Le réalisateur Issa Serge Coelo considère son film N'Djamena City comme "une petite histoire au sein de la grande, celle des années de plomb au Tchad". "Après avoir évoqué les années 70 dans le long métrage Daresalam, nous voulons maintenant raconter les années 80 et 90, confie le cinéaste. La révolution et la lutte armée n'ont pas tenu leurs promesses de démocratie, de développement et de changement de mentalités. Ce fut un échec, un chaos dans lequel nous sommes encore plongés. Le film s'adresse à un large public. Il vise tout le continent africain. C'est un devoir de mémoire adressé aux victimes des abus et des dérives totalitaires, aux spectateurs, aux historiens, mais aussi aux simples citoyens. Nous espérons ainsi que le travail de deuil puisse être facilité à travers des films ou des oeuvres audiovisuelles."
N'djamena City a remporté le Prix du Jury au 11e Festival du cinéma africain de Khouribga ainsi que le Prix de l'Innovation au 31e Festival des Films du monde de Montréal.
Le réalisateur Issa Serge Coelo est né en 1967 à Biltine, au Tchad. Après un DEUG en histoire, puis une maîtrise en cinéma à l'Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA) à Paris, il fait ses premiers pas à la télévision comme caméraman. C'est en 1994 qu'il passe à la réalisation avec Un taxi pour Aouzou, long métrage primé dans de nombreux festivals et cité aux César en 1997. Il a également fondé la société de production Parenthèse Films.
Initialement, N'djamena City s'intitulait Tartina City.
Le Tchad compte 9 millions d'habitants et 17 ethnies. Faisant deux fois la taille de la France, il est le 20e pays au monde par sa superficie et le 5e plus grand d'Afrique.
En 1890, le pays est découpé en 3 zones : britannique, allemande et française.
L'année 1900 marque le début de la conquête du territoire du Tchad par l'armée française.
Le 11 août 1960 est proclamée l'indépendance du Tchad. Suit une période d'instabilité politique avec de nombreux conflits en présence de l'armée française, dont celui survenu dans le Tibesti au cours des années 70.
Depuis 1979, les dictateurs - Goukouni Weddey, Hissen Habré et Idriss Deby - se sont succédé, et aujourd'hui, le pays se retrouve dans un état exsangue sous les effets conjugués de la guerre, de la sécheresse et de la famine.