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    Herbe
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Herbe" et de son tournage !

    Note d'intention

    Pour les deux réalisateurs, les objectifs de ce film sont multiples. "Si les questions relatives aux dérives de la PAC (choix politiques et répartition des aides) sont centrales, il est aussi question des dérives des systèmes coopératifs, confie Matthieu Levain. Herbe met alors en lumière les alternatives au modèle productiviste dominant. Ce documentaire désire également interroger de manière globale le monde dans lequel nous vivons par l'intermédiaire de l'élevage laitier breton. En effet, la question agricole devient centrale dans les problématiques politiques actuelles. Alors que l'alimentation d'une partie de la population mondiale est remise en cause, et qu'apparaît toujours plus pressante la nécessité de repenser nos modèles de production et d'approvisionnement, la crise énergétique semble nous pousser à agir vite quant à développer des moyens autonomes de subsistances. Herbe n'est pas seulement le constat de la fin d'un temps, il rend visible le possible d'un autre moyen de vivre et de construire le monde, un monde autre..."

    Genèse du projet

    L'idée de ce documentaire est venue à l'esprit d'Olivier Porte, l'un des co-réalisateurs, lors d'une rencontre avec des éleveurs du Larzac et du Massif Central adeptes de l'agroécologie. "Et puis, j'ai entendu parler d'André Pochon et de ces éleveurs bretons, privés des aides de la Politique Agricole Commune (les fameuses primes PAC), parce qu'ils avaient choisi de nourrir leurs vaches à l'herbe, plutôt qu'avec du maïs fourrage et du soja brésilien importé, confie le jeune homme. On marchait sur la tête ! Faire un film grand public sur ces éleveurs était une bonne manière de se positionner sur le terrain politique, plutôt que technique, et d'apporter sa contribution au débat agricole et alimentaire. La motivation de Matthieu Levain, un ami du lycée qui était en train de créer sa société audiovisuelle et dont je connaissais le caractère résolument déterminé a fait le reste. Et on s'est mis à plancher tous les deux sur la rédaction du projet, sans trop savoir où ça nous mènerait..."

    Travailler en binôme

    Olivier Porte explique le fonctionnement de son travail en binôme avec Matthieu Levain : "On a d'abord travaillé sur la définition du projet. Matthieu découvrait un univers dans lequel je baignais depuis un moment, et nos échanges ont été très constructifs. Le travail d'auteur est le fruit d'une longue réflexion commune par thématique (l'emploi, l'économie agricole, l'environnement, les coopératives, la PAC...) à laquelle ont également participé David Hollécou et Alexandre Teboul, qu'on remercie. Après un an et demi de va-et-vient entre Montpellier et les productions parisiennes, et faute d'être parvenu à en convaincre une de nous accompagner, on a décidé de partir réaliser le film à nos frais, et donc en toute indépendance. A l'image des herbagers, on a fait de la production autonome, économe !"

    Pour la suite, à Matthieu Levain est naturellement revenu le volet artistique et technique et à Olivier Porte l'argumentaire, avec des compromis à trouver. "Une confiance mutuelle, une bonne compatibilité de caractères et une sensibilité commune ont fait que les 3 semaines de tournage se sont bien déroulées et qu'on n'a pas eu trop de mal à tomber d'accord au montage... c'est une co-réalisationen bonne et due forme," conclut Olivier Porte.

    Partis pris de mise en scène

    Les deux réalisateurs ont opté pour une mise en scène assez libre. "La plupart du temps, on suivait les paysans dans leurs tâches quotidiennes, confie Olivier Porte, on s'abritait de la pluie comme on pouvait quand c'était nécessaire. Plus rarement, la caméra était fixe et les éleveurs attablés." Les entretiens, eux, étaient très ouverts, à peine guidés. "On a choisi l'absence de voix-off, poursuit le réalisateur. Ca donne un rendu authentique, un peu brut parfois, mais assez plaisant pour qui n'attend pas une approche type reportage. Herbe est un documentaire cinématographique."

    Un road movie paysan

    Olivier Porte considère son film comme un "road movie paysan". "Un road movie en tracteur en quelque sorte, loin des grosses cylindrées clinquantes de la Rd 66, poursuit le réalisateur. "Road movie paysan" renvoie à cette balade plutôt tranquille sur les routes bretonnes, d'une ferme à l'autre. Et puis, il y a l'idée de cette recherche de vérité au fil des rencontres et des témoignages, sur le modèle de la quête initiatique des personnages souvent dépeinte dans les road movies."

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