Transformers 3 est un très bon film d’action et de divertissement, qui certes ne vole pas haut, mais comme souvent chez Michael Bay, est généreux, et disposent de qualités techniques indéniables, qui font plaisir face à un budget assez faramineux.
Au niveau acteur Shia LaBeouf reprend avec efficacité son rôle tenu dans les deux premiers. Son personnage évolue bien, il a une place moins importante que dans les deux volets antérieurs mais tire quand même son épingle du jeu au milieu de tous ces robots. Disons qu’il n’est pas le noyau dur du film mais que grâce à son personnage solide il reste un élément important. A ses cotés Rosie Huntington-Whiteley est, en tant qu’actrice, un cran en dessous de Megan Fox. Son personnage aussi manque du relief que pouvait proposer celui de Fox. Pour autant elle est indéniablement photogénique, et étant donné qu’elle n’a pas une place déterminante dans le film, ca passe bien. Dempsey de son coté n’est pas forcément utilisé aussi efficacement que prévu, et sert surtout à animer la première partie. Enfin de nombreux acteurs reprennent leurs rôles. Karl Urban, toujours sympathique, Tyrese Gibson sous-exploité, John Turturro, au personnage assez agaçant car clairement trop léger. En revanche excellente Frances McDormand, face à un John Malkovich légèrement en roue libre.
Le scénario est globalement très convaincant. Alors l’histoire en elle-même est assez caricaturale, et se disperse parfois un peu dans les limbes, préférant évacuer moult questions pour lesquelles il n’y a pas de réponses rationnelles, plutôt que de chercher justement à les expliquer. Toutefois l’intrigue ne manque pas de quelques rebondissements peu prévisibles, ce qui est assez agréable, et surtout le rythme est redoutable. Bay est un pro du divertissement grandiloquent, et ici il en déroge pas à la règle, avec 2 heures 30 de film qui passent très vite, avec de l’action, des péripéties constantes, et un mélange humour potache (voir parfois assez ridicule)-action qui a une certaine saveur. Par ailleurs la gradation jusqu’au point final culminant est brillante.
Niveau réalisation, là encore rien à redire. Michael Bay est au summum de son style. Scènes d’action impressionnantes et pourtant très lisibles, dynamisme de la caméra et fluidité de celle-ci impeccable, talent pour donner un caractère épique aux séquences qui s’y prêtent, indéniablement Bay est à l’aise dans ce registre, et il livre un spectacle très réussi. La photographie est par ailleurs tout à fait plaisante. Elle est moins clinquante que dans le deuxième film, et même s’il y a quelques exagérations sur les effets de reflets lumineux, quelques bidouillages numériques pas toujours heureux, l’ensemble reste très luxueux et raffiné. Pour autant c’est surtout sur les décors que Transformers 3 est une réussite. Il y a vraiment de ce coté là des choses remarquables, je pense notamment à l’immeuble de Patrick Dempsey avec sa collection de voiture, mais sur la dernière demi-heure il y a vraiment des choses grandioses. Bien évidemment dur de ne pas mentionner les effets spéciaux. Très très réussis aussi, ils sont d’un nombre incalculable ici, mais il n’y a pas un loupé. Vraiment de l’incrustation, au design, à l’animation, tout est impeccable, avec une attention particulière portée à la physique des corps qui est très agréable à voir. Ces-derniers sont mit au service de scènes d’action décoiffantes. Elles sont superbes, et raviront l’amateur du genre sans problème. Enfin la bande son ne manque pas d’allure, bien que les évolutions par rapport aux précédents épisodes ne soient pas évidentes.
En conclusion Transformers 3 est une grosse machine certes, mais qui s’en tire bien. Très généreux, donnant au spectateur ce qu’il est venu voir, il a un gros budget certes, mais cela se voit à l’écran. Techniquement il y a vraiment très peu de choses à redire. Comme les acteurs (en dehors de quelques seconds rôles) tiennent bien la route dans l’ensemble, et comme le rythme, bien présent, est au service d’une histoire pas trop instable, et bien je lui accorde 4. Je ne monterai pas au dessus du fait de quelques rôles convenus et d’acteurs moyens, d’une histoire qui évite quand même soigneusement de se mouiller, et de tout petits loupés sur la photographie et la bande son qui peine à se renouveler.