A voir si, et seulement si, vous aimez la danse, la classique, la vraie, la pure et dure -et Garnier. Car à part cela, il n'y a rien: ni scénario, ni montage, ni dialogues. Juste un patchwork de scénettes, plus ou moins brèves, liées par les passages de l'omniprésente Brigitte Lefèvr: recevant les danseurs mal dans leur tête ou dans leur corps qui vieillit trop vite, recevant les nouveaux chorégraphes ou les représentants des (richissimes) mécènes, assistant aux réunions syndicales. Garnier, ses dédales, ses couloirs, ses escaliers en colimaçons, ses salles de travail sous les toits, les poissons qui vivent dans le lac souterrain, les abeilles qui font leur miel sur le toit.... Garnier avec ses cintres, ses praticables, l'envers du décor; Garnier et ses mille métiers, la création, l'entretien, gestion des costumes...
Et puis le travail. Le travail quotidien à la barre. Les répétitions avec le chorégraphe et le maître de ballet, depuis les premiers jours où la chorégraphie se met en place, se peaufine, jusqu'aux ultimes répétitions sur scène, en costume. Et, enfin, jusqu'à des extraits de plusieurs spectacles. Si vous aimez la danse, c'est passionnant. Si vous pensez que le ballet de l'Opéra de Paris est la meilleure compagnie du monde [quant vous y voyez un ballet de Béjart, de Forsythe, de Matt Eks, vous le trouvez encore plus beau que l'original, parce que c'est encore mieux dansé], vous comprenez pourquoi.J'ai quand même un gros, un énorme reproche à faire à Frédérick Wiseman, sur sa façon de nous balancer ça (comme un paquet de sottises, comme aurait dit ma grand-mère], en vrac, sans aide. Etes vous capable de reconnaître immédiatement Preljocalj ou Aurélie Dupont (pour ne pas parler des maîtres de ballet....). Moi, non. Ces longues danseuses, j'ai un peu tendance à les mélanger, voyez vous.... Donc, à chaque changement de scène, un petit cartouche avec le nom des danseurs, du chorégraphe, du ballet qu'ils travaillent, ça aurait été bien utile.