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JBC
1 abonné
26 critiques
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5,0
Publiée le 12 avril 2024
Un film chef d’œuvre réalisé par un maître en la matière. Un joyaux du cinéma hexagonale. Un Intemporel du grand théâtre de la comédie dramatique.
Le délire ordinaire des Notables de province jusqu’à leur décompensation finale, porté par trois acteurs de génie des plus talentueux du cinéma français.
Stephane Audrant incarne parfaitement cette beauté Hitchcockienne, épouse vénale superficielle et maladivement manquante. Elle ne réfléchit pas, elle vit dans l’émotion d’être satisfaite sexuellement lui permettant de se sentir aimer. La scène du lit où elle se livre, derrière son côté de femme fatale, on découvre sa superficialité, son étroitesse d’esprit, son incapacité de réflexion. Elle induira le drame qui va se dérouler entraînant son amant dans la pulsion meurtrière.
Michel Piccoli joue ce personnage d’une grande complexité, attachant par son contraste entre son image d’homme politique paradant dans son costume-cravate et sa soif de subversion et de fantaisie. Il glissera petit à petit vers une fin dramatique révélant toute son ambivalence entre pouvoir-autorité-représentation-semblants et transgression-désir-amour-liberté
Dans ce trio magistral, Claude Pieplu est l’homme politique par excellence, prêt à tout pour servir ses ambitions, jusqu’à tirer profit de l’inacceptable. Il accède au summum du cynisme dans cette scène renversante, tournée sur la grève, où les masques tomberont.
Claude Chabrol considérait qu'un cinéaste avait besoin de beaucoup tourner, quitte à s'engager dans des projets douteux, qu'ils s'agissent de films alimentaires ou non. Donc, en clair, faut toujours faire gaffe avant de s'attaquer à un film du Monsieur, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Pour ce qui est de ces "Noces rouges", on est face à un film faisant partie de ceux que Chabrol a vraiment fait avec l'intention de les réussir. Ça paraît bête de dire ça, mais c'est la vérité. En soi, bien que très largement inspirée (seul le milieu social change) d'un horrible fait divers datant de 1970, l'histoire n'a rien de super emballant, il ne s'agit après tout que d'une histoire d'amants diaboliques comme il y en tant eu, et puis, entre nous soit dit, il sera toujours difficile à croire qu'une simple lettre puisse relancer une enquête criminelle, mais là où Chabrol ne déconne pas, c'est qu'il donne à son film une atmosphère très étrange, très lourde, presque malsaine. Et le duo Stéphane Audran/Michel Piccoli (qui n'a jamais été aussi difficile à cerner) renforce cette sensation d'inconfort chaque fois qu'il se forme. Pas le Chabrol le plus connu, mais un de ceux à voir, assurément.
Chabrol est dans son élément, celui de la bourgeoisie et des notables de province des années Pompidou. "Les noces rouges", c'est l'histoire d'un adultère bourgeois virant au drame criminel suivant l'action inconséquente des deux amants. La liaison de Lucienne, femme d'un député-maire, et Pierre, adjoint de ce dernier, n'a pourtant à l'origine rien d'extravagant ou de scandaleux. Lucienne, négligée par son époux probablement impuissant, et Pierre, dont l'épouse malade est depuis longtemps indifférente au devoir conjugal, ont de bonnes raisons de s'embraser dans des cinq-à-sept clandestins et passionnés. Mais les bourgeois de Chabrol sont des imbéciles, quand ils ne sont pas des bigots (la femme de Pierre) ou des élus crapuleux (le député cocu joué par Claude Piéplu). Certes pas de façon spectaculaire,spoiler: mais lorsque les deux amants en viennent à éliminer leurs conjoints respectifs pour vivre librement, c'est obéir à cette notion stupide et bourgeoise entre toutes : la respectabilité. C'est le constat final d'un film sombre mais ironique dans lequel Piccoli, Audran et Piéplu forment un trio réjouissant, incarnent une classe sans intégrité, sans autre valeur que les convenances et l'apparence.
A mes yeux, il s'agit d'un des meilleurs opus de Claude Chabrol avec " le boucher", " que la bête meure" et " la femme infidèle".
Réalisé pendant ce qui représente la période la plus féconde ( fin des années 60 et début des années 70) du cinéaste au plus de 50 longs métrages, " les noces rouges" s'est inspiré d'une histoire criminelle ayant eu lieu quelques années plus tôt dans la Creuse.
C'est l'occasion pour le metteur en scène de la nouvelle vague française, de proposer un portrait sans concession de la bourgeoisie ( le mari député est impuissant, peu versé dans la sexualité) des élites ( le couple criminel, le responsable politique est ici immoral et vaguement corrompu) de l'institution du mariage ( les deux couples sont malheureux) et il faut bien dire de la bêtise humaine ( la tirade ultime).
Claude Pieplu tient ici sans doute un des ses plus grands rôles et domine la distribution. Stéphane Audran égérie et encore épouse de Chabrol est resplendissante de beauté.
Selon moi, cette actrice possédait la photogénie la plus charismatique de la période, même si ses interprétations étaient d'une étendue plus modeste que sa très grande beauté.
On a affaire, à mon goût, avec " les noces rouges" à un des films les plus relevés et accomplis du cinéma français de ces cinquante dernières années.
En exergue Chabrol inscrit une citation d'Eschyle tirée d'une de ses pièces, qui laisse entendre que le cinéaste ne juge pas les actes, ni les personnages qu'il va nous montrer : mon oeil !
Une mise en scène dépourvue de style, d'opérations et pire, de point de vue. Un récit palpitant grâce à ses rebondissements qui malheureusement finissent bazardés par le dénouement final bâclé. Une marque de fabrique Chabrol..
S'inspirant d'un fait divers, Claude Chabrol en profitait pour dresser le portrait de ce qui était son sujet de prédilection, l'ennui provincial et les moeurs bourgeois. Deux amants dans l'intensité d'une passion qui va les aveugler et les conduire au pire. L'ennui semble être le moteur et le sexe le combustible dans ce portrait auquel Stéphane Audran apporte sa beauté singulière et Michel Piccoli son magnétisme. L'ensemble fait frissonner par sa noirceur mêlé à un humour grincant, l'immense Claude Pieplu faisant aussi partie du casting.Chabrol s'il se répétait dans ses sujets, était un bon disciple d'Hitchcock et les scènes de suspenses sont très réussis.
Claude Chabrol au sein d’une filmographie foisonnante (près de 60 films et 26 fictions télévisées en 50 ans), hétéroclite mais aussi parfois inégale a réussi sur une courte période de 4 ans (de 1969 à 1973) à proposer cinq films sulfureux (« La femme infidèle », « Le boucher », « La Rupture », « Juste avant la nuit » et « Noces rouges ») où profitant du talent et de la sensualité intrigante de son épouse Stéphan Audran, il observe la complexité des rapports au sein des couples officiels ou adultérins, peuplant la bourgeoisie provinciale engoncée dans son conformisme et ses certitudes mais aussi minée par son arrivisme et ses turpitudes. C’est une nouvelle fois avec Michel Piccoli avec lequel elle avait déjà œuvré dans les mêmes eaux pour « La femme infidèle » que Stéphan Audran forme un couple démoniaque dont la folle passion essentiellement sexuelle a été inspirée à Chabrol par un fait divers sordide qui avait mis en émoi la petite commune de Bourganeuf (Creuse) en 1970 suite à la macabre aventure des « amants diaboliques » ayant assassiné froidement un artisan-commerçant prospère devenu encombrant. La sortie du film devant avoir lieu alors que le procès des deux amants devait se tenir aux assises avait finalement été reportée. Chabrol qui a écrit lui-même son scénario monte en mayonnaise la folie sexuelle qui s’empare de ces deux quadragénaires désabusés de leur vie sage et monotone, en demandant à ses deux acteurs de placer leur jeu assez haut dans l’outrance pour qu’il apparaisse évident que certains êtres ne devraient jamais se rencontrer, leurs amoralités respectives se décuplant une fois unies pour aboutir au pire c’est-à-dire à l’horrible. spoiler: C’est un Claude Piéplu touchant de vérité, remplaçant Michel Bouquet, le mari cocu de « La femme infidèle » qui fait équipe avec Clotilde Joano, première victime du couple, au physique étrangement voisin de celui de Stéphan Audran mais départi de sa sexualité, interprétant l’épouse éteinte d’un Michel Piccoli comme toujours juste y compris dans l’excès des situations. Concluant ce que l’on peut nommer avec le recul un cycle, Claude Chabrol pousse à son paroxysme la situation pour tenter de faire ressentir au spectateur la capacité toujours fascinante de l’être humain à verser dans la réification. Il y réussit magistralement avec ces « Noces rouges » qui diffusent un malaise sourd qui ne s’évacue pas si facilement.
Claude Chabrol nous fait part d'une histoire passionnelle et tragique aux accents très hitchcockiens. Deux amants (Michel Piccoli et la belle Stephane Audran) vivent une histoire torride et retrouvent goût à une vie qu'ils trouvaient auparavant bien monotone dans leurs couples respectifs. Cet amour est tellement fort qu'ils seront prêts à tuer leurs conjoints pour pouvoir vivre ensemble. L'ensemble est très bien réalisé, maîtrisé de bout en bout par un Claude Chabrol admiratif du maître du suspense Hitchcock. Mention spéciale pour Claue Piéplu qui est un acteur au talent incroyable. Un très bon film.
La femme de Pierre Maury (Michel Piccoli) se consume dans la neurasthénie. Le mari de Lucienne Delamare (Stéphane Audran) est un député-maire d'une petite ville de province, imbu de lui-même quoiqu'impuissant. Pierre et Lucienne sont devenus amants et connaissent ensemble les extases que leur mariage décevant ne leur procure plus.
Claude Chabrol s'inspire d'un fait réel survenu quelques années plus tôt dans la Creuse pour peindre un portrait au vitriol de la vie de province au début des années soixante-dix. Sa trame dramatique - un double adultère qui se solde par un double homicide - laisse affleurer le comique anarchique qui traverse toute l'oeuvre de Chabrol. On rit autant qu'on frémit au spectacle des "Noces rouges" dont on dirait volontiers, s'il n'avait pas été tourné vingt cinq ans plus tôt, qu'il emprunte à "Fargo" son humour noir.
Le réalisateur de "La Femme infidèle", du "Boucher" et des "Biches" s'en donne à cœur joie pour moquer la fatuité des notables de province et pour exalter l'explosion sensuelle qu'elle ne parvient pas à réfréner. Claude Piéplu incarne jusqu'à la caricature la première. Stéphane Audran, l'épouse de Chabrol à la ville, a rarement été aussi sexy pour donner corps à la seconde, loin de l'image de froideur qui lui est souvent associée.
Entre les deux, Michel Piccoli peine à trouver sa place. Il est trop élégant et trop intelligent pour incarner un bourgeois ridicule. Il manque de la sensualité qui rendrait explosive le couple qu'il forme avec Stéphane Audran. D'ailleurs on ne le reverra jamais dans les films de Chabrol qui lui préfère Michel Bouquet ou Jean Yanne.
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3,5
Publiée le 2 mai 2019
Avec "Les noces rouges" qu'il rèalisa dans une pèriode relativement faste, Claude Chabrol poursuivait plus que jamais son analyse de la bourgeoisie française à travers une histoire d'amour fou qu'il emprunta aux pages de faits divers de la presse à sensation! Mais le cinèaste paraît plus prèoccupè par les mècanismes de l'intrigue criminelle elle-même que par ses implications sociales et morales! Heureusement, Chabrol fait triompher une ècriture grinçante qui a pour but de dècaper le cinèma psychologique, tout en lui donnant une plus grande efficacitè critique, sur le plan de son contenu! Sorti en 1973, "Les noces rouges" est un film majeur de Chabrol où èvolue un trio d'acteurs remarquables! Mention toute particulière à Michel Piccoli et Stèphane Audran, deux comèdiens à la prèsence ècrasante qui donnent le meilleur d'eux-mêmes! Deux amoureux malheureux qui se transforment comme dans le roman de James M. Cain en deux amants diaboliques! La première scène entre Pierre et Lucienne, dans les sous-bois, au bord d'un lac situè en règion Centre-Val de Loire, donne le ton et mèrite à ce titre tous les èloges...
Le scénario est d'une banalité affligeante sauf qu'il est terminé de façon complètement saugrenue spoiler: (non seulement la lettre de la fille ne tient pas debout, mais qu'elle suffise à la police pour relancer l'affaire dépasse l'entendement). La direction des acteurs est inexistante, Piccoli et Audran n'ont pas besoin d'être dirigés et se débouillent mais il faut voir l'ado ânonner son (mauvais) texte, même qu'on en a pitié pour elle ! Pieplu, lui, il cabotine… comme d'habitude. La mise en scène sonne souvent faux, où Chabrol a-t-il vu que tous les bourgeois dînaient chez eux sans retirer la veste et la cravate ? Alors que sauver de ce tout petit film ? Sans doute les scènes de passion entre Audran et Piccoli, ils ont du bien s'amuser sur le plateau… mais ça ne nous fait pas un bon film, tout ça !
Tout est un peu facile dans ce film : comme souvent dans les films de Chabrol, l'amour n'est pas ordinaire : il est passion dévorante ; On pardonne rapidement tout à l'être aimé (10 secondes pour pardonner le meurtre de sa rivale...), mais la morale est sauve car le remord est irrépressible. Heureusement, Chabrol a l'art de relancer une histoire qui se traine, même si, ici, cela ne sauve pas le film.
Inspiré d’un fait-divers réel, ce film de 1973 raconte l’histoire d’amants meurtriers incarnés par Stéphane Audran et Michel Piccoli. Comme à son habitude, Claude Chabrol en profite surtout pour dresser un portrait satirique de la France bourgeoise et provinciale, et de ses petits arrangements avec la morale. Remarquablement écrit, Les noces rouges décrit de manière glaciale l’absence total de passion au sein de deux couples, avec un trio de personnages particulièrement crédibles – mention spéciale à Claude Piéplu dans le rôle d’un député-maire bien sous tous rapports mais fort peu intéressé par sa femme.
Un drame macabre rondement mené par le duo Audran-Piccoli. Malgré la tournure tragique des événements, on ne peut s’empêcher de sourire face aux mines blafardes des protagonistes, lesquels ne cessent de s’empêtrer dans des situations les plus embarrassantes les unes que les autres. Claude Chabrol livre ici une critique cinglante de la bourgeoisie provinciale, obsédée par ses petits intérêts. Il schématise également le fonctionnement d’un couple dans toute sa perversité. Entre filouteries, trahisons, tromperies désintéressées, meurtres et dénonciations, les personnages évoluent dans un cadre qui se veut à la fois angoissant et… léger. Évidemment, cela ne fait qu’accentuer le cynisme ambiant, dont Michel Piccoli est ici le malicieux représentant ! On ne peut qu’apprécier les ‘’ Noces Rouges ‘’ pour la qualité de son scénario. Le film se laisse facilement regarder et entraîne son spectateur dans une spirale aussi aussi sinistre que déstabilisante. Gare aux sueurs froides !
En ce jour de Saint Valentin, ce film des Noces Rouges de Chabrol semble tout à fait indiqué. Une petite ville de province, quelques notables qui s'ennuient ou traficotent. Et on y découvre rapidement une histoire d'amour passionnelle et fusionnelle entre 2 acteurs fétiches de Chabrol, Piccoli et Audran. C'est du Chabrol classique, donc une petite ville de province avec ses notables et bourgeois qu'il aime à décrire. Après une présentation rapide des faits, l'histoire se met en place rapidement et vient le dénouement lui aussi très rapidement. La fin d'ailleurs est elle aussi un peu rapide, mais c'est efficace. Il y a moins d’étude psychologique des personnages dans ce film que dans d'autres plus récents mais cela permet aussi d'avoir un film un peu plus rythmé. Un bon Chabrol. A recommander.