La Camara Oscura est l'adaptation cinéma d'un roman homonyme écrit par Angélica Gorodischer. "C'est un roman que j'ai lu il y a douze ans, explique la réalisatrice. Je l'ai depuis lors toujours gardé dans un coin de ma tête. C'est le thème du regard qui m'a beaucoup intéressé. Je suis réalisatrice de cinéma, et le regard est un sujet qui m'enchante."
Pour Maria Victoria Menis, La Camara Oscura s'intéresse avant tout à la façon dont on se regarde soi-même et à la façon qu'ont les autres de vous regarder. "C'est aussi une réflexion sur la beauté et la laideur, ajoute la réalisatrice. Ces deux thèmes éternels me semblent tenir une place importante en Argentine. J'aime beaucoup l'idée de jouer avec la photo, l'imagination des personnages, utiliser différentes techniques comme le dessin animé, le surréalisme, la lanterne magique."
En faisant de son héroïne une jeune femme à qui l'on reproche sa laideur, Maria Victoria Menis montre une fois de plus qu'elle aime travailler sur des personnages que l'on peut considérer comme "des perdants, des marginaux, que la société ne regarde pas d'un bon oeil". "Ce sont des personnages qui sont en dehors des canons de beauté habituels (La Camara Oscura), ou des normes sociales et économiques (El Cielito)", ajoute-t-elle.
Dans La Camara Oscura, beaucoup d'acteurs viennent du théâtre, non seulement Mirta Bogdasarian, mais aussi Carlos Defeo, Malena Figo, Elisa Carricajo, Silvina Bosco... "Je vais au théâtre, je regarde... parfois je fais un casting, explique la réalisatrice. C'est assez complexe le choix d'acteur. Le casting te permet de rencontrer des comédiens que tu ne connaissais pas. Tout à coup, en dix minutes, tu vas rencontrer quelqu'un de formidable, comme ce fût le cas pour Leo Ramirez (El Cielito)."