Jeffrey Levy-Hinte, réalise, avec Soul Power son premier film, lui qui jusqu'à maintenant n'avait cotoyé le monde du cinéma qu'en tant que producteur et monteur.
Si le festival de Soul Music est devenue culte le combat de boxe qu'il introduisait est lui aussi resté dans toutes les mémoires. Opposant Mohamed Ali à George Foreman, deux des meilleurs boxeurs de l'époque et baptisé " Rumble in the Jungle " (littéralement " grondement dans la jungle ") cet événement lui aussi fait l'objet d'un documentaire : When We Were Kings réalisé en 1997 par Leon Gast et récompenser par l'Oscar du meilleur documentaire de cette même année.
Le réalisateur, Jeffrey Levy-Hinte, explique ce qui l'a conduit à réalisé Soul Power : " En 1995, j'ai été engagé pour travailler comme monteur sur le documentaire When We Were Kings (...). Tandis qu'on était en train de finir le montage, j'étais obsédé par l'idée que toutes ces images d'une richesse incroyable qui n'avaient pas été utilisées dans le montage final allaient retourner dans les caves du studio.
Les trois concert donné à Kinshasa, baptisés " Zaïre 74 ", ont eu lieu plusieurs semaines avant le choc Ali-Foreman. Initialement prévu juste après les shows le combat fut reporté pour cause de blessure de George Foreman.
Jeffrey Levy-Hinte a choisi de n'utiliser, que les images du concert filmé à l'époque : " (...) J'ai très vite décidé de ne pas avoir recours à des interviews rétrospective ou à des images d'archives, me cantonnant à ce qui avait été filmé au Zaïre en 1974. Je voulais m'immerger complètement dans tous les aspects du festival : l'attente, la frustration, la joie et par-dessus tout le pur plaisir des performances artistiques. Je voulais que les chansons qui avaient été captées, ainsi que les gens qui les interprétaient, parlent d'eux-mêmes. "
Si le festival " Zaire 74 " a été conçu et organisé par le musicien sud-africain Hugh Masekela, il doit toutefois son existence au dictateur zaïrois Mobutu Sese-Seko qui régnait sur le pays d'une main de fer. Il a notamment permis aux organisateurs d'utiliser le grand stade de Kinshasa.
Submergé par des dizaines et des dizaines d'heures de rushs, Jeffrey Levy-Hinte a choisi d'appliquer une méthode de travail des plus personnelle : "(...) J'ai imprimé une carte de la piste menant au Mont Everest, que j'ai renommé " Mont Zaïre 74 " et sur laquelle je dessinais au fur et à mesure notre évolution jusqu'au sommet, le sommet en question étant symboliquement la fin de notre long et périlleux voyage. C'était une façon de nous préparer et de ne pas nous laisser distraire, ce qui est la meilleure façon de se planter, qu'on soit alpiniste ou réalisateur ! "
" (...) Après avoir terminé de monter Soul Power, il restait encore énormement d'images qui avaient été écartées. Par chance, l'existence des bonus DVD et l'internet vont permettre de monter ces images au public, en plus de celles incluses dans le montage final du long-métrage. " confie Jeffrey Levy-Hinte.
Après avoir collaboré à l'éléboration de When We Were Kings et réalisé lui même Soul Power, Jeffrey Levy-Hinte n'entend toujours pas refermer la page zaïroise : " (...) J'ai l'ambition de rendre disponible l'intégralité des douze heures de concert. Mais ça, c'est encore une autre montagne à gravir... "