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Eowyn Cwper
121 abonnés
2 039 critiques
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3,0
Publiée le 4 avril 2021
Fausta est atteinte d'une maladie rare : le lait de la douleur. Transmise par le lait de sa mère parce qu'elle fut violée pendant sa grossesse, cette affliction nous paraît d'abord distante et provoque notre jugement. Réflexe normal devant une superstition d'outre-mer.
Comme miroir à ce jugement qu'on porte, il y a le médecin local, pragmatique, qui voit dans la croyance le résultat d'une population privée d'éducation qui se réfugie dans l'illusion. Mais si le mal physique imaginaire était le symptôme d'un vrai mal situé ailleurs ? Pour Fausta, fantôme parmi les siens, effrayée comme une enfant, le lait de la douleur est une réalité de tous les jours dont rien, dans son environnement peu riche (dans tous les sens du terme), n'est capable de la sortir.
Le film nous condamne à contempler impuissants le résultat d'un traumatisme bien réel, le terrorisme qu'a connu le Pérou pendant des années. Autant que du viol des corps, la génération de Fausta est née du viol d'une nation. Dès lors, notre jugement est dissous. Il n'y a plus rien qui nous soit légitime de dire sur cette Lima désespérée où le mysticisme ne fait que rationaliser la douleur à sa manière. Autant laisser parler à notre place les montagnes nues et hautaines qui se demandent pourquoi les Hommes s'agitent tellement autour de miettes de bonheur quand ils sont les seuls responsables de sa rareté.
Avec un regard voulu traditionnel sur une modernité peinant à s'immiscer dans le Pérou moderne, Claudia Llosa nous questionne sur la frontière entre la blessure physique et morale. Traversant les cœurs et les générations, la douleur dont elle nous parle est nouvelle... à moins qu'on l'ait juste oubliée.
Un poquito de por favor!! Le sujet est sérieux et amené avec beaucoup de sensibilité... soit! Mais quelle lenteur. 3min pour aller de la cuisine au salon...!!! Les chansons chantées sont jolies mais n'aident pas à donner du rythme. Bref bien qu'intéressant ce film est beaucoup trop lent (ou vide).
Un film fort interprété par une actrice principale saisissante,certaines scènes semblent ne rien apporter au film et le film ne livre pas vraiment un message assez fort pour marquer le spectateur.La caméra suis son héroine dans un chemin de la crainte vers la liberté et c'est là le seul intérêt du film
Le Pérou fait rarement la une des journaux, surtout depuis que la guerilla du "Sentier lumineux" a été démantelée. Ce film s'attache au destin d'une victime de ces évènements et brosse ainsi un tableau de la société péruvienne actuelle. Elle n'est guère différente de celle des autres pays d'Amérique latine : d'un côté, les pauvres (ici, les Indiens des Andes qui parlent le quéchua et vivent dans des bidonvilles sur les hauteurs de Lima) et de l'autre, les riches (la pianiste, dont la superbe villa au milieu d'un jardin bien soigné se barricade contre les miséreux). Fausta appartient à la première catégorie et vit chez son oncle, avec sa mère. Elle est presque autiste car elle souffre d'une maladie ignorée des médecins "modernes" : "la teta asustada". Sa mère, enceinte, a été violée par un "terroriste" et a vu son mari tué sous ses yeux. Elle a communiqué son traumatisme à Fausta qui s'exprime essentiellement par des chansons qu'elle improvise au gré des circonstances. La jeune fille a aussi scellé son corps avec une pomme de terre pour ne pas subir le sort de sa mère. Nous rencontrons Fausta (Magaly Solier, jeune actrice et chanteuse dont la beauté solaire crève l'écran) au moment de la mort de sa mère et du mariage de sa cousine. Mais comment rapporter au village natal la dépouille maternelle sans argent? Fausta devient gardienne de nuit chez une célèbre pianiste qui propose de la payer en perles si elle lui livre ses chansons. On retrouve dans ce film les thèmes familiers du cinéma latino-américain : l'exploitation des classes défavorisées, le mépris pour les Indiens, leurs coutumes et leurs "superstitions", contrebalancés par une certaine solidarité (le jardinier Noé aide Fausta à sortir de son enfermement) et le goût de la fête (le mariage "kitch" de la cousine). Les chants de Fausta (dont celui de "la sirena" reprise au piano par la concertiste) rythment le récit jusqu'à la séquence finale au bord de la mer, image hautement symbolique d'une vie enfin libérée.
l'humanité survivra Il fallait une telle interprète pour parvenir à sublimer la souffrance du Pérou Son regard si troublant ira jusqu’au fin fond de nos âmes pour y chercher un peu d’optimisme. La pomme de terre figure aussi ce taux de mortalité important dans cette région du monde. Il y a là comme une nouvelle société qui ne parvient pas à naître ... Tant de drames à surmonter. Pour en savoir plus, le rapport d'Amnesty INternational (qui soutein le film) : http://www.thereport.amnesty.org/fr/regions/americas/peru
Très beau et très original, un vrai style ! en plus on peut encore le coproduire sur www.touscoprod.com pour 10 euros, et on gagne en échange: - le DVD du film - 1 place de ciné offerte - une part des bénéfices du film Donc pour 10 euros on part déjà gagnant et ça permet au film d'exister. Sans oublier des interview inédites de la réalisatrice... Accès direct: http://www.touscoprod.com/pages/projet/fiche.php?s_id=502&s_wbg_menu=4
Ce récit d'une névrose insolite séduit par son style néoréaliste et sa critique sociale mais n'échappe pas aux tics d'un certain cinéma contemporain : la pose et le minimalisme psychologique. En dépit de bonnes intentions, cela méritait-il l'Ours d'or au Festival de Berlin ?
Un film beau, porté par une actrice formidable qui parvient à retranscirir parfaitement ses angoisses et la culutre d'un pays. Un cadrage et des couleurs très soignés et recherchés accompagnés d'une très belle musique. Une belle découverte
Film très original, peu connu, c'est dommage, mais c'est toujours les meilleurs films qui sont les plus méconnus. J'y suis allée avec un ami & j'avoue avoir été plus que perplexe en apprenant l'histoire de la patate chez le docteur. On s'est tous les deux regardé genre "gné?" Le début est très poignant, lorsqu'on apprend les horreurs que sa mère a subit pendant la guerre. Beaucoup de poésie & d'humour (les mariages très kitch). Une actrice très belle & talentueuse. Film très intense, j'ai été souvent génée, voire extremement mal à l'aise face à l'impassibilité & au calme du personnage. Prises de vues & paysages sublimes. Film aussi bien à prendre au premier degré qu'à approfondir & à chercher des sens ou signications particulières.
Après avoir vu Fausta, vous ne verrez plus les pommes de terres de la même manière !
Un film assez original, la realisatrise a exploitée magnifiquement cette histoire allez voir fausta elle a changée mon point de vue sur les femmes merci.
Film très touchant car sur fond de réalité... Ce film traite de la transmission des craintes des parents à leurs enfants et de cet affranchissement qui ne se fait pas sans mal puisqu'il passe par un réel et fort désir de se libérer. Très belle actrice par ailleurs, et musique aussi.
Vingt ans de guerre civile au Pérou (1970 à 1990) pendant lesquelles les guerilleros du "Sentier Lumineux" ont semé la terreur dans les campagnes, obligeant nombre de survivants à gagner les abords de Lima la capitale et ses bidonvilles. Le film démarre par le récit du viol d'une vieille mourante à sa fille Fausta, un aveu terrifiant, qui va crescendo, accrochez-vous... Empiré encore du fait des superstitions andines jalousement entretenues par le collectif, on peut dire "des sornettes" ! A en regretter les secrets de famille ! Hormis cet aspect doublement tragique (souffrance et transmission), l'ensemble ferait hurler de rire. La madre à enterrer coûte cher. Le mariage marketing de la cousine est prioritaire, on enterrera donc après... Se trouvent entremêlés réjouissances et chagrin. A la rescousse, une pianiste et un jardinier jouent chacun leur partition. Un film utile pour garder en tête ce qu'ont enduré les Péruviens (d'autant que les rescapés de ce terrorisme paysan continueraient à végéter à Lima encore en 2009 sans aucune indemnisation pour la plupart)... Le film souffre d'inégalités de rythme. Magali Solier, pouliche trapue d'une beauté qui vous marque, habite son personnage insolite. L'ensemble garde une étrange résonance. Sacrée pomme de terre, germes-tu ou ne germes-tu pas à cet endroit-là ?...
Ce film m a envouté. Cela fait bien longtemps que je m etais pas laissé aller comme cela au cinema. Les acteurs sont justes, le scenario d une richesse profonde, et la "texture" du film innatendue. C'est simple, si vous aimez le cinema, vous aimerez Fausta.