Une sorte de marivaudage moderne, dans un contexte post- soixantuitard contemporain, et dans un milieu intello. Tout le monde veut embrasser tout le monde, le désir est présent partout,les couples ne paraissaient pas figés. Il y a un écrivain de pièces de théâtre, qui a du mal à terminer se dernière création. La future troupe est invitée à sa maison de campagne pour venir faire une répétition générale. L’actrice principale est son ancienne femme (très bien interprétée par Julie Depardieu, qui tient là un de ces meilleurs rôles, beaucoup de finesse et de désinvolture.) Il y a aussi un acteur, beau jeune premier ( Garrel) ,et on comprend vite qu’il est l’amant de l’actrice principale. Mais Julie couche encore avec son ex. Arrive une jeune ingénue de 18 ans, étudiante en littérature, pour faire un stage, qui bien sûr tombera amoureuse de l’écrivain pygmalion. Mais l’originalité du sujet, c’est que tout le monde est un peu amoureux de tout le monde, on est sur un mariage envisagé à trois, voir 4 personnages. Il y a une sorte de « mélangisme » voulut, et ils en arrivent à évoquer une vie en communauté (nostalgie des années 70) . Pour quoi se priverait-on d’un autre partenaire qui amène autre chose. Et Julie Depardieu en apprentie libertine, prête à partager, est formidable. Mais la jeune Agathe Bonitzer ( parfaite dans son rôle de fausse ingénue), représente une autre génération, quoique ouverte et libérée , elle veut bien expérimenter de nouvelles sensualités, mais parait assez classique en amour, avec un besoin d’amour exclusif. Tout cela est finalement assez impertinent et intéressant. Ce petit huis clos amoureux arrive à nous captiver. La qualité de la photographie de Caroline Champetier est superbe .Doillon a le talent d’insuffler une vraie sensualité et légéreté dans ses personnages, et nous prouve surtout qu’il est un très grand directeur d’acteurs, car le quatuor est absolument parfait.