« Gemini Man » mérite déjà une certaine attention par les questions que ce film soulève quant au problème épineux de la bioéthique, voire même à travers celle-ci, le grand danger de l’eugénisme qui tend à vouloir faire de l’homme un être parfait ou tout au moins sur mesure !
À l’heure de la PMA, et de ce qu’elle pourra engendrer sur le choix et les caractéristiques précises de son futur enfant, sans compter toute la problématique du sperme et des ovules congelés qui pourront permettre une conception hors norme, cette histoire résonne donc particulièrement en venant en écho avec notre actualité, même si elle dépasse encore d’un cran les possibilités de la science actuellement.
Bien sûr, le fond est donc ce que l’on retiendra avant tout malgré une forme ma foi, plus classique dans son genre avec moult cascades, courses poursuite, et règlements de compte dont l’intrigue nous fait part, sans que ce soit trop déplaisant à l’œil, avec des plans et des effets assez remarquables !
À ce sujet, le réalisateur Ang Lee arrive donc à nous piquer au vif, par cette ressemblance entre les deux héros, dont on aura très vite deviné le pourquoi du comment, sans en dire un mot de plus évidemment pour ne rien dévoiler !
Sauf que l’on insistera en passant sur la prouesse technique du « motion capture », ici complètement bluffante au niveau de la création numérique de Junior, pourtant tellement vrai !
C’est pour cette raison importante, que l’on pardonnera ce scénario et ces effets de style un peu trop habituels, inhérents à ce type de réalisation, toujours dans la démesure et le déjà vu !
C’est sûr que ça déménage, que ça s’agite et dans tous les sens, en moto (là, c’est tout de même impressionnant !), en bateau, en voiture et même en avion !
Du classique et de l’action, en veux-tu, en voilà, on est servi...
Cependant malgré le palmarès saisissant de 72 personnes éliminées à l’actif de ce tueur, un petit quelque chose arrive à nous séduire et nous attendrir dans le jeu de Will Smith qui de fait devient sympathique, inquiétant tout de même sur le fond !
Et le duo des deux mêmes personnages avec 30 ans d’écart, fait également son petit effet, et même le trio avec la présence plutôt maternelle et réconfortante de Mary Elizabeth Winstead.
Un film aux particularités bien précises, qui à elles seules valent bien un petit détour en salle afin de retrouver un acteur et son double totalement virtuel !
Sans oublier toute la réflexion monstrueuse à propos d’une armée de pseudo humains surpuissants et sans affect, qui à l’heure d’aujourd’hui pourrait bien voir son apparition...
À méditer !