Dans l’univers de ruptures qu’est celui de Marvel, Iron Man 3 se situe après le premier Avengers et se trouve coupé des deux premiers films de Favreau. D’ailleurs, il ne sert pas de gond dans la chronologie, et ouvre la phase deux. C’est peut-être pour cela que Black est sur la défensive, exposant en premier lieu les faiblesses de ses personnages, et créant un opus très léger, surtout après l’étourdissement qu’a représenté Avengers, justement.
La corde, c’est donc la faiblesse. Rien de bien original, mais il faut reconnaître que c’est bien intégré ; ce n’est pas juste un malaise qui sert de remise en question à Tony Stark, mais bien un état d’esprit qui le rend médiocre et le ronge. Comme c’est un leitmotiv, c’est un moyen de sous-tendre son personnage sans l’étendre. Parce qu’après tout, on lui enlève son iron pendant un long moment, et Iron Man sans son iron, c’est juste un homme, un mécano. Par contre, c’est un peu limite de lui sortir les mains du cambouis pour les lui faire mettre sur l’épaule d’un enfant, car ce dernier a plus de répondant que Stark de one-liners.
Le flottement a du bon ; Iron Man 3 est léger, oui, mais il est constant, un bourdonnement régulier d’où l’on entend finalement des notes justes : Ben Kingsley est clairement la clé de sol, tandis que l’absence de nostalgie, la confiance en lui du scénario et le remplacement de la méchanceté par la folie complètent les accords.
Malheureusement, toutes ces qualités ont leur corollaire : le retour du président cheesy qu’on vénère depuis Independence Day, le sauvetage de dernière minute bien massif, et le procédé surnaturel qui va tellement loin qu’il ne paraît aberrant à personne de faire passer un homme pour un haut fourneau se prenant pour Godzilla.
Iron Man 3 est bien, mais pas super. Il signe la fin d’une période médiocre (Avengers exclu) mais se condamne lui-même à l’anonymat.
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