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Un visiteur
1,0
Publiée le 12 mai 2010
Les conditions dans lesquelles s'est tourné ce film et dont il est difficile de ne pas tenir compte l'imprègnent d'une fièvre, d'une certaine immédiateté, d'une sincérité et d'une fulgurance dans la beauté de certains plans qui touchent le spectateur. Elles ne peuvent cependant pas tout excuser et, en particulier, le côté brouillon de l'écriture (prix du scénario à Cannes ? Ah bon !), le manque d'épaisseur des personnages que l'on finit par confondre et surtout le côté "Tu m'as vu, je suis un film tourné dans la clandestinité donc aime-moi" qui s'impose à la longue et qui devient contreproductif. Malgré la beauté de l'acteur principal, tout cela manque aussi de charme et de sensualité. On finit par trouver le film branchouille et du coup énervant.
Dans les nuits d'ivresse printanières d'une tristesse sans nom de la Chine urbanisée inhumainement, des êtres s'aiment et se déchirent. Si le film illégal de Lou Ye traite d'homosexualité, il traite surtout d'amour et de vie en société, dans une société intolérante. Un beau film peu bavard, mais jamais élitiste.
Nuits d'ivresse printanière élixir rare, chaud comme le miel, déboussolant comme l'alcool, beau comme un tableau de maître se savoure un soir d'été.. Quitte à ne vivre qu'une fois, autant vivre à fond, les corps se meuvent dans cette Chine autoritaire un peu à la façon de l'encre sur la peau de Jiang Cheng Esprits passionnés, corps emmêlés tout - jour âmes damnées à la recherche de l'Autre qui ne viendra jamais
Très beau titre pour un très beau film. Nuits d'Ivresse Printanière est une oeuvre sensuelle, exaltante, très intéressante dans la mesure où sa mise en scène est en parfaite adéquation avec son sujet. L'illégalité du tournage a obligé l'équipe à filmer sur le vif, en courant en permanence le risque de se faire arrêter par les flics. Tant mieux d'un côté, puisque cela oblige/permet à Lou Ye d'adopter une posture particulière et de mettre en scène de manière moins " maîtrisée " que d'habitude. La caméra portée bouge énormément, et contribue à renforcer l'impression que tout ce qu'on voit, actions et sentiments, sont éphémères, pleins de fièvre, bouillonnants. Nuits d'Ivresse Printanière est un film extrêmement sensuel, qui sait parfaitement saisir les étreintes charnelles de ces personnages, dépeignant la passion amoureuse et sexuelle dans ce qu'elle a de plus simple et envoûtante. Les scènes de sexe fonctionnent si bien parce qu'elles ne sont pas vulgaires ( Gaspar Noé m'entends-tu ), et que quelque chose de plus romantique s'y joue, insérant en leur sein une sensibilité évidente, faisant ressentir un lien affectif sincère entre les personnages.
La clandestinité du tournage est aussi un commentaire direct sur l'homosexualité telle qu'elle est encore perçue par certains en Chine, soit une maladie. Parfois, quand elle capte des moments d'intimité, la caméra semble cachée, un peu à l'écart, montrant bien le tabou que représente une liaison entre deux gens du même sexe en Chine. Puisque les mentalités n'ont pas encore évolué, on ne peut pas tout le temps montrer les choses de manière frontale. La mise en scène de Lou Ye comprend très bien cela, et retranscrit à merveille le sentiment d'oppression que doivent ressentir ses personnages. Mais de toute façon, la question de l'homosexualité ne devrait - à part ce " problème " pour certains chinois - pas nous venir à l'esprit tant il n'est ici que question d'une histoire d'amour avant d'être une histoire d'amour homosexuelle. Le sexe des personnages ne nous intéresse pas, sinon leur relation et ce qui se joue entre eux.
On peut reprocher au film d'être un peu long sur la fin, mais même, les dernières minutes du film réservent quelques beaux moments, sursauts d'idées géniales ou de moments super poétiques d'une belle sensibilité et d'une grande intelligence. Avant cela il y a des histoires d'amour, et même, au tout début, une vraie tension de film policier. Tout le début du film est intrigant dans sa manière d'installer les enjeux et de faire monter le suspense, dans sa façon de créer de nouvelles relations entre des personnages qui se découvrent ( la première rencontre entre la femme et l'amant au restaurant par exemple, très intéressante dans l'implication qu'elle autorise au spectateur ). Nuits d'Ivresse Printanière est un film qui passe sans cesse par de nouveaux chemins, se renouvelant constamment, parlant toujours un peu de la même chose - l'amour - mais ne donnant jamais l'impression de se répéter parce qu'il alterne fluidement entre des personnages aux motivations et à la psychologie différentes, ce qui leur donne une crédibilité assurée.
"Nuits d'ivresse printanière" est attendu depuis presque un an après sa présentation au Festival de Cannes. Malheureusement, les attentes se sont révélées trop importantes vu le résultat final. Et oui "Nuits d'ivresse printanière" est terriblement confus dans sa narration. Cette confusion ne permet pas au spectateur d'apprécier le film puisqu'il se trouve d'avantage dans la position où il cherche constamment à comprendre. Comprendre alors que la trame est simple. Le pire étant le fait qu'il ai été primé pour son scénario, un scénario qui n'a rien de nouveau et qui est confus. Le début est plutôt bien rythmé mais la dernière partie du film est longue. On aurait aimé que ce soit raccourcit. La caméra n'est pas suffisamment stable quand il faut qu'elle le soit. La musique originale est en revanche vraiment très bonne. Encore une fois, le jury de Cannes a surestimé un film (un peu d'ailleurs comme la majorité des films promus l'année dernière) qui avait pourtant, a priori, beaucoup de qualités.
Tourné façon guerilla (pas trop le choix, vu le sujet), un film âpre et sans fioritures, qui a le mérite de nous montrer une autre facette de la Chine moderne. Si le sujet est fort et l'implication des comédiens à saluer, le film fini par s'étirer un peu inutilement, ce qui pourra causer un ennui poli chez certains spectateurs, dont je fais malheureusement partie.
Film un peu difficile d'accès, je suis sorti perplexe!
Le film pose beaucoup de questions "existentielles": le sens de la vie, aimer, comment, pour quel projet, avec qui ? On regretterait la Chine de Mao(???): plus de repères, pas d'avenir, pas d'espoir? De plus, je n'ai pas tout compris! identification des personnages etc.. Bref, un film où je me suis ennuyé en salle et qui m'a interessé, une fois sorti
Un film à ne pas mettre sous tous les yeux. Parce que visuellement, il est particulièrement sombre avec toutes les scènes plus ou moins sexuelles filmées à hauteur de visage. Ensuite, parce que le scénario n'a rien de conventionnel et réclame donc une attention de tous les instants... On est loin, très loin du cinéma formaté américain...
De très beaux moments de poésie (la scène du karaoké par exemple), une mise en scène inspirée et une musique envoutante sont les points positifs de ce film. Un manque de rythme dans le récit fait perdre de l'émotion et apporte un certain ennui à la vison du film.
Film magique dont la clarté ne se dévoilera pas pour qui le déroulement du DAO n'est que du chinois. Fluidité rythmée littérairement par les mots calligraphiés de Yu Dafu, écrivain dont l’ouvrage est à la source du film, incrustés à l'écran comme autant de citations en tête de chaque nouveau chapitre, qui commentent et sous-tendent très clairement l'architechtonique entière du film, les inclinations naturelles, les sentiments, les emportements, les mouvementations des êtres, des coeurs, des corps, les équilibres qui s'établissent et se défont, simplement, ou dans la douleur, et chaque passage de bras en bras, ou lus par les amants crûment enlacés alors que dehors tombe une averse. "J'ai loupé l'amour qui m'était destiné / Les fleurs, elles, savent toujours quand fleurir" Voir éclore la merveille d'un grain d’images pareille, grain de peau cinématographique vibrant et mouvant, les lumières, lavées par la musique de Peyman Yazdanian, les longues dérives nocturnes enfiévrées, les sons, les parfums, les chants étouffés de larmes - des plans aux élans aussi admirablement captés, composés ; on n'avait pas été transporté par un triangle amoureux aussi fin depuis "I Don't Want To Sleep Alone". Il va falloir retourner le voir pour en explorer et savourer toutes les faveurs et les merveilles
La confusion des sentiments au pays de Confucius, lui-même (le pays) en pleine schizophrénie depuis une dizaine d'années, c'est un sujet intéressant. La confusion est aussi, hélas, dans le script et, surtout, la mise en scène de Nuits d'ivresse passagère dont le montage s'ingénie à brouiller les pistes (faut-il chercher à savoir qui couche avec qui, pour comprendre). Pour quelques moments de grâce (rares), il faut supporter des scènes à peine éclairées, des étreintes sexuelles très crues et ... des portables qui sonnent toutes les 5 minutes. Lou Ye, cinéaste doué, voudrait nous faire comprendre qu'il est un artiste (maudit) avec un grand A, qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Désolé, ce film suinte la prétention et l'affèterie alors qu'il ne fait que raconter (mal) de brèves histoires d'amour dont l'originalité ne saute pas aux yeux. Si ce n'est, bien entendu, qu'elles bravent l'interdit en Chine, au même titre que les agissements underground dans Téhéran, un film bien moins poseur et qui a le mérite d'être cash du début à la fin.
magnifique film mis en scène avec brio, sans aucuns points morts avec des acteurs inoubliables c'est juste de dire qu'il s'agit d'une variation sur Jules et Jim , filmé dans une chine inconnue au cinéma
Surprenant parti pris que celui de l’auteur. On s’attendrait à une critique contre le système, une ode à la liberté sexuelle, on a un film d’auteur qui survole son sujet pour mieux nous poser dans un univers très personnel, et une vision assez originale du comment faire un mélo abstrait. Une image numérique, granuleuse, presque pauvre, des plans très virtuoses, un montage qui ne tient pas compte de l’histoire que l’on a du mal à suivre, mais fait vibrer notre imaginaire car c’est très construit. Dès le départ avec ce plan sur les lotus dans l’eau qui coule, et ce couple masculin qui entre dans la maison de campagne, on sent que le but c’est dépeindre avec nostalgie quelque chose qui est de l’ordre du sentiment du temps que l’on ne maîtrise pas, mélancolie, poétique... La musique est d’ailleurs un personnage à part entière, envoutante, moderne, on a un superbe montage sonore, qui aide à nous mettre dans un état second. C’est d’ailleurs étonnant qu’il arrive à nous captiver avec une histoire si creuse ! Et le fait qu’elle soit diluée par le montage, même si le jeu des acteurs est tout à fait correct ne risque pas de faciliter la lecture du film.
Nuits d’ivresse printanière est un film plutôt moyen et décevant par rapport à ce que j’attendais mais il est osé et unique. Déjà le début, le film m’a fait très peur car il commence maladroitement en nous perdant un peu dans tous les coins. On a du mal à se situer mais on retrouve le bon chemin par la suite. Le film comporte un rythme assez irrégulier avec des moments peu importants où le film tourne un peu en rond et d’autres qui sont plus intéressants. Le film reste quand même monotone dans l’ensemble mais nous tiens suffisamment en haleine. Ce qui rend cette production particulière, est son ambiance. Il y a peu de dialogues et les couleurs du film sont très pauvres et grisâtres. Le peu de dialogues doivent souligner que les personnages sont ensemble sans vraiment se connaître ni vraiment s’aimer (un côté plutôt étranger). Le personnage Li Jung est pour moi le personnage le plus tragique car elle porte sur elle de gros soucis et une grosse quantité de tristesse alors que c’est le personnage le plus bienveillant du film. Donc l’œuvre se veut être triste même si cela réussit plus ou moins par moment. Le film a au moins le courage d’oser et réussit à déstabiliser le spectateur de ses quelques scènes érotiques provocatrices. Pour conclure, je dirais que ce film aurait pu être un peu mieux exploité mais il est unique et très particulier même si par moment j’étais à la limite de l’arrêter.
Il est important de regarder ce film en ayant à l'esprit que celui-ci n'avait pas d'autorisation de tournage ce qui peut expliquer certains choix d'éclairage que certains internautes critiquent sans contextualiser. A travers ces histoires relationnel qu'elles soient homo ou héterosexuelles se dégagent une certaines poèsie mélée de spleen baudelairien, mélancolie d'amours impossibles et de culpabilités déchirantes. Le film dégage un coté voyeuriste de par le choix des plans sans artifices ni effets quelconques résultant de la discrétion assumée du film qui nous place dans une position omnisciente rapproché amplifiée par le jeu des acteurs terriblement juste. On suit les personnages et on les voient s'enfoncer dans une spirale qui ne peut que se finir mal pour un ou plusieurs de ces individus.