Le vrai prénom de Yoon Jung-hee, l'héroïne du film, est Mija, comme son personnage. Chang-dong Lee maintient qu'il s'agit d'une coïncidence.
Le metteur en scène Chang-dong Lee nous éclaire quant au moment où il a pensé au titre de son film : "Un jour, alors que j’étais en train de regarder la télé dans une chambre d’hôtel à Tokyo, le titre "Poetry" m’est venu. L’émission qui passait était probablement destinée à des gens de passage souffrant d’insomnie. On voyait un fleuve tranquille, des oiseaux qui volaient et des pêcheurs qui jetaient des filets, le tout avec une musique de fond qui incitait à la méditation. (...) En même temps que le titre, le personnage principal et l’intrigue me sont venus.", se remémore-t-il.
Le réalisateur Chang-dong Lee a cherché à poser une double question via son film : "dans une époque de déclin pour la poésie et le cinéma, que signifie écrire un poème et faire un film ?"
Si, dans les précédents films mis en scène par Lee Chang-Dong, les personnages principaux sont souvent réduits à des victimes malmenées dans un monde d'indifférence, l'héroïne de Poetry est plutôt une spectatrice qui observe le comportement des autres à la suite d'un drame. En ce sens, la poésie lui permet de lancer un cri au monde.
Le film a reçu le prix du scénario au Festival de Cannes 2010.
Yoon Jung-hee, l'actrice principale du film, a commencé sa carrière en 1966, a joué dans plus de 330 films et a reçu en tout vingt-quatre prix d’interprétation féminine !
Fin février 2003, Lee Chang-Dong a été nommé ministre de la Culture de Corée du Sud au gouvernement du président Roh Moo-hyun. Arrivé à ce poste par surprise, il a dû faire face à l'imposition de quotas sur les productions américaines, permettant un développement des productions locales. Il quitte son poste dès 2004, éreinté par cette expérience et ce monde qui lui est étranger.
Âgée de 66 ans et considérée comme l'une des comédiennes majeures et populaires de son pays depuis ses débuts en 1966, la Coréenne Yoon Jung-hee fait son grand retour sur les plateaux de cinéma après 15 ans d'absence, s'éloignant ainsi de Paris où elle s'était installée avec son mari, pianiste lui aussi très renommé, au milieu des années 90.