La genèse de ce film démontre comment une utilisation intelligente du vecteur internet 2.0 alliée à une aventure humaine (solidaire) peut ouvrir de nouvelles fenêtres à la création et l'accessibilité du cinéma. A la suite de son précédent film (Terre de sang), le réalisateur s'est trouvé face à un public enthousiaste qui le sollicitait en se demandant comment l'aider. C'est de là qu'est venue l'idée d'ouvrir le budget au public, à l'instar de ce qui a pu se faire pour certains albums musicaux, et de créer une production fruit de la participation d'un millier d'internautes. Réunis sous le site touscoprod.com, la moyenne des dons s'est élevée à 70 euros par personne et a permis de couvrir près du quart du budget du film. Une première en France !
Originaire des Côtes-d'Armor, Nicolas Guillou est retourné dans sa région natale pour son tournage et a puisé dans sa terre d'origine une réflexion fructueuse qu'il s'explique de façon naturelle: "J'y puise en effet mon inspiration, au plus près de mes racines, entre terre et mer". Cette connexion s'est révélée à différents points de vue : "Sous l'angle culturel, la région bénéficie d'une identité bien à elle, avec un vivier de talents artistiques et techniques assez incroyables. D'un point de vue humain, nous avons reçu en Bretagne un accueil bien au-delà de nos espérances". Il s'est avoué véritablement touché par la générosité des gens : "une vraie moisson d'amour et d'amitié ! " affirme-t-il.
A la rubrique casting du film, on retrouve notamment Frédérique Bel, actrice atypique partagée entre des films d'auteur (les trois derniers films Emmanuel Mouret) et des grosses comédies (Camping 2). Mais ne cherchez pas d'autres noms "bankables" puisque le reste de la distribution est occupé par des acteurs plutôt "confidentiels" voire même débutants. Le réalisateur explique qu'ayant la chance d'écrire en pensant au casting, le choix s'est fait naturellement, comme une évidence portée sur des gens de son entourage et "ainsi, (...) la mise en adéquation personnage/acteur s'est faite le plus simplement du monde, presque spontanément".
Traitant d'un sujet prenant (la difficulté d'avoir un enfant), le réalisateur choisit pourtant délibérément de prendre du recul et fait le pari de la comédie comme angle d'attaque. Cette distanciation permet alors au propos de trouver un credo presque "salvateur" comme il l'exprime lui-même. Pour lui pas question de "leçon moralisatrice" ou de "focalisation sur les sujets médicaux" mais plutôt un réel parti-pris vers le "lâcher-prise" plutôt que de "s'arc-bouter, à se crisper sur une situation qui a priori paraît bloquée".
Formé à Rennes, Nicolas Guillou est un touche-à-tout plutôt compulsif, et partage ses passions entre le cinéma où il devient rapidement attiré par la réalisation malgré ses débuts d'acteur ; et le théâtre où il alterne également entre écriture et mises en scène contemporaines. Mais là ne s'arrêtent pas les casquettes du bonhomme puisqu'il s'est aussi lancé dans la production avec Alexandra Robert et a fondé en 2002 Vent d'Ouest Production.