Jurassic Commando est un bon gros nanar, alors certes très raté mais qui a au moins le mérite d’être très amusant. Néanmoins comme il se veut sérieux je le note comme tel.
D’abord le casting est franchement moyen. Christopher Atkins est bien gentil, mais c’est quand même un bellâtre, et il a beau faire, il n’est jamais convaincant dans le rôle principal. Il ne parvient pas à imposer son charisme, et il ne surnage absolument pas au milieu de son équipe de bras cassés, composée d’acteurs que je ne connais pas, sauf Greg Evigan que j’ai déjà vu dans Metal Tornado ! Sinon il y a Michael Gross. Il n’a pas beaucoup évolué depuis Tremors en fait, proposant là une prestation dans la même veine que ce dernier film, c'est-à-dire faussement sérieuse, conscient sans doute de la bêtise de ce dans quoi il joue. Franchement c’est le seul qui amène vraiment un second degré visiblement volontaire dans ce film. Il est par ailleurs le meilleur élément du casting, et ca fait du bien de le voir.
Coté scénario, l’idée de départ aurait pu permettre un résultat fort sympathique. En fait l’histoire n’est pas si mal, mais elle est traitée avec les pieds et du coup elle tombe souvent à plat. Le transfert d’un gugusse dans un arbre (qui rappelle d’ailleurs l’adaptation de Philadelphia Experiment version SYFY) prête ainsi plus à rire qu’autre chose, ce qui est dommageable. Le final cornélien lors du retour peine lui aussi à créer du tragique, et alors le final dans la ville est d’une médiocrité rare. Franchement cette épopée préhistorique ne dépasse pas le niveau d’un mauvais épisode de Nick Cutter les portes du temps, et c’est regrettable que le traitement soit resté d’une fadeur de tofu. Par ailleurs malgré les moments souvent drôles malgré eux distribués le long du film, au bout d’1 heure ca devient assez dur de maintenir son attention.
Visuellement Jurassic Commando n’est pas horrible. La mise en scène elle est un désastre, c’est un fait. Plan fixe, course poursuite sans intensité, plans repris plusieurs fois. Et oui le réalisateur c’est Griff Furst, réalisateur qui commence à avoir ses habitudes dans le téléfilm fauché, mais qui s’est un peu rattrapé avec Killer Shark et Arachnoquake un peu moins mal foutus. La photographie est moche. Elle est d’un fauve désastreux dans la préhistoire, et d’un bleu noirâtre déplorable dans l’époque contemporaine. Les décors sont très limites, le pire étant évidemment la base du portail. Entreposer un truc pareil dans un entrepôt franchement, est-ce raisonnable ? La fin est par ailleurs risible, avec un décalque du Monde perdu de Spielberg, les moyens en moins. Du coup ne soyez pas surpris de voir un T-rex qui se balade dans une rue, croisant des passants totalement désintéressés par la créature et qui ne réagissent même pas aux coups de feu des militaires ! Les effets spéciaux sont faibles bien sur, mais il convient de tenir compte du budget microscopique, et au final on passe un bon moment devant des créatures qui certes ne font pas illusion, mais ne sont pas atroces non plus. Comme d’habitude sinon, quelques effets horrifiques bon marché, et un compositeur qui louait ses services probablement trop cher et qui du coup ne permet pas à Jurassic Commando d’avoir une bande son digne.
En clair, Jurassic Commando c’est un bon nanar. Il est bien mauvais, certes, mais il a le mérite d’être souvent drôle, avec quelques dialogues savoureux notamment. Très sérieux, il ne dispose pas de gros atouts malheureusement pour lui, et ma note sera en conséquence. Néanmoins, si vous tombez dessus et que vous aimez la médiocrité qui fait rire, ne zappez pas.