Avis : In the Air - Page 5

L'art de faire passer un sujet ingrat au rang de personnage attachant et envoutant. Les réparties sont de hautes volées et on passe un bon moment devant ce film, ce qui est le principal objectif d'un long métrage.

Jason Reitman a un gout prononcé pour les métiers peu recommandables. Après son lobbyste pour l'industrie du tabac dans "Thank You for Smoking", il nous fait découvrir un métier que le patron de Ryan présente ainsi : "L'industrie américaine connait une de ses pires période : c'est notre heure de gloire !". Ce métier consiste à utiliser toutes les techniques d'écoute et d'empathie pour annoncer à des employés qu'on n'a jamais vus qu'ils ont une heure pour vider leur bureau, après des années de bons et loyaux services.

Dans ce job, Ryan Bingham excelle. Il est capable de repérer dans un C.V. des cours de cuisine française pris 25 ans plus tôt, et de s'appuyer dessus pour expliquer que ce licenciement sera en réalité une chance, celle de pouvoir démarrer une nouvelle vie et de réaliser ses rêves les plus enfouis. Il est particulièrement fier de son meilleur argiment de bonimenteur : "Tous ceux qui ont bati un empire ou changé le monde ont été assis à votre place". Ce métier existe vraiment, puisque c'est en discutant dans un avion avec un homme qui l'exerçait que Walter Kim, le scénariste, a eu l'idée de cette histoire.

Le film commence par un montage de gros plans d'employés réagissant à l'annonce fatale ; Jason Reitman a passé une petite annonce destinée à des chômeurs, et leur a demandé d'imaginer ceux qui les avaient licenciés à la place de la caméra. C'est dans cette dimension du film qu'il montre le plus de maitrise du langage cinématrographique, comme ce simple plan où Ryan et Natalie arrivent dans une entreprise, et où à leur vue, la secrétaire s'effondre en pleurs, alors que la caméra pannote pour découvrir un open space dévasté par une précédente vague de licenciements.

Un deuxième thème vient se greffer sur la moralité douteuse du métier de Ryan : la vie de nomade de luxe, symbolisée par son rêve d'obtenir la carte platine d'American Airlines, celle qu'on obtient après 10 millions de miles. Quand Ryan rencontre Alex, son double féminin, dans un quelconque Hilton, ils scellent leur complicité en comparant leurs cartes Haut de Gamme, et il coache Natalie en lui expliquant que pour passer les détecteurs dans les aéroports, mieux vaut se placer derrière les Asiatiques, organisés et disciplinés.

Mais le véritable sujet de "In the Air" est expliqué par Jason Reitman : "J'ai fait trois films et à chaque fois, mon inspiration est venu d'une question que je me posais alors à moi-même. Mon premier film questionnait mes opinions politiques. Mon deuxième était en relation avec le fait de devenir moi-même père et donc de devoir grandir. Et le troisième est inspiré par la question la plus importante de toutes : que faire de sa vie, qu'on soit seul ou qu'on ait fondé une famille ? Et avoir tourné In the Air a renforcé mes convictions : la vie est meilleure lorsqu'on est accompagné, même si on croit n'avoir besoin de personne."

Et c'est là où se marque la limite du film, avec une impression bizarre, celle d'une contradiction entre la justesse du propos sur les licenciements et l'exaltation des family values, pilier de l'Amérique conservatrice. Cette même ambigüité m'avait effleuré dans "Juno", avec une lecture pro-life possible. Ici, la morale est très claire : point de salut en dehors de la sainte famille, même si le modèle proposé, celui du couple formé par la soeur et le beauf de Ryan n'est pas vraiment glamour, et ce n'est pas le fait d'être photographié partout aux Etats-Unis comme "le nain dans le film français" qui le rend plus sexy, comparé au poor lonesome Clooney. Roublardise commerciale ou sincérité un poil niaiseuse, Jason Reitman nous laisse plus que dans ses deux premiers films avec un goût d'inachevé par rapport à ce que la première partie de "In the Air" laissait entrevoir.

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Nettement surestimé par beaucoup de personnes selon moi (aussi bien pour "Juno" que "Thank You For Smoking"), il serait pourtant bien hypocrite de dire du mal du dernier-né de Jason Reitman. S'attaquant à un sujet grave et on ne peut plus d'actualité, Reitman ne quitte pourtant jamais vraiment le registre de la comédie dramatique, le charme opérant d'ailleurs à bien des reprises. Car loin de se contenter d'être un simple brulôt teinté d'humour noir, "In the Air" n'oublie pas pour autant de nous raconter une histoire narrée de manière élégante et faisant la part belle à des personnages étonnants et particulièrement intéressants, parce que justement à contre-pied de ceux que l'on peut voir habituellement, nombreuses scènes se faisant ainsi savoureuses d'autant que l'écriture d'ensemble est à nouveau un modèle du genre, soutenue qui plus est par des comédiens formidables (George Clooney et Vera Farmiga en tête.) On regrettera alors simplement une romance un peu longuette et affadissant légèrement le récit ainsi que des témoignages finaux complètement à côté de la plaque, mais reste que c'est bel et bien la joie qui l'emporte en sortant de la salle, celle d'avoir vu un spectacle au final aussi pertinent que plaisant. L'un des très beaux rayons de soleil de ce début d'année 2010.

La spécialité de Ryan Bingham? Vous licencier. Et il est bien payé pour ça. Une vie faîte de couloirs d'aéroports, de chambres d'hôtels et de miles aériens. Pour n'importe qui, ce serait une vie décousue. Mais pour Bingham, c'est le rêve. Pas d'attaches, pas d'obligations, et surtout pas de relations. Misanthrope et très peu porté sur la bienséance, notre antihéros est presque une ombre. Le seul vrai semblant de contact qu'il ait avec les autres, c'est pour les mettre au chômage. Vraiment un sale type ce Bingham? Oui, et pour sûr. Pourtant, c'est George Clooney qui l'interprète. Soit le choix le moins évident question crédibilité. Clooney est la définition même du charme qui arriverait même à agir sur un aspirateur à main. Et pourtant, c'est justement cette discordance qui rend le film encore meilleur, et ne fait qu'élever davantage l'acteur. Et puis on est chez Jason Reitman, qui s'est sans mal créé un nom au delà du lourd héritage qu'il portait (son père Ivan a créé tout un pan comique du cinéma des années 80). Pour dire, on se demande même si ce n'est pas maintenant son géniteur qui va devoir surmonter la comparaison avec lui. Et dans son domaine de prédilection (la comédie tartinée d'acide sulfurique envers la société moderne), il est plus qu'évident que Jason Reitman est passé maître. Mais cette fois, la noirceur prend une place nettement plus importante que pour son jouissif Thank You For Smoking. Car, quand Bingham est chargé de former une jeune recrue, bien décidée à faire évoluer son métier vers une approche à distance (via vidéo-conférence), c'est son existence entière qui est sur la sellette. Va t-il surmonter une évolution allant en contradiction avec ses aspirations aéronautiques (il collectionne les miles avec passion)? Et surtout va t-il enfin se décider à vivre autrement? Ça va être d'autant plus dur qu'une femme rencontrée lors de voyage commence à faire battre son petit cœur. Soyons direct: Reitman confirme tous les espoirs qu'on avait placé en lui avec ses précédents long (n'oublions pas Juno également). Toujours féroce, toujours audacieux et toujours dans le mille. Malgré peut être un rythme pas toujours parfait, le cinéaste se fait une joie de mettre Clooney et son image à mal. Et ce dernier se livre sur un plateau. Tout comme ses partenaires (Vera Farminga, Anna Kendrick, Jason Bateman), tous au sommet. 1h50 de fraicheur bien noire.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit de critiques et ce film est la bonne occasion pour recommencer. Jason Reitman, qui ne m'avait pas plus emballé que ça avec Juno, m'a réellement étonné sur ce coup-ci. Je n'attendais absolument rien de ce long-métrage. Je voulais juste voir comment se débrouillait Anna Kendrick après s'être débarrassé de son rôle d'imbécile heureux dans la saga Twilight.
"In The Air" est un véritable coup de coeur.

Le point fort du film est indubitablement le scénario. Il est vraiment très bien écrit (Les dialogues sont savoureux notamment les entretiens avec le personnel et les joutes verbales entre les acteurs dont Jason Bateman). Surtout la première partie centré sur le voyage de Ryan et Nathalie et où l'on nous présente les personnages principaux. J'ai moins aimé la deuxième par contre où on tombe un peu plus dans le sentimentalisme spoiler: Avec le mariage, sa copine qui a déjà une petite famille ...
. Georges Clooney excelle dans ce rôle qui lui semble avoir été fait sur-mesure. Anna Kendrick est vraiment très convaincante en tête d'affiche et montre bien son réel potentiel d'actrice. Le montage très dynamique, compense bien avec une réalisation finalement assez banal.

Un excellent film qui montre l'éclosion d'une actrice pleine de talent (Oui je parle tout le temps d'Anna Kendrick parce que j'ai l'intime conviction qu'elle va aller très loin) Georges Clooney, lui, se repose sur ses bases et fait ce qu'il sait faire de mieux. Très bien comme ça.
C'est vraiment génial pour un film dont le pitch de départ, bien qu'assez intéressant, peut en rebuter plus d'un (dont moi qui est tardé à le voir). Après ce film j'ai vraiment envie d'entamer "Thank you for Smoking" du même réalisateur. À voir !

Jason Reitman, un nom qui sonne plutôt bien après "Thank you for smoking" et "Juno". Alors on attend beaucoup de ce "In the air". Autant le dire tout de suite, j'ai trouvé qu'il était un niveau en dessous des deux précédents même si le film reste de bonne facture. Un peu lent à démarrer, on finit par se demander si on va juste assister à une série de licenciements. Pourtant, une fois la dynamique lancée, les personnages présentés, on assiste à quelques bons moments. Georges Clooney fait du Georges Clooney (mais il le fait bien) et les acteurs, sans casser la baraque, remplissent leur contrat. On sourit souvent, on rigole quelques fois et même si finalement, l'ensemble est moins profond et incisif que ces précédents films, on passe un bon moment grâce majoritairement à des dialogues (encore une fois) impeccables. Bref, une petite comédie sympathique qui traite légèrement d'un sujet grave avec pour la 1ère fois pour Jason Reitman, des personnages moins attachants qu'à l'accoutumé.

Le grand perdant des Oscars 2010 pour cette oeuvre d'èquilibriste signèe Jason Reitman, à qui on doit dèjà le magnifique "Juno". Dans cette brillante comèdie glamour teintèe de crise sociale, le cinèaste aborde ici des sujets plus profonds comme la solitude, la famille et le rapport au travail! L'histoire se dèguste, rythmèe par des situations drôles et dramatiques, accompagnèe par des dialogues subtils et intelligents ("Tu es une aire de repos, une pause dans le cour normal de nos vies, tu es une parenthèse"). Mais il s'en dègage un charme prenant dû sans conteste à ses trois acteurs principaux: George Clooney, haut, toujours très haut dans le ciel, trouve un rôle sur mesure face à Vera Farmiga, d'une fèminitè confondante de naturel! Nominèe à l'Oscar pour sa composition de jeune et ambitieuse collaboratrice d'un spècialiste du licenciement, la jeune Anna Kendrick se montre ègalement très convaincante! Un film remarquable qui surfe sur l'air du temps, ce que souligne la mise en scène de Reitman d'une grande rigueur...

Comédie sympathique qui mordille un système déshumanisée.Rien de très original cependant,même si c'est brillamment écrit et royalement interprète par Georges Clooney.

Une très bonne commédie où George Clooney étincelle.

Un film qui commence comme une comédie cynique, et qui finit en peinture amère. Bien foutu et sans doute moins politiquement correct que Juno.

Une excellente satire portée par un George Clooney au sommet de son art. La première partie est vraiment excellente centrée sur la vie et les habitudes de Ryan Bingham, expert en licenciement. Et s'il y a une baisse de rythme dans la deuxième, cela n'empêche pas le film d'être vraiment excellent et ce grâce à des dialogues brillants, une mise en scène impeccable et une interprétation irréprochable. Finalement, on se sent proche de Bingham dans son malheur. Drôle, touchant et réaliste.

Valise à roulettes, aéroports, chambres d'hôtels au luxe standardisé, voilà le quotidien de Ryan Bingham, fringant quinquagénaire plein de morgue et d'assurance dont la classe chic de célibataire endurci fait se pâmer toutes les hôtesses de l'air ayant affaire à lui. Ses affaires, justement : virer les gens de leur travail. Mandaté par une agence spécialisée d'Omaha, dans le Nebraska, Ryan parcourt les États-Unis pour annoncer la mauvaise nouvelle. Selon une procédure expéditive parfaitement rôdée, il se présente à l'accueil de l'entreprise, s'installe dans un bureau, rencontre l'employé et lui annonce que son patron a décidé de se passer de lui, non sans omettre de conclure l'entretien en débitant le speech cynique de l'occasion rêvée pour rebondir. Pas de femme, pas d'enfants. Dans ce mode de vie autocentré, son Graal à lui, c'est d'atteindre les 10 millions de miles du programme AAdvantage d'American Airlines et ainsi intégrer le club très fermé des membres Gold à vie. Entre 2 avions, il fait un jour la connaissance d'Alex Goran. Séduisante femme active, libre et émancipée, elle est au diapason de son amant pour une relation par intermittence faite de rendez-vous à la sauvette organisés autour de leurs vols et horaires respectifs. Profiter sans s'attacher. Alors que tout semblait rouler pour lui, au retour d'une mission, Ryan fait la connaissance de Natalie Keener. Jeune collaboratrice pétrie d'ambition, la demoiselle fraîchement embauchée propose une méthode novatrice et plus rentable de licenciement par visioconférence. Alex Goran, Natalie Keener, deux femmes dont la rencontre va ébranler les certitudes de Ryan Bingham.... Sorti en France en 2010, "In the air" y a totalisé 770 000 entrées. C'est au réalisateur canadien Jason Reitman que l'on doit cette comédie romantique légère à l'esprit typiquement américain. George Clooney, presque évident au casting, est absolument parfait. Il interprète tout en nuances cet homme d'affaires égoïste au charisme solaire que l'on voit petit à petit perdre de sa superbe. Si le scénario n'est pas transcendant d'originalité, c'est joué avec conviction (Vera Farmiga, Anna Kendrick) et l'histoire, tendue par une progression dramatique bien graduée, réserve dans son dénouement une vraie surprise.

Une bpnne comédie, avec très peu de suspense, mais des bons passages.

Rien de surprenant, mais une fin qui est malgré tout, moins édulcorée que ce que pourrait croire (tant mieux!). Un bon petit moment, et c'est déjà bien!

Le film fonctionne parfaitement bien, on ne voit pas le temps passé : ça donne envie de voyager. Une des meilleures performances de George Clooney.