Ce neuvième long métrage de Robert Redford, adapté du roman de Neil Gordon paru en 2003, rappelle par certains aspects le précédent film du réalisateur, La Conspiration (2010). En effet, tous deux se centrent sur un personnage moralement ambigu confronté à son passé et aux décisions qu'il a prises, en étant aidé par un homme qui cherche à découvrir la vérité.
Le producteur Bill Holderman est un collaborateur fidèle de Robert Redford, avec lequel il a déjà travaillé lors de ses deux dernières réalisations, Lions et agneaux (2007) et La Conspiration (2010).
Robert Redford, qui officie en tant qu'acteur et réalisateur pour Sous surveillance, confie ne pas toujours être à l'aise avec cette double fonction : "Je pense qu’il faut être schizophrène, mais de manière contrôlée. Je ne suis pas particulièrement attiré par le fait de jouer dans un film tout en le réalisant", déclare-t-il, en poursuivant : "Lorsque je joue, j’aime être libre, et lorsque je mets en scène, j’aime avoir la liberté d’observer la situation à la manière d’un chef d’orchestre. Au lieu d’être un unique instrument, on regarde comment tous s’accordent ensemble pour créer une histoire."
Si le scénario de Sous surveillance était déjà abouti au moment du tournage, Robert Redford a toutefois laissé ses acteurs y contribuer de manière parfois importante. Shia LaBeouf se remémore par exemple une scène avec Brendan Gleeson, chef de police retraité dans le film, qui n'était à l'origine pas prévue par le réalisateur : "Initialement, cette scène n’existait pas vraiment. Et puis avec Brendan, nous avons commencé à échanger des idées… Robert laisse une certaine liberté au scénario, mais en conservant un cadre déterminé", explique le comédien.
Robert Redford s'est entouré de seconds rôles prestigieux pour le casting de Sous surveillance ; tous ou presque ont en effet déjà été nommés ou récompensés aux Oscars. On retrouve ainsi les acteurs réputés Julie Christie, Susan Sarandon, Stanley Tucci, Terrence Howard, Richard Jenkins, Chris Cooper, Nick Nolte ou encore la prometteuse Anna Kendrick.
A l'heure où les blockbusters dominent le box office, Robert Redford a exprimé son envie de revenir à un cinéma plus traditionnel avec Sous surveillance, privilégiant ainsi l'histoire et le jeu des acteurs par rapport aux effets spéciaux sensationnels : "Le côté "spectaculaire" de ce film provient des interactions explosives entre les personnages - cela nous renvoie à une époque antérieure du cinéma", explique le réalisateur. "De nos jours, c’est la technologie qui est le moteur de toute l’histoire, et l’histoire n’est pas très développée, mais il y a énormément d’action et c’est extrêmement distrayant. Tout cela n’existait pas dans les années 1970. C’était une époque où l’histoire occupait une place prédominante, et c’est justement ce qui me plaît. Aujourd’hui encore, je pense être davantage attiré par cet aspect humaniste du cinéma."
Réputée pour son activisme politique, Julie Christie a reconnu quelques similitudes avec son personnage de Mimi Lurie dans Sous surveillance : "Mimi possède une incroyable intégrité. Je parlerais même d’une intégrité "douloureuse", car être intègre est une entreprise douloureuse", déclare la comédienne.
En s'attaquant au "Weather Underground" (un collectif américain de la gauche radicale) et à l'histoire récente des États-Unis, les acteurs Robert Redford et Richard Jenkins ont tous deux exprimé leur intérêt de jouer dans un film dont l'époque et l'histoire leur sont familières. Redford se souvient : "J’avais beaucoup d’amis engagés. J’ai vu ce qui se passait, j’ai pu en apprécier les bons côtés. Ils ne voulaient pas faire une guerre à laquelle ils ne croyaient pas, ils se sont donc rebellés. J’étais solidaire de leur combat, mais je n’y ai pas pris une part active."
A l'instar des acteurs présents au casting de Sous surveillance, l'équipe technique compte nombre de collaborateurs de renom. On peut ainsi noter la présence de Laurence Bennett, chef décorateur réputé et directeur artistique de The Artist, pour lequel il a été nommé aux Oscars, ainsi que le compositeur Cliff Martinez, fidèle complice de Steven Soderbergh (Sexe, mensonges et vidéo, Kafka, Traffic), auquel on doit également les bandes originales de Drive et Spring Breakers.
La fille de Robert Redford dans Sous surveillance est jouée par Jackie Evancho, une petite prodige de 12 ans révélée grâce à sa voix dans l'émission de télé-crochet américaine America's Got Talent, dont elle a tiré une notoriété fulgurante.
Sous surveillance a été présenté hors compétition à la Mostra de Venise en 2012, ainsi qu'au Festival International du Film de Toronto.