Gabrielle (Bernadette Lafont – qui disparaîtra 4 ans plus tard, c'est donc une de ses dernières prestations), récente septuagénaire, refuse de vieillir et d'abandonner son local commercial genevois, où elle exerce depuis 30 ans comme brocanteuse : « Au Bazar de l'Ange ». Ce n'est pas sa rencontre avec Fred (Pio Marmaï) qui va la convaincre d'accepter une retraite paisible, alors que sa fille, Elvire (Lou Doillon), médecin hospitalier, est par ailleurs enceinte. Ce jeune (et séduisant) marginal de 25 ans, frontalier d'origine portugaise, enchaîne les petits boulots (déménageur, peintre en bâtiment...), en attendant de pouvoir vivre de son art (il est sculpteur). Il se découvre la fibre gérontophile (Gabrielle pourrait être sa grand-mère) - le scénario ne nous fournissant aucune clé pertinente à ce sujet -
alors que l'on apprend (vers la fin du film) qu'il avait jusque-là des inclinations conformes à son âge.
La Suissesse Patricia Plattner (que je découvre) nous livre là (avec ses - 3 ! - coscénaristes) un récit insipide et languissant sur l'air du « l'amour ne connaît pas de lois, et frappe où il le veut ». La seule « originalité » : l'amour entre 2 êtres très éloignés par l'âge (+ un complément côté classe sociale), façon "Harold et Maude" (mais avec un héros plus vieux, et une héroïne plus jeune). Les variations d'accompagnement, côté « Bazar », comme côté « Ange », ne remontent rien, transpirant l'artifice ! Et la fin n'est pas mieux amenée que le début. Bernadette Lafont et Pio Marmaï n'étant pas convaincants qui plus est, voilà un film très dispensable.