Voilà ici le meilleur, le plus inspiré, le plus poétique et le plus courageux des films présentés au dernier festival de cannes. Dès les premières séquences, superbement filmées, on se laisse emporter par cette fable mélancolique et politiquement engagée. Des corps, libres, s'enlacent dans une cabane au milieu de la forêt à l'écart du monde et de ses réalités tandis que d'autres se déchirent dans le brouhaha d'une ville, une ville dans laquelle tous finissent par se retrouver. Il y a ceux qui survivent dans la marginalité, cachés, et les autres qui perdent pied dans une société où les comportements sont tellement jugés et réprimés que leur âme en est profondément affectée. Le drame est omniprésent, la caméra flotte, virevolte comme pour mieux nous imprégner de cette difficulté d'être, de cette confusion d'exister. Nuits d'Ivresse printanière est film d'une grande beauté tragique et à la fois une peinture terrible de l'homosexualité en Chine, qui n'a pas volé sa palme du meilleur scénario au Festival de Cannes!.
Des personnages attachants, un scénario intéressant, bien que prévisible. Beaucoup de tendresse et un travail artistique remarquable mais hélas (beaucoup) de longueur.. à voir tout de même, au moins pour prolonger la lute du réalisateur contre la censure !