Joe Johnston, cinéaste inégal, n’a jamais tant retenu l’attention qu’en filant le train d'Amblin entertainment, maison-mère à l'époque de tout ce qui était léger, familial et aventureux. Lui qui s'était lancé via Chéri, j’ai rétréci les gosses, il revient six ans plus tard avec Jumanji, nouveau divertissement qui s’inscrit dans une mouvance très proche : un jeu de plateau ensorcelé, des gosses (réels ou dans l’âme) qui s’écharpent via leurs pions magnétiques, des incrustations de zèbres, de crocodiles, de singes et de lion, de chapeau colonialiste et de venin de moustique, une jungle entière qui se reconstruit, pièce à pièce, dans un petit manoir bien en peine d’empêcher la folie d’envahir la ville. C’est amusant, dynamique, ouvertement inoffensif, c’est le Noël hollywoodien de ‘95, adressable à toute la famille, où chacun pourra se reconnaître, un peu, pas trop, pour juste accrocher l’intérêt nécessaire et laisser le reste au repos. La friandise d’après Goonies, qui n’emballe personne mais attire tout le monde en salles. Honnête.