Je pense pouvoir dire que j'aime bien Kevin Smith. Surtout pour Zack et Miri font un porno. Là, je ne m'attendais pas à ce qu'il tombe aussi bas. Même dans les années 1980, décennie qui aura livré des buddy-movie aussi marquants que 48 heures, Double Détente et bien sûr L'Arme fatale, on ne serait pas tombé aussi bas. C'est faux de dire que Top Cops a vingt-cinq ans de retard. Même à l'époque, il aurait eu du retard. Là, c'est juste qu'il fallait redorer le blason de Bruce Willis après les échecs de 16 blocs, Dangereuse séduction et le mitigé Clones. Le mettre dans la peau d'un flic sérieux avec à ses côtés un black rigolo, c'est une valeur sûre. Forcément. Regardez les Rush Hour qui passent à côté pour des films géniaux. Chris Tucker en deviendrait presque supportable. Parce que là Tracy Morgan, ce n'est pas possible. J'ai compris dès les cinq premières minutes quand il est déguisé en téléphone portable. S'en suit une course-poursuite des plus trépidantes. Heureusement, Top Cops ne comporte que peu d'action. Il ne s'agissait pas non plus de se fouler. Là encore, dans les Rush Hour, au moins Jackie Chan assurait côté cascades et combats martiaux. On ne se fiche pas de la gueule du spectateur. Dans Top Cops, Bruce Willis est amorphe même quand il est censé engueuler son coéquipier. En plus, on nous ressort les habituels gangsters mexicains. Encore pire que des clichés sur pattes. Ils grimacent, se zigouillent entre eux, kidnappent des jolies filles. Ça fout les jetons. Raté de bout en bout, mou, composé d'acteurs qui en font trop ou au contraire pas assez (Bruce Willis était incontrôlable et n'écoutait personne sur le tournage d'après Kevin Smith), dépourvu du moindre fun (franchement, qui aura ri à "Yippee-ki-yay ? Non, je ne connais pas cette réplique !" ?), Top Cops est l'exemple parfait du concept usé jusqu'à la corde. Corde qui aura fini par casser.