Suite aux deux précédents opus de la saga robotique, on était sérieusement en droit de se demander si l'expression « jamais 2 sans 3 » allait se révéler vraie. Avec la même équipe créative derrière la caméra, en omettant la belle Megan « Mikaela » Fox, reconduite à la sortie pour troubles comportementaux, il semblait évident que cela allait bien se digérer. Utilité ici d'utiliser le conditionnel. En effet, le résultat ne suit plus. Michael Bay nous concocte une copie conforme du second opus, version améliorée, 3D rajoutée en post-production. Certes, les effets spéciaux sont encore plus impressionnants, rappelant un certain 2012 de Roland Emmerich pour la tour en cristal pendant que d'autres y verront une copie de Terminator, notamment dans la volonté d'opposer les robots aux Humains. L'histoire de départ d'ailleurs, se basant sur la course à l'espace, en étant d'abord réticent avant d'aller le voir, finit tout de même par plaire. Les films rajoutant un côté historique dans le récit se multiplient d'ailleurs (X-Men 4 en est le dernier exemple avec la crise cubaine), Transformers 3 ne fait alors que surfer sur la vague d'autres qui ont innové avant lui. Parlant des personnages, on peut regretter que le personnage de Sam Witwicky soit un peu mis en retrait, le voyant moins dans les scènes d'action que dans les deux premiers. Sa compagne, la sublime copine de Jason Statham, étincelle derrière la caméra. Néanmoins, si l'on enlève ses quelques kilos de maquillage, on s'aperçoit bien vite qu'elle n'a aucun talent. Encore une actrice qui se contente de séduire, de crier et de pleurer. Une bien faible tâche pour empocher quelques millions ! Les personnages de Patrick Dempsey et de John Malkovich deviennent vite insupportables, ce qui accroit en nous la volonté de leur en coller une, volonté croissante au fil du récit. Ken Jeong, que l'on a déjà pu voir en compagnie de Bradley Cooper pour Very Bad Trip, réussit même le pari de décrocher le rôle le plus bidon des derniers mois. Avec des dialogues plus que bidons, une scènes des toilettes que l'on peut qualifier de risible, à travers un humour bien lourd, on peut se demander ce que Michael Bay a voulu y faire, sinon amuser la galerie. L'humour, en passant, malgré quelques blagues qui nous esquissent 5 ou 6 sourires, est entièrement à revoir. Le rôle des 2 petits Autobots, blaguant à volonté durant le film, ne fait que diminuer encore davantage le sérieux du film. Alors si d'un côté, nous avons des effets spéciaux grandioses qui fusent de tous côtés, et d'un autre des robots de cuisine qui font rire les gamins, comment apprécier pleinement ce film ? Les effets spéciaux finissent aussi par lasser, car les batailles inter-machines sont redondantes et toujours semblables. Il faut dire aussi qu'un film d'action de plus de 2h30 est difficile à suivre, non pas sur le scénario, qui est simpliste à souhait, mais sur l'attrait des spectateurs. Bon nombre s'ennuient à force, le jugeant bien trop long. Certaines scènes inutiles auraient pu être supprimées en post-production, ce qui aurait alors raccourci le film et l'aurait rendu plus sérieux. La présence de Spielberg se voit d'ailleurs au-dessus de la tête de Michael Bay. En effet, des thèmes très spielbergiens sont reconnaissables : victoire du Bien, sauvetage in-extremis, vision américaniste, happy-end mêlant baisers et pardon. La collaboration avec Hasbro y est aussi pour quelque chose. La firme multinationale aurait-elle souhaité s'associer à un scénario plus sombre, avec des milliers de morts, des insultes et sans humour ? Pas si sûr que cela ! En attendant le prochain volet Terminator, tant attendu par le rédacteur de cette critique, une question nous taraude tous. Mais pourquoi les films actuels se ressemblent tous ? N'y aurait-il pas un certain bénéfice de se différencier ? Michael Bay ne signe pas là son meilleur film, prenant même la peine de reprendre des images de The Island. D'autres petits faux raccords sont présents ici ou là, comme Rosie Huntington-Whiteley qui passe des escarpins aux ballerines pour courir sous les balles. Le film n'est tout de même catastrophique. De très belles scènes nous sont offertes, à l'image de celle de l'immeuble de cristal qui est visuellement sans faille, ou de la venue des Decepticons sur Terre. Des effets toujours plus novateurs, un peu d'émotion (Shia LaBeouf pleure sous la menace de la destruction de Bee) qui est plaisante (même si gâchée quelques secondes plus tard par le sauvetage de ce bon gars), la présence d'un casting renforcé ou encore le plaisir éprouvé en regardant les courbes de Rosie. Moins d'humour, un film plus court, moins d'héroïsme aurait permis de gagner davantage en sérieux. Mais bon, on imagine difficilement un blockbuster de l'été adopter ces règles. On gagne plus de pognon en montrant de multiples explosions et en mettant de l'humour pour attirer un jeune public qu'en modérant le métrage par des morales plus adultes.