Par ces temps de disette cinématographique, où le festival de Cannes empèche avant, pendant et après, soit 1 mois, la sortie de quelconques films intéressants, Estomago est on ne peut plus recommandable. Entre l'efficacité du récit, l'histoire, croustillante comme un bon feihjoada, les réminiscences, culinaires et cinématographiques, je-reprends-mon-souffle, que demande le peuple du cinéma migrateur entre les salles !
Pour son premier long-métrage (sorti en 2008 au Brésil), Marcos Jorge dresse ici une adorable fable sur le célèbre adage "manger ou être mangé". On y fait la connaissance d'un simplet (en apparence) qui débarque du jour au lendemain à Sao Paulo et ce, sans un sou en poche. Très rapidement, il parvient à se trouver un job (en effet, ses talents pour la cuisine ne passeront pas inaperçus). La mise en scène, parsemée de flashs back alternent entre le présent et le passé (ou bien le présent et le futur, à vrai dire, c'est au spectateur d'en décider étant donné que rien n'est précisé). Ainsi on alterne entre Sao Paulo et un pénitencier dans lequel le héros parvient, contre toute attente, à se faire respecter grâce à son don pour la cuisine. Original et drôle, Estomago (2008) nous réserve de belles surprises niveau distribution (entre le goinfre et le caïd). Si le film prêche par sa lenteur, il n'en reste pas moins passionnant et ce, grâce à la prestation de João Miguel.
Ce film raconte l'histoire d'un homme, Raimundo Nonato, qui vient de la campagne et qui va survivre et trouver sa place dans la société grâce à ses talents de cuisinier. Au départ, il n'a que quelques notions en la matière mais il progresse vite. D'abord recueilli par un patron de snack-bar, il le quitte pour le patron d'un resto italien assez chic. Tombé amoureux d'une prostituée au point de vouloir l'épouser, il la retrouve dans les bras de son patron. Le film consiste en un montage parallèle de sa vie à son arrivée dans la ville et de celle qu'il connait en prison, dans une cellule où ils sont 6 ou 7, avec une hiérarchie bien établie. Ses qualités de cuisinier vont lui permettre de grimper dans cette hiérarchie. "Estômago" est un film qui sort de l'ordinaire, quelque part entre "La grande bouffe" et "un prophète". On avait déjà vu João Miguel, qui joue le rôle de Raimundo, dans "Mutum" et dans "le ciel de Suely".
Un film à voir et à manger... un film qui vous remplit non seulement l'estomac mais aussi l'esprit. C'est remarquablement interprété avec pourtant un scénario qui tiendrait sur un ticket de métro...
Entrée en détention d'un prisonnier. Pourquoi se retrouve-t-il là ? Pour quelque peccadille, sans doute, tellement il paraît inoffensif. Des flashbacks réguliers vont nous le faire comprendre peu à peu. Raimundo a quitté sa campagne pour chercher une vie meilleure dans une métropole brésilienne. Il va y montrer des dispositions providentielles pour la cuisine, et passer rapidement d'une gargote à un restaurant italien de qualité. Pris en amitié par le patron, il apprend les raffinements de son art, dans le même temps où il découvre l'amour en la personne d'Iria, une prostituée de belle santé et de petite moralité, comme la suite de l'histoire en apportera la preuve éclatante, en scellant alors tragiquement son destin, avec prolongement saisissant façon "Bouchers verts". En prison, Raimundo saisit l'occasion de s'attirer les bonnes grâces du petit caïd, "capo" de la cellule, "Buju" - il offre d'améliorer l'ordinaire - ignoble. Comme tout s'achète dans cet univers, Raimundo, rebaptisé "Romarin", tellement il fait un usage fréquent de cette plante aromatique, arrive à flatter sans difficulté les papilles de Buju grâce à l'approvisionnement assuré par les matons dûment stipendiés. Résultat : non seulement il ne couche plus par terre, mais il accède au niveau inférieur des 3 lits superposés, puis au niveau intermédiaire. Mais l'ambition le pousse à viser le lit du dessus, celui de Buju ! Un festin d'anthologie organisé pour l'arrivée dans la centrale d'un grand caïd va lui fournir l'occasion de réaliser son plan de carrière. La partie du récit retraçant l'ascension du cuisinier avant la détention est moins bien maîtrisée que celle mettant en scène sa pittoresque reconversion en prison (toujours au service de l'art culinaire cependant), il y a des longueurs, et un certain maniérisme qui n'ajoute rien. Ceci pour expliquer une notation à 3 étoiles seulement d'un film par ailleurs original et présentant avec malice une sorte de fable sur le ton du : "manger ou être mangé".
Estomago est actuellement un des meilleurs films de l'année. Encore une fois le cinéma brésilien tout l'étendu de son talent. Tout d'abord on nous sert une histoire originale en guise d'entrée. En plat de résistance nous avons droit à un jeu d'acteurs exceptionnel accompagné d'une musique vraiment esquisse. En seconde plat nous avons droit à une magnifique photographie, le chef op' a fait du très bon boulot. Puis vient le dessert, un côté décalé au coulis d'humour très noir. Marcos Jorge en chef de cuisine nous aura servi un chef d'oeuvre, s'est à merveille qu'il est parvenu à mélanger une histoire de cuisine et une autre de prison avec le même personnage. Nous suivons deux montés en puissance parallèle qui se terminent de la même manière Ce film est tout simplement géniale je le conseille à tout le monde, et notamment aux gourmands qui vont se régaler. En guise de Popcorn je vous conseille les fourmis frits... ;)
Depuis La grande bouffe jusqu'à ... Le grand chef (film coréen sorti l'année dernière et passé inaperçu), en passant par Le festin de Babette, entre autres, le film culinaire est un genre à part entière. Estomago, du brésilien Marcos Jorge, en est une nouvelle illustration, sans doute lourde pour certains estomacs délicats, mais dans l'ensemble plaisante, car rocambolesque et épicée comme une bonne feijoada. La gastronomie y joue un rôle essentiel dans la narration, du petit restaurant à la prison, sans oublier le monde de la prostitution. C'est un film métissé comme le Brésil, qui possède une palette de saveurs étoffée : tendre, violente, vulgaire, raffinée. Encore une fois, les fins palais trouveront à coup sûr la recette indigeste ; pour les autres, pas de souci, c'est à déguster sans modération.
Bien servi par des dialogues et des situations savoureuses, Estomago sent bon le Brésil. La réalisation est plus qu'honnête, et les personnages haut en couleur. Je recommande.
A l'image du cuisinier pour ces tolars-clients, on se délecte de ce film.. N'est il pas rare, aujourd'hui, de voir le cinéma se préoccuper de l'art culinaire ?! Combien de pizza et de plats de pâtes fait a la va-vite, les spectateurs que nous sommes, devront encore subir dans des films de tout genre ?!?!?
ce film est transcendantale puisqu'il m'apparait comme étant le premier a traiter du bonheur des papilles . Il évoque un destin de son cuisinier qui n'est pas très reluisant a l'inverse des plats qu'il concocte. Les acteurs sont crédibles, je ne tiendrais pas rigueur des stéréotypes puisque en une heure et demie, j'ai étais plongé dans un brésil juteux et acidulé.
un régal, en somme , je ne suis pas rester sur ma faim, le scenario quoique un peu léger et prévisible est masqué par l'esthétisme et le talent des comédiens et des dialogues . Je regrette la musique qui n'est pas très remarquable et qui dessert le film.
bravo utopia de mettre ce film en affiche .. et merci pour cet gourmandise très simpliste . une ovation particulière au copain que je n'ai pas croqué pendant le film et qui m'a poussé a entrer au cinéma .
Un film original et une bonne surprise ! Joao Miguel est tout simplement excellent dans son rôle du mec un peu paumé à l'allure simple qui devient cuisinier "par hasard" et cache ainsi habilement son côté véritablement psychopathe... Les scènes de cuisine dans la cellule de prison sont très drôles. Où l'on comprend que la nourriture est quelque chose de stratégique et d'essentiel quand on est isolé... "Estomago" est un film savoureux et donc à déguster !
Pimenté avec ce typique je-ne-sais-quoi du plus grand pays amazonien (pour changer un peu les clichés), on prend plaisir à regarder ce premier film de Jorge. On est intrigués depuis le début, le système de flashback n'est pas mauvais, les acteurs sont assez attachants et l'histoire tient la route.
Je suis assez surpris d'être autant en désaccord avec Le Monde, c'est rare! Quant au commentaire de Première sur les archétypes qui n’existent pas, il faudrait peut-être traverser l'océan et vivre quelques années en terre brésilienne.
À voir, entre la tension e l'humour noir, ça tient bien en haleine!
Un film étonnant alliant originalité, montage intelligent, excellent jeu des acteurs. Allers-retours entre la prison et les restaurants, le passé et le présent, le sexe et la nourriture, ceci sur un fond permanent de sensualité. Dommage d'avoir une bande son pas fameuse avec une musique décalée.