Avant d'être réalisateur de ses propres courts-métrages, Philippe Fernandez dessinait. Il a d'ailleurs fait lui-même le découpage technique de Léger tremblement du paysage avant de le tourner. Polyvalent, il a pour habitude d'occuper au minimum trois postes différents sur chacun de ses films. Ainsi, sur Léger tremblement du paysage , il est réalisateur bien sûr mais aussi scénariste, monteur et même compositeur de la musique originale, comme pour son moyen métrage Connaissance du monde (drame psychologique).
Du naturel, rien que du naturel. Pour faire ce film, le réalisateur a voulu le minimum. Selon ses dires, il y a mis " peu de moyens, pas d'effets spéciaux, presque pas de scénario." Et si l'événement central est traité de manière peu spectaculaire c'est parce que " la réflexion qu'il génère doit primer sur un spectacle de sensations fabriquées. " Le tout au service d'un projet artistique fort singulier, qui a pour but de repenser le cinéma, autrement dit de provoquer un " léger tremblement du paysage audiovisuel ".
Philippe Fernandez parle de ses films avec un mot qu'il a lui-même inventé, la "filmosophie". Le but de ses films serait uniquement de faire réflechir le spectateur. " Mes personnages ne sont pas des personnes, et mes films ne sont pas la transcription de la réalité.(...) mon but n'est pas d'émouvoir mais de donner à penser... " Le film a de surcroit été projeté aux quatorzièmes journées philosophiques de Vouillé.
Perspectives atmosphériques est un moyen métrage d'une heure environ de Philippe Fernandez. Il s'agit en fait d'une version courte de Léger tremblement du paysage, sortie avant le long-métrage. Il raconte donc sensiblement la même histoire, avec vingt minutes en moins. Une nouvelle manière de "donner à penser au spectateur" comme le veut le réalisateur ?
Le film a déjà une douzaine de sélections en festivals à son actif et un prix, celui du festival Cinéjunior. Il a été montré a Annonay au festival du premier film, et partout en France, des rencontres du cinéma français de Pau à l'Acid de Cannes. Le film a pu traverser les frontières de l'Europe jusqu'en Corée du sud, où il a été présenté dans le cadre du Pusan film festival, le tout avant sa sortie en France, en août 2009.
Si c'est le premier long-métrage de Philippe Fernandez auxquels ils participent, les acteur Bernard Blancan et Michel Théboeuf sont des habitués du cinéaste. Ils étaient déjà dans Conte philosophique (la caverne) et Réflexion , deux courts métrages sortis respectivement en 1998 et 1999. Véritable alter ego du réalisateur, Bernard Blancan est également le héros de Connaissance du monde (drame psychologique) , version fictionnalisée des célèbres conférences vidéos. Bien sûr, on les compte aussi au casting de Perspectives atmosphériques, la version courte de Léger tremblement du paysage.
"Le monde que substitue à notre regard Philippe Fernandez tient des inventeurs, des peintres " explique Aurélia Georges, cinéaste et membre de L'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (l'acid) qui a passé le film à Cannes. Une vision du film très proche de celle du réalisateur. "Ce film est un tableau non-réaliste" déclare l'auteur dans sa note d'intention. " Les personnages sont d'essence métaphorique ". L'un des personnages principaux est même un peintre, interprêté par Michel Théboeuf, en quête d ‘ "apprivoisement du mouvant".