surpêche est énormément scandaleux ce n'est pas un secret, mais Rupert Murray en oublie de faire un vrai travail de recherche personnel. Il semble qu'il ne va pas chercher plus loin que le scandale. C'est exactement ce qu'il faut éviter pour ne pas se décrédibiliser. Ainsi, je regrette que les interviews des cinq spécialistes ne soient pas approfondis. Je n'ai retenu ni leurs noms, ni leurs travaux sur lesquels on passe en surface. Ils n'expliquent pas eux-mêmes les graphiques et les données qui s'affichent à l'écran. Comble du comble, l'un deux montre un avis très partagé entre le début et la fin du film. Les cadres bougent d'une interview à l'autre et on ne sait jamais vraiment où la scène se situe (que ce soit pour une interview ou des plans d'illustrations). Malheureusement cette manie d'occulter la réflexion et promouvoir le sensationnel nous donnes un film structuré comme un reportage à l'américaine : spoiler: Premiers plans du film : les magnifiques fonds marins style publicité Pierre&Vacances
Première illustration du sujet : les indécrottables images d'archives d'un évènement pour nous rappeler que ça fait longtemps que le problème existe
Le journaliste cool qui va revenir au montage toute les 5 minutes pour appuyer l'argument de la voix-off
Illustration du problème dans pleins de pays pas toujours identifiés
Point de vue axé sur un géant de l'industrie qui amplifie le phénomène
L'inaction des gouvernements
Un exemple de ceux qui se battent
Donc passage du problème sur d'autres : les pisciculteurs
Et enfin, la responsabilité du consommateur à la toute fin : et oui il est aussi spectateur et on préfère éviter qu'il salisse sa télécommande pour zapper avec ses doigts plein de Findus
Mitsubitchi en prend pour son grade, les grands restaurateurs aussi. Mais on ne parle ni de végétariens, ni de végétaliens mais on propose de faire attention à acheter du poisson durable. Quel investissement ! quel combat ! Même si j'ai allègrement craché sur ce film, regarder le quand même (en anglais de préférence, le doublage est pas joli) on y apprends beaucoup de choses sur ce problème d'une ampleur incroyable.