Angelina Jolie en petite bourgeoise, déambulant drapée de son manteau dans les rues d'un Venise ensoleillé, enveloppée dans une robe de Satin accordée à sa chevelure éclatante, voilà un panorama qui ne se refuse pas. Malheureusement, The Tourist ne va pas plus loin qu'une pub pour Dior et se contente de filmer pudiquement les formes d'Angelina qui joue la pute de luxe pour Hollywood, sans doute dans le but de reverser une coquette somme aux oeuvres caritatives dont le couple Brangelina aime se servir pour jouer les bons Samaritains du tiers-monde, adoptant un Viet par-ci et un Congolais par-là, un peu comme le français moyen s'adjugeant un chaton à la SPA parce qu'il est mignon-tout-plein. D'autant plus que l'arnaque ne dure pas longtemps, car aussitôt l'actrice à peine dénudée, le triste spectacle offert par un sac d'os pas loin de pouvoir jouer dans l'Etrange Noel de Mr. Jack, refroidit net le spectateur à la libido gourmande, déçu qu'on lui ôte sa chair pour lui vendre un corps en jachère.
De votre côté Mesdames, n'attendez pas grand chose d'un Johnny Depp habillé de vieux rideaux et massacré par la paire de ciseaux du coiffeur de Julien Doré. Ah qu'il est bien loin le temps où le pantin de Tim Burton illuminait la pellicule par son charisme ravageur! C'est Vanessa paradis qui va être contente d'y voir son homme aussi laid, ça éliminera la concurrence.
Donc messieurs les producteurs, la prochaine fois que vous tenterez de vendre vos acteurs paillettes et vos images bling-bling, tâchez d'y mettre un peu de goût, histoire d'avoir au moins quelque chose à se mettre sous la dent.
Car, trêve de commérages me direz-vous, mais le film est vide de substance, indigne d'intérêt, ne mérite même pas qu'on s'étale sur son triste cas qu'un médecin diagnostiquerai incurable à tous les coups.
Comment Florian Henckel von Donnersmarck, réalisateur du génial "La Vie des Autres", a-t-il pu s'enfoncer à ce point dans la fosse à purin du cinéma commercial et insignifiant? Comble du ridicule, les Golden Globes ont réussi l'exploit de lui trouver suffisamment de qualités pour le nominer dans la catégorie "Meilleur acteur", "Meilleure actrice" et Meilleur film de comédie" (au passage, The Tourist est un Thriller, mais je comprend qu'on puisse se retrouver subitement hilare en le regardant).
Le film narre l'une de ces fameuses histoires d'agents secrets dont Hollywood a le secret. Vous savez ce truc pondu maintes et maintes fois à toutes les sauces, avec les mêmes tics visuels ringards depuis 10 ans, les mêmes ficelles scénaristiques éculées depuis 20. Quitte à faire dans le film d'espionnage gros budget qui ne cache pas ses références à James Bond, The Tourist aurait pu avoir la décence d'offrir du spectacle, du sensationnalisme, consumer le budget, ne pas mentir sur la présence d'un humour que mon détective privé cherche encore. Au lieu de ça, une ou deux scènes quitte l'état paralytique permanent du film pour étaler une séquence d'action chétive que l'on aurait pas nourrie depuis des jours. Jusqu'à ce jour j'ignorai qu'il était possible de faire du cinéma anorexique!