Premier Douglas Sirk que je vois et pour une première expérience, je n'en suis pas du tout déçu, bien au contraire. "Mirage de la vie" est un chef d'oeuvre, rien que ça. En mettant en scène l'histoire de deux familles, différentes ethniquement parlant, mais qui vont vivre liés, Douglas Sirk signe ici une oeuvre forte et merveilleuse, ou l'humour côtoie le drame. D'un côté, nous avons la famille blanche américaine dont la mère, interprétée par Lana Turner, cherche à vivre de son métier d'actrice. De l'autre, nous avons la famille noire, couleur à l'époque méprisée par les américains, dont la mère de couleur (Juanita Moore) cherche à élever sa fille métisse dans l'indiférence des réflexions sociales de l'époque. Ainsi, Douglas Sirk traite de plusieurs sujets, comme le racisme évidemment, mais aussi le rejet de ses origines, l'absence d'une artiste pour élever son enfant et l'amour, l'amour tant présent durant la durée du film, et sous plusieurs formes. "Mirage de la vie" est un film profondément humaniste. Douglas Sirk réalise magistralement ce long-métrage, dernier qu'il tourna à Hollywood avant de rejoindre son Allemagne natale. Pour l'époque de sa sortie (1959), "Mirage de la vie" apparaît comme un film aux idées visionnaires. Certains pourront reprocher un trop plein de mélodrame, pourtant, la force du film réside en ce message que le réalisateur véhicule. "Mirage de la vie" est un hymne à la paix, fort bien mis en scène et interprété (Turner et Moore en tête. Gavin est un peu effacé dans cette histoire.), à l'image de la dernière séquence, forte en émotion. Pour ainsi dire, jamais je n'ai trouvé le temps long, ni quelque défaut à ce long tant le scénario est excellent. Pour mon premier Douglas Sirk, le réalisateur ne me déçoit aucunement, ce qui me donne envie de regarder ses autres longs (et courts!). "Mirage de la vie" est une expérience cinématographique fantastique dont on ne sort pas indemne.