Bon le vrai souci de ce film c’est que je ne sais pas s’il se voulait parodique ou sérieux, et ça c’est plutôt pas bon signe.
Brutal peut compter sur le jeu de Sarah Thompson. A l’aise avec son personnage, elle se montre convaincante dans sa prestation, agréable à suivre, offrant de la consistance à son rôle qui a le mérite d’être le meilleur du film. En effet on ne peut pas dire que ses acolytes ici, rodés au fantastique et à l’horreur est franchement étaient gâtés ! D’un côté il y a Berryman, efficace, mais doté d’un personnage pas terrible du tout qui vient introduire de l’humour dans le film, gommant toute sa possible noirceur, tandis que de l’autre il y a Combs, complétement à la ramasse sur ce coup, qui hérite d’un personnage absolument bidesque ! Dur de faire plus nul, que ce shérif qui passe tout le film à vouloir être réélu, et ne fait strictement rien si ce n’est combler les trous dans le film entre les meurtres.
Car Brutal en effet n’a pas de scénario. Il alterne meurtre et séquences inutiles avec Combs. Pas d’enquête, des rebondissements tirés par les cheveux, pas de suspens parce qu’on connait l’identité du tueur dès le début, même pas un meurtre franchement mit en valeur, le film donne une étonnante sensation de creux, de vide. En plus les moments humoristiques gâchent beaucoup la noirceur possible de ce film de serial-killer, et même si on sent une volonté de se démarquer, la recette fonctionne très mal.
La réalisation est à la peine. Si quelques scènes valent le coup, en général les meurtres sont très mal tournés (surtout les premiers), et la mise en scène manque fortement de tenu. Cela apparait bien sur le final, qui est vraiment très quelconque, et le réalisateur a beaucoup de mal à donner de la nervosité à ses scènes autrement que par un montage saccadé assez mauvais. Le film ne se rattrapant pas vraiment sur les décors et la photographie, pas mauvais mais très neutre, alors que la musique fait quelques efforts sans plus. Par ailleurs, malgré son titre, Brutal reste un métrage assez soft. Certes il y a des scènes violentes, mais enfin ça reste assez mal fait, et c’est souvent beaucoup plus suggéré que montré (notamment dans les premiers meurtres).
En clair Brutal est une déception. Je crois que l’équipe du film a voulu essayé de faire quelque chose qui sorte des sentiers battus, mais malgré la présence de Combs et de Berryman, la sauce ne prend pas, et le film s’avère trop laborieux pour séduire, surtout dans un registre concurrentiel comme le film de serial-killer. 1.5.