Encore un petit Patrice Leconte de derrière les fagots, une comédie avec quelques-uns de ses acteurs fétiches, et un résultat franchement décevant vu le casting affiché.
Je finis vraiment par croire que Leconte aime gâcher ses atouts la plupart du temps, parvenant rarement à exploiter les avantages qui sont les siens. Franchement, réussir à réunir Noiret, Marielle, Rochefort, et s’entourer de seconds rôles de qualité comme Catherine Jacob ou Michel Blanc, cela signifiait normalement forcément un atout maître. Au final les acteurs font le boulot, même s’ils m’ont dans l’ensemble un peu déçu. Personnages relativement convenus, attendus, sans grand relief si ce n’est un peu d’exubérance surjouée pour le cacher, seule Catherine Jacobs semble vraiment dans le coup mais elle aussi ne manque pas d’en faire beaucoup ! Toutefois c’est sûrement celle qui à le mieux compris le côté hystérique et dégingandé du film et qui l’incarne le mieux ! Michel Blanc semble totalement écrasé, offrant une vraie contre-performance dans un rôle de méchant qui ne lui a peut-être pas trop plu ! Des trois anciens Rochefort s’en sort le mieux, entre un Noiret timoré et un Marielle qui alterne l’apathie et le cabotinage.
Le scénario est très creux. Bon point de départ avec une séquence rigolote avec Rochefort, puis on enchaine sur une tournée théâtrale redondante, à l’humour minimaliste, répétitif, hystérique, où l’on cherche les gags et la fraicheur ! C’est clairement apparenté au vaudeville, mais Leconte a viré la finesse des dialogues, le renouvellement des situations clichées, la subtilité de la mise en scène pour nous offrir un produit tout ce qu’il y a de plus quelconque. En plus la narration est désastreuse, le film enchainant des séquences disparates avec de grosses ellipses, un souci récurent du cinéma de Leconte avec ses films trop court pour leur propos ! Et pourtant, miracle, Les Grands ducs semble long, mais long !
On se rattrape sur la forme ? Et ben non ! Leconte emballe son film avec une fainéantise de chaque instant, ne prenant vraiment aucun soin ! La scène en altitude qui marque l’épilogue est probablement un des pires moments de mise en scène de Leconte, une séquence pas compliquée sur le papier qui devient illisible et lente, et ennuyante ! C’est dommage, c’était le moment fort du film ! Coté décors on semble s’être amusé pour la pièce Scoubidou, avec beaucoup de couleurs et d’exubérance, mais enfin, il n’y a que cela de notable. Même musicalement il n’y a réellement rien de marquant dans ces Grands ducs, probablement une des comédies les plus faibles de Leconte.
Une des plus faibles surtout et avant tout car c’était peut-être pas celle que l’on attendait le moins ! Vu le casting prestigieux et l’idée de base prometteuse Les Grands duc mettait l’eau à la bouche, et finalement non, c’est du vide ! 1