C’est l’histoire d’un ancien presque bad-boy, orphelin très jeune, qui a fait les 400 coups quand il était tout môme, puis qui a montré ses fesses en public à son bahut un peu plus tard, qui a ensuite failli mal tourner à force de se bastonner; pour enfin rentrer grave dans le rang et devenir en moins de 8 ans une véritable coqueluche politicienne, LE futur beau, jeune et brillant sénateur estampillé « American Dream » à qui tout semble sourire, et promis à un avenir très, très chouette.
Mais un jour, dans des toilettes pour hommes, il rencontre l’Amour, par …hasard. Bon, dit comme ça, ça peut sembler bizarre voire glauque, sauf que ces tinettes de luxe sont super clean et que c’est Emily Blunt qui campe le rôle de l’Amour qui s’est trompée de porte (ndlr : les portes sont très importantes et utiles dans ce film) et aussi accessoirement celui d’une jolie danseuse dont Matt Damon (c’est lui le futur sénateur) tombe raide dingue en moins de deux minutes chrono.
Et c’est là que commence vraiment l’histoire et qu’entrent en scène les gars inquiétants du bureau d’ajustement (ou de l’Agence en VF) qui voient d’un très très mauvais œil l’idylle naissante entre les deux tourtereaux parce que ce n’était pas prévu dans leur Plan (avec un grand P) et que le Big Boss en personne (avec deux grands B) du bureau semble veiller lui-même de loin à ce que tout rentre dans l’ordre vito-presto.
Qui sont-ils tous ces types au look un peu has been des années 50 avec pèlerine et chapeau feutre ? C’est quoi ce Plan, au juste qui semble écrit dans de drôles d’agendas où des dédales codés se réactualisent en temps réel? Que veulent-ils donc au pauvre Matt et à la belle Emily ? Est-ce vraiment pour leurs biens qu’ils tentent à tout prix de déjouer le destin qui semble vouloir les lier inexorablement ? D’ailleurs, est-on vraiment maître de son sort et de son libre arbitre ?
Telle est donc la fable philosophique de cette gentille bluette qui mêle romantisme et Science Fiction, avec des inspirations qui vont quand-même sérieusement lorgner du côté de ce qui a déjà été fait en la matière. Mixez Matrix, Dark City, La cité des Anges, Men in Black, ajoutez un soupçon de théologie et de mysticisme, et vous obtenez ce film, plutôt sympa, volontairement anachronique dans des décors mi-rétros, mi-futuristes.
Sans être inoubliable, il se laisse regarder quoiqu’un poil trop long et malgré un épilogue cousu de fils blancs qui risque d’en irriter plus d’un.