Valise à roulettes, aéroports, chambres d'hôtels au luxe standardisé, voilà le quotidien de Ryan Bingham, fringant quinquagénaire plein de morgue et d'assurance dont la classe chic de célibataire endurci fait se pâmer toutes les hôtesses de l'air ayant affaire à lui. Ses affaires, justement : virer les gens de leur travail. Mandaté par une agence spécialisée d'Omaha, dans le Nebraska, Ryan parcourt les États-Unis pour annoncer la mauvaise nouvelle. Selon une procédure expéditive parfaitement rôdée, il se présente à l'accueil de l'entreprise, s'installe dans un bureau, rencontre l'employé et lui annonce que son patron a décidé de se passer de lui, non sans omettre de conclure l'entretien en débitant le speech cynique de l'occasion rêvée pour rebondir. Pas de femme, pas d'enfants. Dans ce mode de vie autocentré, son Graal à lui, c'est d'atteindre les 10 millions de miles du programme AAdvantage d'American Airlines et ainsi intégrer le club très fermé des membres Gold à vie. Entre 2 avions, il fait un jour la connaissance d'Alex Goran. Séduisante femme active, libre et émancipée, elle est au diapason de son amant pour une relation par intermittence faite de rendez-vous à la sauvette organisés autour de leurs vols et horaires respectifs. Profiter sans s'attacher. Alors que tout semblait rouler pour lui, au retour d'une mission, Ryan fait la connaissance de Natalie Keener. Jeune collaboratrice pétrie d'ambition, la demoiselle fraîchement embauchée propose une méthode novatrice et plus rentable de licenciement par visioconférence. Alex Goran, Natalie Keener, deux femmes dont la rencontre va ébranler les certitudes de Ryan Bingham.... Sorti en France en 2010, "In the air" y a totalisé 770 000 entrées. C'est au réalisateur canadien Jason Reitman que l'on doit cette comédie romantique légère à l'esprit typiquement américain. George Clooney, presque évident au casting, est absolument parfait. Il interprète tout en nuances cet homme d'affaires égoïste au charisme solaire que l'on voit petit à petit perdre de sa superbe. Si le scénario n'est pas transcendant d'originalité, c'est joué avec conviction (Vera Farmiga, Anna Kendrick) et l'histoire, tendue par une progression dramatique bien graduée, réserve dans son dénouement une vraie surprise.