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    Amerrika
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Amerrika" et de son tournage !

    Cannes 2009

    Amreeka a été présenté en Sélection officielle de la 41ème Quinzaine des Réalisateurs.

    Une mauvaise orthographe...mais volontaire !

    L'orthographe du titre du film, Amerrika en VF ou encore Amreeka dans sa version originale, qui signifient tous deux "Amérique", vous aura peut-être interpellé. En fait, il s'agit ni plus ni moins que d'une fusion entre l'anglais...et l'arabe, à la sauce Cherien Dabis ! Elle explique : "maison, donc j'ai commencé à apprendre l'anglais à l'école. J'étais complètement perdue et en maternelle je bredouillais un drôle de sabir entre l'arabe et l'anglais ! Comme j'ajoutais " ing " à la fin de tous les verbes arabes, je me suis créé mon propre langage. Ça n'est qu'en grandissant que j'ai fini par dire à tout le monde, avec autodérision, que je parlais " Arabish ". Intituler ce film Amerrika est donc un clin d'oeil à cette " langue " dans laquelle je me sentais le plus à l'aise. Et ce titre résume parfaitement la confrontation puis la fusion de deux cultures : c'est le fruit de mon expérience comme de celle de tant d'autres immigrants de la première génération".

    Coup de foudre réciproque

    Pour incarner le personnage de Raghda, la soeur de Mouna, le nom de la grande comédienne Hiam Abbass s'est imposé à la réalisatrice comme une évidence. Elles se sont rencontrées lors du Festival du film de Berlin en 2007, alors que la cinéaste venait présenter son court métrage, Make a wish. Hiam Abbass était alors membre du Jury. Le scénario que la réalisatrice lui fait lire emballe l'actrice, élevée en Israël, au sein d'une famille musulmane. Pour celle-ci, Amerrika est "une histoire qui touche à l'humain en accompagnant les personnages à un tournant de leur vie. Le film s'intéresse aussi à la question de l'intégration dans une société qui ne l'encourage pas vraiment. Et cette question se pose avec encore plus d'acuité pour des Palestiniens ", poursuit Hiam Abbass. " La confusion qui règne dans l'esprit des gens entre identité et religion, religion et nationalité, les pousse parfois à penser que si vous êtes Arabe, vous êtes nécessairement musulman. C'est une vision tronquée de la réalité et de ce qu'est l'humain dans sa complexité."

    Une réalisatrice en quête d'identité

    La quête d'identité est au coeur d'Amerrika. Mais c'est aussi un aspect quasi autobiographique de Cherien Dabis, la réalisatrice du film. Elle raconte : "Lorsque les gens me demandent d'où je viens, cela reste encore aujourd'hui une question perturbante. Mes parents ont immigré aux États-Unis juste avant ma naissance. Je suis née à Omaha, dans le Nebraska et j'ai grandi dans les régions rurales de l'Ohio, tout en retournant chaque été en Jordanie. Je me suis peu à peu rendue compte que je n'étais ni assez américaine pour les Américains, ni assez arabe pour les Arabes. C'est pour cela que je ne me suis jamais sentie nulle part chez moi. Mon identité s'est construite sur des manques, ou plutôt des envies que je ne pouvais pas réaliser, comme celle d'avoir des racines et de trouver un pays dont je me sentirais partie intégrante. De plus, j'ai hérité de mon père palestinien la douleur de ne pas avoir de nation donc d'identité, ce qui n'a fait qu'exacerber ce sentiment d'être apatride".

    Traumatisme d'enfance

    Le choix de planter le cadre du film durant la première guerre du Golfe, en 1991, n'est évidemment pas neutre. Il correspond à une période très difficile et douloureuse pour Cherien Dabis et sa famille. A cette époque, elle vivait dans une petite ville de l'Ohio. "Nous sommes devenus, sans le comprendre, les boucs émissaires de cette guerre" explique-t-elle. Et d'ajouter : "mort et la réputation de médecin que mon père avait mis quatorze ans à bâtir a été balayée en quelques jours. Les patients les plus fidèles ont déserté son cabinet et nous avons même vu les services secrets débarquer au lycée pour enquêter sur ma soeur de 16 ans, parce que quelqu'un avait lancé une rumeur selon laquelle elle préméditait d'assassiner George W. Bush. J'avais 14 ans et j'ai commencé à m'interroger sur la perception que les gens avaient de nous : j'ai fait le point sur ce que j'avais appris au fil de mes allers-retours entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis, puis j'ai comparé les informations diffusées notamment par des chaînes de télévision arabes et britanniques. Les médias n'ont pas cessé de véhiculer les stéréotypes qui nous ont affectés, ma famille et moi, tout au long de ce conflit. Comme la plupart des familles immigrées, la mienne est arrivée dans ce pays, guidée par le rêve américain. Ce que nous avons vécu en 1991 en était très éloigné. C'est précisément cette lutte de chaque instant contre les préjugés qui m'a conduite jusqu'à Amerrika."

    En quête de l'actrice idéale

    Pour la création de son personnage principal, celui de Mouna, Cherien Dabis avait en tête l'image de sa tante, dont le parcours personnel ressemble un peu à celui de l'héroïne. Pourtant, trouver celle qui allait l'incarner ne fut pas une chose aisée et les recherches ont pris de longs mois. Iman Aoun, directrice de casting sur le film, a finalement trouvé la perle rare dans le nord de la Palestine en la personne de Nisreen Faour. La suite, c'est Cherien Dabis qui la raconte : "J'ai d'abord été séduite par des photos d'elle puis je l'ai faite venir pour une lecture de scénario. Dès notre première rencontre, je l'ai vue rayonnante de l'intérieur, avec beaucoup de douceur, de gentillesse et un émerveillement quasi enfantin. C'est difficile à expliquer mais il émanait de cette femme à la fois de la candeur et une profonde tristesse, comme si sa joie de vivre butait à chaque instant sur les barrières du quotidien. Elle était MA Mouna."

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